Présentation des résultats du commerce extérieur en 2022 (7 février 2023)
Olivier Becht, ministre délégué auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger, a présenté ce jour les résultats du commerce extérieur de la France en 2022.
L’année 2022 s’inscrit dans un contexte mondial dégradé, avec l’invasion russe de l’Ukraine, la persistance des tensions sur les chaînes d’approvisionnement, la flambée des cours des matières premières, la hausse de l’inflation et la remontée des taux d’intérêt. Ces facteurs ont contribué à la décélération du commerce mondial.
Le commerce extérieur de la France a pâti de ce contexte et enregistre une dégradation de la balance courante qui redevient, avec un solde de -53,5 Md€, déficitaire, après avoir été excédentaire en 2021 à +9 Md€. En 2022, les excédents constatés en matière de services (+50Md€) et de revenus (+31 Md€) ne suffisent plus à compenser le déficit commercial enregistré sur les biens. Il atteint 164 Md€, soit une dégradation de 78 Md€ sur un an, imputable quasi exclusivement (à 86%) à la facture énergétique.
La situation est similaire chez nos principaux partenaires européens : ceux qui dégageaient un excédent l’ont vu fortement se réduire, ceux qui étaient en déficit l’ont vu s’aggraver.
Pour le ministre délégué, « la France paye lourdement la facture énergétique ».
En 2022, en effet, les prix de l’énergie à l’importation ont été multipliés par 2,1 par rapport à 2021, sous l’effet de la hausse des prix des approvisionnements énergétiques et de la dépréciation de l’euro face au dollar. En conséquence, la facture énergétique a plus que doublé. Les importations de gaz ont augmenté de 248% à 59 Md€, celles de pétrole brut de 99% à 33 Md€, celles de produits pétroliers de 60% à 38 Md€.
Mais, pour le ministre délégué, il y a dans les chiffres 2022 des signes positifs :
- La reprise de nos échanges de services s’est accélérée, permettant d’atteindre l’excédent record de +50 Md€, après celui de +36 Md€ en 2021, grâce au tourisme (+ 14 Md€), aux bonnes performances des entreprises de transports (+25 Md€) et aux services financiers (+9 Md€).
- La dynamique soutenue des échanges de biens en valeur qui dépassent désormais leur niveau d’avant-crise sanitaire (+18% pour les exports et +29% pour les imports par rapport à 2021) ;
- Les produits agricoles affichent l’une des meilleures performances (+37%) ;
- Les exportations automobiles retrouvent quasiment (à 97 %) leur niveau de 2019 ;
- Et les traditionnels champions à l’export enregistrent tous des excédents : aéronautique à + 23,5 Md€ ; parfums, cosmétiques en progression de 2 Md€ à +15 Md€ ; boissons à +16 Md€ ; secteur pharmaceutique à +3 Md€.
Enfin, le ministre délégué souligne que l’économie française a les atouts nécessaires pour redresser la barre :
- Un tissu exportateur dynamique avec plus de 144 400 entreprises exportatrices au troisième trimestre 2022.
- La première place du podium de l’attractivité en Europe pour le nombre de projets d’investissements étrangers, pour la 3e année consécutive (1222 projets recensés, dont plus de 50% dans des territoires de moins de 50 000 habitants).
- Une réindustrialisation en œuvre depuis 5 ans, intensifiée par le plan France 2030, et qui offre aux entreprises de nouvelles opportunités à l’international. Le solde d’ouverture d’usines en France est positif depuis 2021.
Pour Olivier Becht : « Nous avons les moyens d’améliorer notre balance commerciale en gagnant la bataille de nos PME à l’export, en maintenant notre attractivité, en nous appuyant sur la réindustrialisation de notre économie. Ces efforts structurels sont essentiels. Car au-delà du simple redressement de notre commerce extérieur, ce qui est en jeu, c’est notre croissance, notre influence dans le monde, et notre capacité à résister, et à faire résister les entreprises françaises, aux tumultes que nous traversons ».