Présentation de l’Ukraine

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Présentation du Pays

UKRAINE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : Ukraine
Nature du régime : République parlementaire
Chef de l’Etat : Volodymyr Zelensky (né le 25/01/78) depuis le 20 mai 2019

Données géographiques

Superficie : 603 700 km².
Capitale : Kiev.
Villes principales : Kharkiv, Dnipro, Odessa, Donetsk, Lviv.
Langue officielle : ukrainien ; le russe est couramment parlé à Kiev et dans les régions de l’Est et du Sud.
Monnaie : Hryvnia (UAH)
Fête nationale : 24 août.      

Données démographiques

Population : 44 millions d’habitants (2018) soit 75 hab./km².
Croissance démographique annuelle moyenne (2019) : - 0,5% (PNUD).
Espérance de vie (2020) : 72,4 ans (femmes : 77,1 ans ; hommes : 67,4 ans ; source : worldpopulationreview).
Taux d’alphabétisation : 99,8%.
Religion(s) : environ 65% de chrétiens orthodoxes, environ 6,5% de gréco-catholiques
Indice de développement humain : 88e rang (classement PNUD 2018).     

Éléments d’actualité

Politique intérieure

L’Ukraine a connu depuis 2014 une période de transition sans précédent, hautement fragilisée par le déclenchement de la guerre avec la Russie le 24 février 2022. Après la « Révolution de la dignité » (Euromaïdan), Kiev a entrepris un processus de démocratisation et de réformes économiques dans un contexte de conflit avec la Russie (annexion illégale de la Crimée en mars 2014, suivie de la déstabilisation des régions de Louhansk et de Donetsk). Entre 2014 et février 2022, le conflit russo-ukrainien a fait près de 14 000 morts (dont 3000 civils) et 21 000 blessés. Il a entraîné le déplacement de 2,7 millions de personnes, dont près de 1,5 million de déplacés internes en Ukraine, près de 1 million de réfugiés en Russie, et 81 000 vers la Biélorussie.

Le président Zelensky a été élu en 2019 avec 73% des suffrages. Son parti a remporté la majorité absolue à l’issue des législatives anticipées du 21 juillet 2019, lui permettant d’avancer dans les réformes de modernisation et libéralisation du pays (réforme du foncier agricole en mars 2020 puis de la loi bancaire le 13 mai 2020). L’été 2021 a également vu des avancées dans les réformes, en particulier en matière de Justice (réforme des instances de nomination des juges) et de Défense (réforme de la holding Ukroboronprom). Le début de son mandat a par ailleurs été marqué par de nombreux remaniements ministériels (mars et juin 2020, juillet et novembre 2021).

Les réformes bancaire et judiciaire ont cependant affaibli le contrôle de V. Zelensky sur sa majorité à la Rada, réduisant considérablement sa marge de manœuvre pour mettre en œuvre des réformes contraires aux intérêts des oligarques. Le pays a ainsi connu une véritable crise institutionnelle à la suite de la décision de la cour constitutionnelle du 27 octobre 2020 de censurer plusieurs dispositions essentielles de la législation anti-corruption. Celles-ci ont finalement été réinstaurées par la Rada en juillet 2021. Cette décision a renforcé les tensions entre le chef de l’exécutif et le pouvoir judiciaire.

Avant le début de la guerre, plusieurs affrontements opposaient le président à ses adversaires politiques. Il s’est attaqué aux intérêts pro-russes (fermeture en février 2021 de trois chaînes de l’oligarque Viktor Medvedtchouk, proche de V. Poutine), aux oligarques, à ses adversaires politiques (l’ancien président Petro Porochenko est poursuivi pour haute trahison) et même parfois aux voix dissidentes dans les rangs de sa propre majorité (l’ancien président de la Rada, Dmytro Razoumkov, a été évincé en octobre 2021).

L’invasion russe modifie le paysage politique ukrainien. Une union sacrée s’est formée dès le début de la guerre, à l’exclusion des partis pro-russes. V. Zelensky a ainsi suspendu 11 partis pro-russes tant que la loi martiale serait en vigueur. Le plus grand d’entre eux, la Plateforme d’Opposition – Pour la Vie, est particulièrement visé : le parlementaire et oligarque V. Medvedtchouk a été arrêté pour haute trahison le 12 avril, tandis que d’autres personnalités relayant la propagande russe font également l’objet de poursuites ou de pressions. Malgré la persistance de l’inimitié entre V. Zelensky et P. Porochenko, l’union sacrée au sein des partis pro-européens semble tenir après trois mois de guerre.

Situation économique

L’Ukraine bénéficie d’une situation géographique enviable (route de transit, terres fertiles, proximité de l’Europe) et d’une main d’œuvre qualifiée. L’agriculture (9,3%), l’industrie (principalement métallurgie) (20,9% contre 28,6% en 2017) et les services (61%) constituent les principaux secteurs d’activité. En 2020, le PIB de l’Ukraine s’élevait à 156 Mds$ (Banque Mondiale) et le PIB par habitant à 3 724,94 $. Le taux de chômage (9,7%) est en légère hausse depuis 2020 (9,48%).

Après une forte récession à la suite de l’annexion de la Crimée et de la déstabilisation du Donbass (-7% en 2014 puis de 9,8% en 2015), les indicateurs économiques sont redevenus positifs à partir de 2016, se confirmant en 2017 et 2018. Près de 3,2 millions d’Ukrainiens travaillent de façon permanente à l’étranger, le pays recevant d’importants transferts de la part de sa diaspora (transferts en hausse de 7.3% entre janvier et septembre 2019, et représentant environ 12% du PIB en 2021).

L’Ukraine a bénéficié d’une importante aide financière du FMI depuis 2014 (13Mds $ versés entre 2014 et 2019). En 2018 et 2020, le FMI a conclu des accords d’aide à l’Ukraine s’élevant respectivement à 3,9 Mds$ et 5 Mds$. Suite au déclenchement de la guerre avec la Russie, le FMI a permis le 9 mars le décaissement de 1,4 Mds $ en faveur de l’Ukraine au titre de l’instrument de financement rapide. Le 9 avril, il a approuvé la création d’un compte administré offrant aux donateurs un moyen sûr d’acheminer leur aide financière à l’Ukraine. La Banque mondiale a annoncé une aide de 1,5 Md $.

Le PIB de l’Ukraine s’est contracté de 4% seulement en 2020 suite à l’épidémie de COVID-19, en raison de la solidité du secteur agricole et de la faible dépendance au tourisme. La modeste reprise économique du pays en 2021 (2% selon les premières estimations) va être effacée par l’agression russe. La Banque mondiale prévoit en effet une chute d’environ 45 % du PIB de l’Ukraine, la guerre provoquant une chute des importations, exportations et investissements. La guerre a déjà provoqué une pénurie alimentaire aux répercussions mondiales et une inflation galopante.    

Politique étrangère

Avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, le règlement du conflit russo-ukrainien faisait l’objet de discussions dans deux formats distincts : le format Normandie (France, Allemagne, Russie et Ukraine) et le Groupe de contact trilatéral, qui réunissait l’OSCE, la Russie et l’Ukraine.

Les accords de Minsk, signés par les membres du Groupe de contact trilatéral les 5 et 19 septembre 2014 et le 12 février 2015, fixaient le cadre de règlement du conflit. L’objectif de ces accords était une réintégration de certaines régions de Donetsk et de Louhansk à l’Ukraine, avec un statut d’autonomie spécifique. Le conflit est resté de basse intensité pendant 8 ans le long de la ligne de contact, mais les accords de Minsk n’ont jamais été mis en œuvre.

Le renforcement du dispositif militaire russe aux frontières de l’Ukraine à partir d’avril 2021 a conduit à un regain de tensions. Le 21 février 2022, le président Poutine reconnaissait unilatéralement l’indépendance des « Républiques populaires » de Donetsk et de Louhansk, rendant caducs les accords de Minsk. Il signait un traité d’amitié avec chacune des deux entités contenant notamment une clause d’assistance mutuelle.

Le 24 février 2022, la Russie lançait une invasion de grande ampleur contre l’Ukraine, invoquant la nécessité de venir en aide aux « Républiques populaires » de Donetsk et de Louhansk et fixant pour objectifs la démilitarisation, la neutralisation et la « dénazification » du pays.

L’AGNU a adopté deux résolutions (2 mars et 24 mars) dans lesquelles elle exige de la Russie un arrêt immédiat de la guerre en Ukraine et un retrait complet et inconditionnel des forces russes présentes sur son territoire.

Depuis le 28 février 2022, des pourparlers bilatéraux se tiennent entre l’Ukraine et la Russie. Si les deux parties ont pu se mettre d’accord sur des échanges de prisonniers et l’ouverture de couloirs humanitaires, aucun cessez-le-feu global n’a été négocié. Les futures relations de l’Ukraine avec l’OTAN et l’UE tout comme le statut du Donbass et de la Crimée restent des points de crispation majeurs, bien que le président Zelensky se soit déclaré ouvert à discuter un statut de neutralité pour l’Ukraine, en échange de garanties de sécurité de la part d’un certain nombre d’États, dont potentiellement la France.

Les relations de l’Ukraine avec la Russie s’étaient déjà dégradées depuis l’annexion illégale de la Crimée par la Russie (18 mars 2014) et le début du conflit dans le Donbass. Les liaisons aériennes sont interrompues depuis 2015. En 2018, l’Ukraine a instauré le contrôle biométrique à sa frontière avec la Russie et l’ancien président Porochenko a signé un décret mettant fin au traité d’amitié qui liait l’Ukraine à la Russie depuis 1997. A partir de 2020, les sanctions introduites par le gouvernement de V. Zelensky à l’encontre d’oligarques ukrainiens proches du Kremlin et la fermeture de chaînes relayant le discours russe sur l’Ukraine ont provoqué la colère de Moscou.

En réponse au lancement de l’agression russe, l’Ukraine a rompu ses relations diplomatiques avec la Russie le 24 février 2022 et lui livre désormais une bataille juridique sur plusieurs fronts. Elle a saisi la Cour internationale de justice contre la Russie le 26 février, a créé le 3 avril un « mécanisme de justice spécial » pour enquêter sur les crimes russes présumés en Ukraine et qualifie de « génocide » les agissements de l’armée russe en Ukraine, en appelant la communauté internationale à faire de même.

Dans le contexte de l’agression russe, l’Ukraine bénéficie du soutien financier et humanitaire appuyé de nombreux États, notamment l’Allemagne, les États-Unis, la Pologne ou le Royaume-Uni, ainsi que de celui de l’Union européenne. La France a mobilisé 2 Mds$ en faveur de l’Ukraine, en soutien humanitaire, budgétaire ou pour la reconstruction du pays. De nombreux représentants occidentaux se sont rendus à Kiev pour témoigner leur solidarité et leur soutien au président ukrainien (notamment les chefs de gouvernement polonais, tchèque et slovène le 15 mars, la présidente de la Commission européenne et le chef de la diplomatie de l’UE le 8 avril, le Premier ministre britannique le 9 avril, le président du Conseil européen le 20 avril, le secrétaire d’État et le secrétaire à la Défense américains le 24 avril, et le Secrétaire général de l’ONU le 30 mai).

Alors que la Turquie n’a pas adopté de sanctions à l’encontre de la Russie, elle reste néanmoins un partenaire privilégié de l’Ukraine, à laquelle elle livre notamment des drones armés.

Mise à jour : 07.06.22