Présidence allemande du Conseil de l’UE : Santé mondiale, souveraineté numérique et climat au cœur des priorités scientifiques

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1er juillet 2020

Du 1er juillet au 31 décembre 2020 l’Allemagne prend la présidence du Conseil de l’Union Européenne (UE). Une occasion pour le pays de mettre en avant ses priorités politiques à l’agenda, notamment dans le domaine scientifique. En raison de la crise du COVID-19, la santé mondiale y occupera une place prépondérante. Dans le cadre de la sortie de crise l’Allemagne souhaite faire de la souveraineté numérique, de l’intelligence artificielle et de la technologique quantique ainsi que des politiques climatiques et environnementales les points centraux de sa présidence.

La réponse européenne à la pandémie de Covid-19

Suite à la crise sanitaire récente, l’Allemagne souhaite faire de la question du suivi épidémiologique une priorité. Pour ce faire le pays ambitionne de renforcer le Centre européen de prévention et de contrôle des mal¬adies (ECDC) avec la mise en place d’une base de données comparables entre les États membres. Durant sa présidence l’Allemagne veut favoriser la mise en place d’un dispositif de suivi de contacts et d’alerte interopérables à l’échelon européen au moyen d’applications de traçage et d’alerte. La question des critères de sécurité des données sera un enjeu central sur ce thème.

L’Allemagne souhaite également développer une approche coordonnée entre les différents acteurs et pays afin de garantir un accès équitable, basé en particulier sur des critè¬res épidémiologiques, et une distribution transparente des diagnostics, vaccins et traitements contre le Covid-19. Un objectif qui passe notamment, pour l’Allemagne par le renforcement l’Organisa¬tion mondiale de la Santé (OMS) et le développement la plateforme Access to Covid-19 Tools (ACT).

Enfin l’Allemagne souhaite entamer les négociations sur le 8e programme d’action pour l’environnement de l’Union européenne et formuler des conclusions au sein du Conseil sur la nouvelle stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité, plus particulièrement sur le lien existant entre diversité biologique et santé humaine.

Développer la souveraineté numérique européenne

Le développement de la souveraineté numérique et technologique européenne sera un des enjeux clef des six prochains mois. Les développements technologiques dans les domaines de l’intelligence artificielle et des technologies quantiques, le développement d’infrastructures numériques européennes hautement performantes, souveraines et résilientes ainsi que la réflexion autour d’une compréhension commune des États membres de l’UE de la souveraineté numérique seront au cœur des priorités de la présidence allemande.

La question des standards et des normes européennes communes devant accompagner le développement de ces technologies numériques devrait également être soulevée. Deux points seront particulièrement mis en avant. Le respect des droits fondamentaux européens et la réduction de la consommation d’énergie et de ressources des infrastructures numériques. Le pays souhaite ainsi se mobiliser pour que le développement et l’utilisation de l’intelligence artificielle dans l’UE soient à la fois « responsables, dans l’intérêt de tous et centrés sur l’homme ».

Enfin, et afin de pouvoir mieux gérer les crises sanitaires futures dans l’UE, l’Allemagne travaillera à améliorer l’accès européen aux données en matière de santé et d’échange sécurisé de ces données. Le pays souhaite poser les jalons d’un espace de données sanitaires européen transparent et juridiquement sûr puis de lancer, sur la base des conclusions du Conseil de l’UE, l’élaboration d’un « code de conduite » pour une utilisation des données sanitaires conforme à la protection des données.

Construire une Europe durable et leader dans la lutte contre le dérèglement climatique

La présidence allemande veut s’inscrire dans le processus de transformation économique, social et technologique nécessaire à une véritable politique de protection du climat. Elle défend un Pacte Vert global et ambitieux, combinant la protection du climat, de l’environnement et de la biodiversité avec le retour de la croissance. Dans ce cadre, la recherche et l’innovation auront un rôle central à jouer.

L’Allemagne souhaite mobiliser l’espace européen de la recherche pour lancer des initiatives sur l’hydrogène vert, dont la production à partir de sources renouvelables doit permettre de décarboner les usages intensifs en énergie, notamment dans l’industrie et les transports. La présidence allemande estime que l’Europe a un intérêt vital à disposer d’un approvisionnement sûr et durable en gaz sans CO2, ou à défaut neutre en CO2, ce que permet l’hydrogène vert. Une volonté est aussi affirmée dans le développement des capacités de production éoliennes, en particulier en mer. Dans ce domaine particulièrement propice aux innovations, la définition de conditions cadre au niveau européen doit permettre l’émergence de projets communs entre les Etats membres.

La question des mobilités est également présentée comme une priorité d’innovation et de recherche, dans ces dimensions de durabilité et d’interconnexion. Le secteur des transports européen doit non seulement être compétitif au niveau mondial, mais également résilient. Dans ce sens, une analyse des conséquences de la pandémie de Covid-19 sur l’infrastructure européenne de transports doit permettre de définir et mettre en œuvre un espace européen des transports plus solide et des chaînes logistiques plus efficaces. Cet effort de recherche s’accompagnera d’un travail au sein du Conseil de l’UE sur les orientations de la stratégie européenne pour une mobilité durable et intelligente annoncée par la Commission, et de négociations législatives sur les différents secteurs des transports.

Rédaction :
Lisa Lacroix ; lisa.lacroix[a]diplomatie.gouv.fr
Julien Potier ; julien.potier[a]diplomatie.gouv.fr

Source :
Programm der deutschen EU-Rätspräsidentschaft