Communiqué de presse - Résultats du commerce extérieur français au premier semestre 2021 (6 août 2021)

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Franck Riester, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du commerce extérieur et de l’attractivité, a déclaré : « La leçon que nous pouvons tirer de ce premier semestre 2021, est qu’après une année de crise hors-normes, le redressement que nous étions parvenus à enclencher dès le 2ème semestre 2020 est confirmé. Même si la crise de la Covid continue de frapper durement nos principaux moteurs à l’export, notamment aéronautique et tourisme, nos exportations ont continué à se redresser pour se rapprocher progressivement de leur niveau historique de 2019, et de nombreux secteurs clés dépassent désormais leur niveau d’avant-crise. J’ai confiance dans notre capacité à accélérer encore cette dynamique, grâce à nos gains de compétitivité-coût, acquis du fait des réformes que nous avons menées, et à notre tissu d’entreprises exportatrices qui a atteint un niveau record en 20 ans en dépit de la crise, tendances que nous amplifions avec France Relance ».

Selon la direction générale des Douanes, nos exportations de biens sont en hausse à 240,2 Md€ au premier semestre 2021 (soit +18,4 % par rapport au premier semestre 2020), et ont progressivement rattrapé leur niveau d’avant-crise (en juin 2021, elles atteignent 98 % de leur niveau moyen de 2019). Les importations sont également dynamiques, à 275,0 Md€ (+16,9 %). Le solde commercial (biens) se dégrade légèrement à -34,8 Md€ (contre - 32,6 Md€ au semestre précédent et -32,4 Md€ au 1er semestre 2020), notamment sous l’effet du dynamisme des échanges d’intrants industriels et de la hausse de la facture énergétique (16,4 Md€ contre 11,6 Md€ au semestre précédent et 14,1 Md€ au premier semestre 2020) en lien avec la hausse des prix du pétrole. Hors énergie et matériel militaire, le solde s’améliore légèrement à -29,5 Md€ (contre -29,8 Md€ au second semestre 2020).

Dans le détail par secteurs, si les exportations aéronautiques restent à la moitié de leur niveau d’avant-crise (premier semestre 2019), de nombreux secteurs ont nettement rebondi et même dépassé leur niveau d’avant-crise, en particulier la chimie (+4,4 % par rapport au premier semestre 2019), l’agroalimentaire (+5,1 %), la pharmacie (+6,6 %), et le matériel militaire (+34,3%). Nos importations de masques, qui avaient atteint un montant inédit en 2020 (5,9 Md€ d’importations sur l’année, principalement de Chine) sont revenues à leur niveau pré-pandémie (0,5 Md€ au premier semestre 2021), tandis que nos importations de vaccins anti-Covid s’élèvent à 1,0 Md€ sur la première moitié de l’année.

Sur le plan géographique, nos exportations sont en hausse vers l’ensemble des régions du monde par rapport à 2020, tout en restant inférieures à leur niveau d’avant-crise. Elles dépassent toutefois ce niveau vers certains pays, comme la Chine (+10,3%). Comme en 2020, notre commerce intra-européen reste plus résilient qu’avec les pays tiers : nos exportations vers les autres pays de l’UE sont, au premier semestre 2021, plus proches de leur niveau de 2019 (96,0 %) que celles vers les pays tiers (88,6 %). Le plus fort rattrapage s’observe vers l’Afrique subsaharienne (les exportations atteignent 96,3 % du niveau de 2019).

Selon la Banque de France, l’excédent des échanges de services est en hausse au premier semestre 2021 à 12,1 Md€ (contre 9,8 Md€ au semestre précédent et 6,0 Md€ au premier semestre 2020). Les exportations de services sont en hausse à 116,7 Md€ (+4,7 % par rapport au premier semestre), l’atonie des exportations de tourisme international (à 41,2 % de leur niveau pré-crise) étant compensée par de bons résultats dans les autres secteurs des services, notamment les services de transport. La dynamique des exportations de services a été bien orientée tout au long du semestre, leur permettant de retrouver leur niveau pré-crise en juin.

En comparaison avec nos voisins européens, le commerce extérieur de notre pays a davantage souffert de sa spécialisation sectorielle (aéronautique et tourisme, secteurs les plus pénalisés par la pandémie). Les parts de marché mondiales de la France, stables depuis une dizaine d’années, ont par conséquent légèrement décliné du fait de la crise pandémique (de 3,5 % fin 2019 à 3,3 % fin 2020 pour les biens et services), même si un rebond semble s’amorcer début 2021. Notre compétitivité-coût reste orientée favorablement sur la période récente (+5,6 % entre fin 2017 et fin 2019 par rapport aux pays de l’OCDE).

Les perspectives pour les prochains mois s’annoncent plus favorables pour le commerce extérieur, avec la poursuite de la reprise des échanges mondiaux (+9,7 % prévu par le FMI en 2021) et l’apaisement de la relation commerciale entre les États-Unis et l’Union européenne. Certaines perturbations devraient toutefois subsister, notamment des pénuries de certaines matières premières et de semi-conducteurs, ou encore des tensions dans le transport maritime.
L’année 2021 voit également la poursuite de la mise en œuvre du plan France relance, dont le volet export, ciblé principalement sur les PME-ETI, est doté d’une enveloppe de 247 M€ : chèques relance export (plus de 5 000 chèques déjà distribués), chèques relance VIE, financement d’outils numériques de prospection export et de valorisation de la marque France, création de e-vitrines sectorielles, renforcement du financement export et de l’assurance-prospection y compris à destination des plus petits exportateurs.

Ces mesures exceptionnelles s’ajoutent à la palette de mesures de soutien d’urgence à l’économie (prêts garantis par l’État, activité partielle, Fonds de solidarité, report de charges fiscales et sociales) et aux mesures sectorielles (aéronautique, automobile, tourisme) déployées par le Gouvernement depuis le début de la crise et grâce auxquelles nombre d’entreprises exportatrices ont pu surmonter le choc de la crise. Le tissu d’entreprises exportatrices est ainsi resté particulièrement dynamique : le nombre d’entreprises exportatrices s’élève en effet à 132 000 (à fin mars 2021), un record en 20 ans porté par la hausse du nombre des petites entreprises exportatrices (de moins de 20 salariés).

La résilience de notre commerce extérieur va de pair avec le maintien d’une forte attractivité économique pour les investisseurs étrangers. Selon le dernier classement EY, la France est restée en 2020 le premier pays européen d’accueil des projets d’investissements étrangers, pour la deuxième année consécutive. Le plan France Relance, doté de 100 Md€ sur deux ans et dont 40 Md€ ont déjà été engagés, renforcera encore l’attractivité et la compétitivité de notre pays, avec des mesures massives telles que l’allègement des impôts de production et le soutien à l’investissement dans les secteurs industriels d’avenir.

Retrouvez les résultats du commerce extérieur du premier semestre 2021 :