Les industriels japonais se renforcent dans le domaine de la cybersécurité

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Japon

Brève
Japon | Sciences et technologies de l’information et de la communication : TIC, télécoms, micro-nanotechnologies, informatique
3 mars 2016

Hitachi, NEC, Fujitsu notamment multiplient les annonces et les plans pour développer leurs capacités en cybersécurité

Les poids lourds de l’industrie technologique japonaise, anticipant des besoins massifs dans les années à venir sur les questions de cybersécurité à la fois dans la sphère publique et privée, cherchent à améliorer leurs capacités.

D’après l’entreprise japonaise Trend Micro, les plaintes par les entreprises japonaises liées aux « ransomware »(1) ont augmenté d’un facteur 16 pour s’établir à 650 en 2015. Le Japon est également le premier pays cible d’attaques contre les services bancaires en ligne après les Etats-Unis en 2014.
D’une manière générale, le gouvernement japonais estime que le nombre d’attaques que le pays a subi a doublé entre l’année fiscale 2013 et l’année fiscale 2014, notamment sur les attaques visant ses infrastructures critiques, d’après la société américaine Cylance (2).

Ainsi, Hitachi projette de doubler ses effectifs de vente de systèmes et services liés à la cybersécurité (1000 d’ici 2018), tout en quintuplant son effectif d’« experts » (pour atteindre 100). De plus, Hitachi va entamer des recherches conjointes avec la prestigieuse université de Keio (3).

NEC, de son côté, entend recruter une centaine de jeunes diplômés en technologies de sécurité à partir de l’année fiscale 2017 (qui commence en Avril 2017), sur trois ans. NEC espère atteindre des ventes liées à ses activités de sécurité autour de 250 milliards de yens sur l’année fiscale 2017 (environ 2,02 milliards d’euros).

Enfin, le groupe Fujitsu, qui a lancé son propre système de certification en 2014 a déjà formé plus de 800 personnes (contre 700 initialement prévues). La société espère étendre ses activités cyber et améliorer ainsi ses ventes de 30% d’ici l’année fiscale 2017 à 120 milliards de yens (970 millions d’euros).

D’après la société d’analyse IDC Japan, le marché japonais de la sécurité de l’information (logiciel et matériel) va croitre de 19% entre 2015 et 2019 pour atteindre plus de 320 milliards de yens (2,6 milliards d’euros) et 1 billion de yens si on intègre les services associés (8,1 milliards d’euros).

La principale difficulté reste cependant la rareté des experts dans cette discipline.
D’après l’Agence de Promotion des technologies de l’Information japonaise (IPA), il existe actuellement environ 250 000 ingénieurs dans le domaine de la sécurité de l’information dans les sociétés japonaises de plus de 100 employés, parmi lesquels 140 000 auraient besoin d’un complément d’expertise. De plus, au moins 22 000 professionnels supplémentaires seraient nécessaires pour atteindre un niveau de protection approprié. Les principales entreprises japonaises concernées ont annoncé cette année leur souhait de collaborer pour le développement de leurs compétences sur le sujet (4).

La formation professionnelle sur la cybersécurité est une priorité du gouvernement japonais, notamment en vue des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2020 (5).

Sources
Article du Nikkei, 1er mars 2016 (en anglais) « Japan’s tech industry building cybersecurity muscle » : http://asia.nikkei.com/Business/Trends/Japan-s-tech-industry-building-cybersecurity-muscle
Taux de change (au 1er mars 2016) : 1 JPY = 0,00809€

En savoir plus
(1) Ransomware : Un « ransomware », qui pourrait se traduire par « logiciel de rançon » est un type de logiciel malveillant qui empêche ou limite les utilisateurs dans leur accès à leur système ou à leurs données. Il force les utilisateurs à payer une somme (la « rançon ») pour pouvoir accès de nouveau à leur système ou pour récupérer leurs données.
(2) Article du Nikkei en anglais (24 février 2016) : « Japanese infrastructure companies targeted in attacks, report says »http://asia.nikkei.com/Business/Trends/Japanese-infrastructure-companies-targeted-in-attacks-report-says
(3) Communiqué de presse conjoint entre l’Université de Keio et Hitachi, 29 février 2016 (en anglais), « Keio University and Hitachi to Commence Joint Research in the Area of Cyber Security for a "Super Smart Society" » : http://www.hitachi.com/New/cnews/month/2016/02/160229.html
(4) Bulletin de Veille Scientifique et Technologique, 20 janvier 2016. « Les industriels japonais vont collaborer pour développer leurs capacités en cybersécurité » : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/diplomatie-scientifique/veille-scientifique-et-technologique/japon/article/les-industriels-japonais-vont-collaborer-pour-developper-leurs-capacites-en
(5) Bulletin de Veille Scientifique et Technologique, 4 septembre 2015 « Le Japon compte former 50 000 personnes du secteur public et privé pour protéger le pays contre les cyberattaques en vue des Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo. » : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/diplomatie-scientifique/veille-scientifique-et-technologique/japon/article/le-japon-va-former-des-milliers-de-personnes-a-la-cybersecurite-en-vue-des-jeux

Rédacteur
Yan-Tarō CLOCHARD – ch.mission.stic[at]ambafrance-jp.org