Chiffres du commerce extérieur de la France pour l’année 2018 (7 février 2019)
Un déficit commercial en légère augmentation : la hausse importante de la facture énergétique masque des exportations en hausse et les bonnes performances de plusieurs secteurs
Le 7 février 2019, Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, a présenté les chiffres du commerce extérieur pour l’année 2018 publiés par les Douanes (pour les échanges de biens) et la Banque de France (pour les échanges de services).
« Je considère ces chiffres 2018 comme encourageants. Les exportations françaises continuent de progresser. Le nombre d’entreprises exportatrices est à son plus haut niveau depuis 2003. Hors facture énergétique, le déficit commercial se résorbe de plus de 12% » déclare Jean-Baptiste Lemoyne.
Notre solde commercial (biens) se dégrade légèrement, avec un déficit de 59,9 Md€ à comparer à 57,8 Md€ l’an passé, tandis que l’excédent des services continue sa progression, de 26,4 Md€ en 2017 à 28,0 Md€ en 2018. Le solde courant, qui mesure le besoin de financement extérieur de la France, serait pour sa part relativement proche de l’équilibre, à -0,7 % du PIB en 2018 selon les dernières estimations de la Banque de France.
Hors énergie, le déficit commercial de la France connaît une baisse sensible, de 32,6 Md€ en 2017 à 28,6 Md€ en 2018, grâce notamment à la bonne performance des exportations dans les secteurs des véhicules automobiles (+7,9 % à 35,5 Md€), des produits chimiques, parfums et cosmétiques (+3,1 % à 58,3 Md€) ou des produits agricoles et agroalimentaire (+2,0 % à 62,4 Md€). Les exportations dans l’aéronautique restent dynamiques (+2,7 % à 57,2 Md€) grâce à une nouvelle année record pour Airbus, avec 800 livraisons, ainsi que dans le secteur de l’industrie navale. Les filières du luxe continuent également de soutenir notre commerce extérieur avec une progression des exportations de 6,3 % à 51,3 Md€.
Le nombre d’entreprises exportatrices est en augmentation en 2018 à plus de 125 000, son niveau le plus élevé depuis 2003.
Pour Jean-Baptiste Lemoyne, « un an après les annonces du Premier ministre à Roubaix pour soutenir le développement international de nos entreprises, la mobilisation collective autour de la Team France export est totale et cela va se traduire par l’identification de nouvelles entreprises à vocation exportatrice. »
La facture énergétique s’alourdit en 2018 (46 Md€) et pèse fortement sur notre balance commerciale, représentant près des deux tiers de notre déficit total. Après plusieurs années de baisse, elle a fortement augmenté en 2017 (+24 %) et 2018 (+17 %) en raison de la nette remontée du prix du pétrole (+21 % entre 2016 et 2017 et +24 % entre 2017 et 2018 pour le prix moyen du baril de Brent en euros) et de l’augmentation des quantités importées. La croissance des importations hors énergie ralentit en 2018 (+2,4 % après +5,0 % en 2017), en particulier du fait de la baisse des importations dans les secteurs aéronautique (-5,8 % à 30,2 Md€), agricole (-2,7 % à 14,1 Md€) et pharmaceutique (-1,1 % à 26,0 Md€).
Au total et grâce à la bonne dynamique des exportations, la contribution du commerce extérieur à la croissance est positive en 2018 pour la deuxième année consécutive (0,6 point après 0,1 point en 2017).
« Il y a une dynamique : plus qu’en 2017, le commerce extérieur contribue nettement à la croissance. C’est la première fois depuis 2011-2012 que nous avons deux années de suite une contribution positive du commerce extérieur à la croissance française » explique Jean-Baptiste Lemoyne.
L’excédent de la balance des services continue de son côté sa progression en 2018 (28,0 Md€) grâce à un secteur touristique toujours très excédentaire (recettes record à 57 Md€, soit une hausse de 3,3 Md€ en un an, et un excédent de 16,5 Md€) et une amélioration du solde des services aux entreprises (excédent de 13 Md€).
La France a réalisé ces dernières années des gains significatifs de compétitivité grâce aux mesures de réduction du coût du travail : depuis fin 2013, la compétitivité-coût de la France s’est améliorée de plus de 4 % par rapport aux autres pays de l’OCDE.
La part de marché de la France dans le commerce mondial s’est globalement stabilisée depuis 2012, à 3,1 % sur les biens et à 3,5 % sur les biens et services.
Afin de renforcer les performances à l’export et de soutenir l’internationalisation de l’économie française, le gouvernement poursuit sa stratégie de réforme présentée par le Premier ministre le 23 février 2018 à Roubaix. En parallèle du renforcement de la compétitivité des entreprises et de notre économie, la réforme du dispositif d’appui à l’internationalisation des entreprises conduite par Jean-Yves Le Drian et Jean-Baptiste Lemoyne donne de premiers résultats encourageants. En matière d’accompagnement à l’export, onze régions se sont déjà engagées dans la démarche de la « Team France Export », qui vise à constituer un guichet unique rassemblant, sous l’égide des régions, tous les acteurs publics et privés autour de Business France et des Chambres de commerce et d’industrie, pour préparer et accompagner un nombre plus important de PME et d’ETI à l’international. Ce nouveau dispositif unifié, complet et lisible pour les entreprises, s’accompagne de la désignation de correspondants uniques à l’étranger, qui peuvent être Business France ou des acteurs privés sélectionnés après mise en concurrence. Sous l’autorité des ambassadeurs, l’ensemble des réseaux de l’Etat à l’étranger est mobilisé pour accompagner cette réforme.
Le nombre de PME et d’ETI de croissance suivies par les équipes de Business France en région et ayant démarré un plan d’action à l’export a ainsi augmenté de 18 % en 2018. Pour poursuivre cette dynamique, Business France déploiera dans les prochains mois de nouveaux outils numériques partagés afin de permettre aux acteurs de la Team France Export de suivre les entreprises tout au long de leur parcours à l’export et de leur apporter un service au plus près de leurs besoins. Enfin, le renforcement du dispositif d’appui à l’internationalisation des entreprises se traduit également par la mise en place de nouveaux outils financiers de soutien à l’export, comme la garantie des projets stratégiques qui sera lancée dans les prochaines semaines. 1 341 PME (+ 17 %) ont ainsi bénéficié en 2018 de l’assurance-prospection, gérée par Bpifrance Assurance Export et rénovée en mai dernier, pour accompagner leur démarche à l’international.