Q&R - Point de presse live (29 juin 2023)
Q - Je voulais savoir si on pouvait avoir un petit peu plus d’éléments sur la visite qu’a effectuée Jean-Yves Le Drian au Liban. Il a fait quelques déclarations sur place, mais on n’a pas vraiment d’informations sur la suite. Quand est-ce qu’il y retourne ? Est-ce qu’on a des éléments concrets pour faire avancer la possibilité d’élire un nouveau président au Liban ?
R - Jean-Yves Le Drian, le représentant personnel du Président de la République, a eu l’occasion de s’exprimer à l’issue de la première visite qu’il a effectuée à Beyrouth du 21 au 24 juin dernier. Il s’agissait d’une première visite qui répondait à l’objectif fixé pour sa nomination, après les entretiens qu’il avait pu avoir avec Mme Colonna pour fixer les objectifs de cette mission. Cette première visite a permis à M. Jean-Yves Le Drian d’écouter ses interlocuteurs. Il a pu rencontrer à cette occasion les autorités civiles, mais également religieuses et militaires au Liban, ainsi que les représentants de l’ensemble des formations politiques qui sont représentées au Parlement libanais. L’objectif qui était le sien, et qui continue d’être celui de sa mission, était de faciliter un dialogue pour parvenir à une solution consensuelle et efficace et sortir enfin de la vacance institutionnelle qui dure au Liban depuis maintenant près de neuf mois. Il s’agit, comme vous le savez, d’appeler et de rappeler l’urgence qu’il y a pour les responsables politiques libanais à mettre en place les réformes indispensables au redressement durable du Liban, en concertation avec les principaux partenaires du Liban. Cet appel aux responsables libanais à prendre leurs responsabilités pour trouver cette solution consensuelle, nous le réitérons. C’est le message qu’a passé la Ministre, à plusieurs reprises, le Président de la République évidemment, et le représentant personnel du Président de la République poursuivra ses efforts en ce sens. Il a annoncé qu’il se rendrait à nouveau au Liban prochainement. Je n’ai pas de date à vous communiquer, mais nous vous en ferons part au moment venu.
Q - J’avais une question concernant le Tchad. Hier, le Président de la Transition, à l’occasion de la Tabaski, a appelé à la réconciliation nationale, a appelé les opposants à revenir au pays, notamment. Je voulais savoir si la France avait joué un rôle dans ce message. Est-ce qu’elle a joué de son influence pour qu’il porte ce genre de message ? Et, deuxième question, est-ce qu’il est toujours exclu que le Président participe aux élections de 2024 ?
R - Vous savez quel est notre message sur le Tchad : nous soulignons l’importance d’une transition qui soit pacifique, qui soit d’une durée limitée, et qui s’appuie sur un gouvernement civil d’union nationale et sur un dialogue inclusif, permettant le retour rapide à des institutions démocratiquement élues. Nous avons soutenu, dans ce cadre-là, les initiatives, notamment régionales, qui ont été tenues, et qui visaient à accompagner le Tchad, comme celle portée par l’Union africaine. Cet appel à la réconciliation nationale doit s’inscrire dans ce cadre-là et permettre de répondre à cet objectif d’une transition politique, pacifique, d’une durée limitée, et qui soit aussi inclusive que possible, comme l’ont prévu et demandé l’Union africaine et les autres partenaires du Tchad. Voilà pour les éléments qui sont les nôtres. Je n’ai pas de commentaires, il s’agit évidemment d’affaires intérieures au Tchad. Nous soutenons les efforts régionaux des partenaires de la région et de l’Union africaine pour appuyer cet objectif que je viens de rappeler..
Q - Concernant Haïti, on a vu ces dernières semaines que, et les États-Unis, et le Canada publiaient des listes de sanctions individuelles contre des personnalités qui soutenaient, d’une certaine manière, l’économie des gangs, là-bas. Je voulais savoir, du côté européen et français, où on en était de ces efforts-là pour sanctionner des entités et des personnalités impliquées dans la crise ?
R - Comme vous le savez, il existe un appel de la communauté internationale qui a été inscrit dans une résolution, la résolution 2653 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui appelle à instaurer un régime de sanctions ciblant les personnes impliquées dans des activités criminelles. Nous avons soutenu cette résolution et nous soutenons la mise en œuvre du principe d’un régime de sanctions visant les personnes impliquées dans des activités criminelles. Nous avons condamné les activités des gangs, qui se sont multipliées ces derniers temps et qui contribuent à aggraver l’instabilité et la situation sécuritaire au détriment des populations. Nous œuvrons par ailleurs pour travailler à un cadre européen de sanctions qui viendraient s’inscrire dans le cadre de cet effort international posé par la résolution 2653.
Q - Est-ce qu’il y a des échéances ? Est-ce que ce travail se poursuit ?
R - Ce travail se poursuit à ce stade. Nous continuons les discussions avec nos partenaires, mais je n’ai pas d’échéances à vous communiquer à ce stade sur la mise en œuvre d’un régime de sanctions.