Q&R - Point de presse live (28 mars 2024)

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Q - Est-ce que, tout comme l’ont au moins dit les Américains et les Britanniques, les services français en Russie ont prévenu, ou non, les Russes qu’il y avait un risque d’attentat ?

R - Effectivement, en amont de l’attentat qui a eu lieu vendredi dernier à Moscou, les autorités américaines et les autorités britanniques ont indiqué qu’ils avaient prévenu les autorités russes. Les ambassades américaine et britannique à Moscou avaient même publié sur leurs sites des mises en garde à destination des citoyens britanniques et américains. La lutte contre le terrorisme demeure une cause qui doit rassembler l’ensemble de la communauté internationale. La France, dans ce contexte, a pris de nombreuses initiatives, et toujours accueilli favorablement les offres sérieuses de renforcer nos outils communs de lutte contre les djihadistes. Nous avons pris nos responsabilités dans de nombreuses opérations internationales en la matière. En l’espèce, l’ambassade de France à Moscou n’avait pas publié de mention sur son site Internet.

Q - Quelle est la réaction de la France à l’interdiction par Israël de l’acheminement de l’aide par l’UNRWA dans le nord de Gaza ?

R - La France déplore la décision des autorités israéliennes d’interdire l’acheminement de l’aide humanitaire pour l’UNRWA par le nord de la bande de Gaza. Cette décision intervient alors qu’un nombre croissant de civils sont dans une situation catastrophique et certains meurent de faim . Nous appelons les autorités israéliennes à urgemment revenir sur cette décision, parce que nous considérons que l’UNRWA joue un rôle essentiel et central pour la population civile de Gaza. Le Secrétaire général des Nations unies, qui était en déplacement il y a peu à Rafah, s’est dit déterminé à mener les réformes nécessaires pour que l’UNRWA respecte pleinement les principes de l’ONU et les principes humanitaires d’indépendance, de neutralité et d’impartialité, dans le cadre des audits en cours. Et comme le Président de la République a eu l’occasion de le rappeler au Premier ministre israélien, lors de leur dernier entretien téléphonique, qui date du week-end dernier, Israël doit ouvrir sans délai et sans condition tous les points de passage terrestres existant vers la bande de Gaza et notamment le passage de Karni, avec une voie terrestre qui permettra l’acheminement d’aide depuis la Jordanie, de même que le port d’Ashdod. Nous appelons dans ce cadre à une pleine mise en œuvre de la résolution 2728 du Conseil de sécurité qui exige la levée de toutes les entraves à la fourniture d’une aide humanitaire à grande échelle à la bande de Gaza, et cela en conformité avec le droit international humanitaire. C’est cette résolution aussi qui exige un cessez-le-feu durable et la libération immédiate de tous les otages. Donc nous avons clairement dit notre opposition à cette décision.

Q - Une question concernant Haïti, où en sont donc les opérations d’évacuation des ressortissants français et autres depuis le 23 mars dernier à bord du Tonnerre ?

R - Effectivement, la France a proposé le week-end dernier à ceux de nos compatriotes résidents en Haïti qui étaient dans une situation de vulnérabilité de pouvoir quitter le territoire haïtien. C’est une opération qui a été menée dimanche dernier et qui a permis effectivement à certaines personnes, à 170 ressortissants français et à 70 ressortissants européens ou d’États tiers de pouvoir embarquer sur le navire Ventôse avec un système d’hélicoptère qui les a pris de Port-au-Prince. Le navire Ventôse fait aujourd’hui route vers la Martinique et il devrait arriver vendredi sur place. C’est une opération qui a été menée à destination des personnes vulnérables, compte tenu de la situation sécuritaire en Haïti. Notre ambassade reste active et apporte le soutien nécessaire à ceux de nos compatriotes qui sont restés sur place.

Q - Onze cents, c’est ça ? Onze cents compatriotes ?

R - À peu près oui.

Q - Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a assuré lundi que les armes fournies à Israël étaient soit défensives, soit exclusivement destinées au ré-export. Or, l’enquête de Disclose et Marsactu qui s’appuie sur également des informations tenues par l’ONG Euromed est très précise, et dit que des armes, des composants militaires français ont été utilisés dans des mitrailleuses utilisées lors du massacre de la farine -vous savez quand des populations civiles palestiniennes ont été tuées pendant qu’elles attendaient de la nourriture - donc qui ment dans cette histoire ? Est-ce que la France a envisagé qu’Israël mente, et en fait utilise des armements qui sont destinés au ré-export à Gaza dans le massacre des populations civiles ? Est-ce que vous avez envisagé de demander des explications à Israël concernant l’utilisation du matériel français ?

R - Cela me donne une bonne occasion de rappeler ce que je ce que j’avais déjà dit sur les exportations françaises vers Israël, et encore une fois, je vous le redis : la France n’exporte aucune arme ou aucune munition vers Israël susceptible d’être utilisée dans l’offensive à Gaza, pas plus que dans les autres territoires palestiniens. Nous avons un dispositif de contrôle des exportations en matière de matériels de guerre et de biens à double usage parmi les plus approfondis et les plus stricts qui existent. L’essentiel des matériels qui sont exportés vers Israël consiste en des composants élémentaires, car Israël est une puissance industrielle qui intègre des composants destinés à la réexportation. Ceci ne représentait que 0,2% du montant des exportations de matériels de défense français en 2022. Et d’une manière générale, le Gouvernement s’assure du respect des engagements internationaux de la France, et en particulier du respect du droit international humanitaire, dans le cadre de ces procédures. Notre vigilance sur cette question est toujours pleine. Sur la question des déclarations du ministre des Armées, je vous renvoie volontiers vers le ministère des Armées qui pourra vous donner plus d’informations.

Q - Excusez-moi, mais comment expliquer, comment interprétez-vous, enfin comment recevez-vous les informations de Disclose qui sont extrêmement précises ? C’est-à-dire que des armes françaises ont été utilisées, il y a des preuves, il y a des photographies. Comment vous pouvez expliquer ça par rapport à ce que vous venez de dire ?

R - Je crois que le ministre des Armées s’est exprimé, précisément sur cet article, et je vous renvoie à ses propos.

Q - J’ai deux questions. La première concerne le Sénégal : est-ce que vous savez aujourd’hui qui représentera la France à l’investiture du nouveau président ? Et deuxième question qui concerne la Russie : vous avez fait des commentaires sur l’instrumentalisation de l’attentat survenu la semaine dernière. Je voulais savoir si vous aviez des éléments à penser que s’il y avait des menaces contre la France dans un processus normalement d’échange sur des actes concernant des actes de terrorisme, est-ce que vous avez des craintes que la Russie rompe ce processus d’échange d’informations entre les pays concernant la menace terroriste, en France ou en Europe ?

R - Sur votre première question, effectivement, vous avez dû voir les réactions du Président de la République, suite à l’élection de Bassirou Diomaye Faye. Sur la question plus précise de savoir quelle sera l’autorité française qui représentera la France lors de la cérémonie d’investiture, je reviendrai vers vous avec des informations plus précises. Mais quoi qu’il en soit, nous réitérons nos chaleureuses félicitations à M. Bassirou Diomaye Faye pour son élection comme Président de la République du Sénégal. Encore une fois, je vous renvoie aux déclarations que nous avons faites à cette occasion.

Sur votre deuxième question, sur la Russie, je vous renvoie aux propos du Président de la République qui s’est exprimé sur ce sujet, lors de son arrivée au Brésil.

Q - J’ai deux questions pour vous. La première concerne le Togo, puisque vous savez, sans doute, que dans la nuit de lundi à mardi, les députés de l’Assemblée nationale togolaise ont voté une nouvelle Constitution qui inquiète beaucoup au Togo puisque dorénavant le Président de la République ne va plus être élu par le peuple mais par un collège de députés et de sénateurs qui sont majoritairement acquis à l’actuelle président Faure Gnassingbé. Donc, l’élection présidentielle de 2025, de ce fait, est annulée, et beaucoup craignent que Faure Gnassingbé conserve le pouvoir ad vitam æternam, ce qui a conduit l’opposition à organiser des rassemblements hier, qui ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre. Vous savez aussi que Faure Gnassingbé est au pouvoir depuis 2005, qu’il a commis de nombreuses violations des droits de l’Homme, notamment en réprimant les soulèvements en 2005 et en 2017. Malgré cela, la France a toujours entretenu une coopération étroite avec Faure Gnassingbé, notamment en livrant il y a quelques années des hélicoptères.

Alors, ma question est la suivante, parce que je n’ai pas vu, sauf erreur de ma part, de réaction sur ce sujet : est-ce que la France est inquiète de ce changement de Constitution que beaucoup assimilent à un coup d’État constitutionnel ou a minima un tripatouillage institutionnel ? Est-ce que cela va affecter la relation de coopération entre la France et le Togo ?

Et ma deuxième question concerne un autre pays qui est la République de Guinée. En 2021, vous savez qu’il y a eu un putsch qui a été orchestré par un ancien caporal-chef de la Légion étrangère française, Mamady Doumbouya, qui depuis règne d’une main de fer sur la Guinée en censurant Internet, les médias et en réprimant les manifestations. On a eu dix morts depuis le début de l’année, avec notamment des enfants de 8 et 14 ans qui ont été tués par les balles des forces de l’ordre. Mais la France a repris très vite sa coopération militaire et sécuritaire avec le régime de Mamady Doumbouya et finance de très nombreux projets à hauteur de 200 millions d’euros en faveur des autorités guinéennes.

Je voulais savoir pourquoi les autorités françaises étaient si bienveillantes vis-à-vis de la junte de Mamady Doumbouya, alors que vis-à-vis d’autres juntes voisines, comme celle du Mali ou du Niger, la France a pris ses distances et même des sanctions. Je vous remercie.

R - Merci pour vos questions. Nous suivons la situation au Togo avec attention. Nous appelons l’ensemble des acteurs politiques à un dialogue apaisé, inclusif et serein. C’est une situation que nous suivons avec attention et que nous suivrons avec attention.

Sur la Guinée, il y a actuellement un processus de retour à l’ordre constitutionnel que nous suivons avec attention.

Dans ce cadre, nous avons apporté et nous apportons notre soutien aux efforts de la CEDEAO qui est impliquée aussi dans cette question. Il s’agit d’une politique constante de la France. Nous n’avons pas à nous substituer aux organisations régionales compétentes, c’est la CEDEAO qui est en charge. Il en va de même pour les pays du Sahel central que vous mentionniez, le Mali, le Burkina Faso et le Niger. De notre part, c’est vraiment une politique constante de soutenir et d’apporter notre plein soutien à la CEDEAO pour avoir, comme en Guinée, des situations de retour à l’ordre constitutionnel.

Q - Parce que même quand la CEDEAO lève les sanctions vis-à-vis par exemple du Mali, du Niger récemment, la France continue à les maintenir ?

R - La CEDEAO a décidé de lever les sanctions qui pesaient sur certains États. Nous en avons pris acte, c’est une décision de la CEDEAO. Nous soutenons la CEDEAO dans ses efforts en matière de processus politique, tout particulièrement en Guinée. C’est la CEDEAO qui est d’abord l’autorité à même d’apporter des solutions dans ce cadre. Et nous respectons l’ensemble de ses décisions.

Q - Ça n’a pas été clair pour moi, est-ce que les canaux de communication avec la Russie concernant la lutte antiterroriste sont toujours ouverts ? Est-ce qu’ils sont fermés depuis le début de la guerre ?

R - Sur cette question spécifique des canaux, je pourrais reprendre en fait ce que le Président de la République a dit de manière beaucoup plus claire, c’est-à-dire que dans un premier temps, les contacts ont été pris à tous les niveaux techniques et ministériels pour pouvoir proposer notre coopération, compte tenu des informations dont nos services disposent et des éléments qui peuvent être utiles aux autorités russes. Cela se fera à ce niveau, dans un premier temps, et nous verrons ensuite l’évolution du contexte, et si les jours ou semaines qui viennent justifient que nous maintenions ces canaux. Mais il y a eu des propositions, des contacts qui ont été pris, oui.

Q - J’ai plusieurs questions.

La première, une précision, Antony Blinken, est ce qu’il y aura un point de presse ?
Après, une question sur l’Iran : est-ce que la France souhaite des nouvelles sanctions européennes contre l’Iran, notamment sur son soutien des proxys dans la région et, si oui, ne craignez-vous pas que ça peut rajouter à l’escalade dans la région ?
Deuxième question, sur l’OTAN : la France a été claire dans son soutien pour Marc Rutte comme prochain secrétaire général de l’OTAN. Depuis, le président roumain a annoncé sa candidature. Comment est-ce que vous voyez cette candidature à Paris ?
Troisième question : la France n’avait pas prévu de nouveaux versements à l’UNRWA au premier semestre de 2024. Est-ce qu’une décision a été prise pour des futurs versements ?

R - Sur votre première question, à savoir sur le programme d’Antony Blinken à Paris, nous reviendrons vers vous avec un programme précis et notamment sur la question de savoir s’il y aura un point avec la presse.

Sur votre deuxième question, sur l’Iran et sur la question des proxys dans la région, le soutien de l’Iran à plusieurs groupes armés au Moyen-Orient, et notamment par l’envoi de drones ou de missiles, présente une menace grave pour la sécurité régionale et pour nos intérêts et surtout alimente les risques d’embrasement dans la région. Nous l’avons déjà fait, nous le faisons et nous le referons : nous appelons une nouvelle fois l’Iran à cesser ses activités déstabilisatrices. Et sur la question plus spécifique des sanctions, je n’ai pas d’élément supplémentaire à ceux que vous connaissez déjà à vous donner, à ce stade.

Sur la question de l’UNRWA en 2024, la France contribuera aux actions de l’UNRWA à hauteur de plus de 30 millions d’euros. Nous verserons nos contributions en nous assurant que les conditions sont remplies pour que l’UNRWA remplisse ses missions dans un esprit dénué d’appel à la haine et à la violence. Mais la France contribuera au budget de l’UNRWA.

Sur votre question de la nomination du nouveau secrétaire général de l’OTAN, je n’ai pas de commentaire supplémentaire à vous donner.

Q - Récemment, vous avez répondu à un journaliste à propos du rapport soumis par la rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens, dans lequel cette dernière évoque des motifs raisonnables de croire qu’Israël a commis plusieurs actes de génocide. Concernant la qualification de génocide, vous avez renvoyé à des déclarations passées, l’une d’elles étant que, je cite, « accuser l’État juif de génocide, c’est franchir un seuil moral », déclaration de M. le Ministre Stéphane Séjourné.

Nous sommes tous solidaires des Juifs face à cette tâche indélébile dans l’histoire de l’humanité qu’est la Shoah, mais en quoi le fait que le peuple juif ait été victime d’un génocide exclu le fait qu’un gouvernement d’extrême droite d’Israël soit capable de commettre un autre génocide ? Je n’arrive pas à saisir la cohérence, pourriez-vous s’il vous plaît m’éclairer sur la logique ?

Deuxième question s’il vous plaît : malgré la récente résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, Israël poursuit ses bombardements indiscriminés contre la bande de Gaza. Il n’y a pas de sanctions appliquées à l’État israélien. Par ailleurs, il ne s’agit pas de la première résolution du Conseil de sécurité de l’ONU vis-à-vis d’Israël, la plupart d’entre elles n’ayant pas été respectées historiquement par cet État. N’y a-t-il pas un réel souci de crédibilité pour le Conseil de sécurité de l’ONU et de ses cinq membres permanents ?

R - Je vais déjà répondre sur un premier point, sur le rapport de Mme Albanese qui, je vous le rappelle, ne représente pas le système des Nations unies. Sur la question du génocide, vous avez rappelé les différentes prises de position que nous avons eues, et donc je les réitère. Aujourd’hui, la Cour internationale de justice a été saisie à l’initiative de l’Afrique du Sud, et c’est à elle qu’il reviendra de trancher sur le point que vous soulevez, puisque la saisine porte notamment sur la question de la Convention sur la répression du génocide. Je rappellerais simplement que nos exigences en matière de respect du droit international humanitaire sont connues. J’ai déjà eu l’occasion de les dire et je pourrais les redire : il faut un cessez-le-feu, et nous avons salué dans ce cadre la dernière résolution des Nations unies, la résolution 2728, qui a été voté dernièrement au Conseil de sécurité des Nations unies, qui exige un cessez-le-feu immédiat, et qui exige aussi une libération immédiate de tous les otages, de même qu’elle exige le respect du droit international humanitaire. Nous demeurons, dans ce cas, toujours exigeants avec les Israéliens, et je vous renvoie au dernier appel du Président de la République avec Benyamin Netanyahou, qui a eu lieu pas plus tard que le week-end dernier, où le Président de la République a rappelé à Benyamin Netanyahou ses obligations, notamment en termes de droit international et de droit international humanitaire.

Sur la résolution, à nouveau, le texte qui a été voté correspond à ce que nous demandons depuis de nombreux mois : un cessez-le-feu, une libération immédiate des otages et le respect complet par toutes les parties du droit international humanitaire. Et nous appelons à la mise en œuvre de cette résolution dans tous ses termes. Une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies est contraignante en droit international. Il revient à toutes les parties concernées de l’appliquer, et notamment à Israël, qui doit appliquer cette résolution. Une résolution, ça permet de fixer un cadre international agréé, et c’est la raison pour laquelle nous nous sommes réjouis du vote de cette résolution. La mise en œuvre des dispositions de la résolution du Conseil des Nations unies, dans ce cadre, va dans le bon sens puisque, encore une fois, un cessez-le-feu est nécessaire - absolument nécessaire - pour la protection des civils et l’acheminement massif de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, mais aussi est nécessaire pour obtenir la libération de tous les otages.

Q - J’ai une question, plutôt une précision sur la question sur l’aide à l’UNRWA : vous avez parlé de 30 millions d’euros. C’est un chiffre qui était connu, pas connu, c’était déjà ce qui était prévu ou pas ? Parce que c’est deux fois moins qu’en 2023, je crois. J’ai vu qu’il y avait un communiqué aussi de la France aux Nations unies sur ce thème, mais ça m’avait échappé, début mars ; donc je ne comprends pas si c’est tout à fait nouveau ou pas, ce montant.

R - Oui, c’est un montant que je vous donne aujourd’hui, mais nous n’avons pas cessé de soutenir l’UNRWA. En 2023, il y avait eu un doublement de l’aide à l’UNRWA, il y avait eu des apports exceptionnels d’aide à l’UNRWA, compte tenu de la situation. Le chiffre que je vous donne pour 2024, qui est de 30 millions, c’est l’aide qui est programmée à ce stade. Encore une fois, nous avons toujours dit que l’UNRWA joue un rôle crucial à Gaza et dans la région et qu’il faut impérativement qu’elle puisse continuer son travail sur place.

Q - J’ai une question sur Haïti. L’administration américaine a annoncé qu’une aide supplémentaire de 10 millions de dollars pour la fourniture de munitions, dans le cadre de la lutte contre les gangs. Que prévoit la France ? Puisqu’il me semble que l’année dernière, il y avait eu aussi la promesse de soutien à cet égard.

R - Sur l’aide à Haïti, effectivement, c’est une aide qui, de la part de la France, a été constante. Nous avons déjà versé 3 millions d’euros au fond de la mission multinationale d’appui aux forces de sécurité haïtiennes. En plus de ces 3 millions, il y a 850.000 euros qui sont allés à la formation des policiers, via l’OIF, puisqu’effectivement, comme vous le soulignez, les forces de police haïtiennes ont besoin de soutien en matériel et ont besoin de de soutien en formation, compte tenu de la dégradation très forte de la situation humanitaire. Donc, la France a versé une contribution de 3 millions d’euros. Nous continuerons à soutenir en tout cas les forces de sécurité haïtiennes. Plus généralement, sur le contexte sécuritaire en Haïti, le soutien aux forces haïtiennes, c’est une chose, mais nous avons aussi soutenu le déploiement rapide de la mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti afin de rétablir la sécurité et de recréer les conditions propices à la tenue d’élections libres, démocratiques et sûres. Donc c’est un soutien qui est constant, et la France restera présente en Haïti.

Q - Je suis vraiment désolée, mais j’ai encore une précision sur l’UNRWA. Je voudrais savoir s’il y a déjà un versement prévu ? Vous dites que les 30 millions sont programmés, c’est bien ce que j’ai compris, pour 2024, donc à quel moment vous pensez verser une première tranche, ou est-ce que c’est une tranche complète ? Je ne sais pas. Et la deuxième chose, il y a cet audit qui est en cours, je crois que les conclusions devaient être rendues la semaine dernière. Est-ce que vous avez déjà des éléments ? Quand est-ce qu’on va avoir une communication sur les conclusions sur l’audit qui a été mené sur l’UNRWA ?

R - Sur le calendrier de versement des aides à l’UNRWA, je crois qu’on avait déjà eu l’occasion d’évoquer ce point-là : ce sont des versements qui se font de manière trimestrielle. Donc le chiffre que je vous donne, c’est pour le moment un chiffre annuel. Je n’ai pas le détail de la répartition trimestre par trimestre ; mais pour ça, si vous le voulez, je pourrai demander des précisions. Mais encore une fois, ce sont des versements trimestriels, et le chiffre que je vous donne est un chiffre annuel.

Sur l’audit qui a été demandé par le secrétaire général des Nations unies et qui est mené par Catherine Colonna, nous soutenons évidemment l’audit qui est encore en cours. Il y a eu un rapport intermédiaire, la semaine dernière, le 20 mars, je crois, de mémoire. Mais cette mission d’audit rendra son rapport définitif dans le courant du mois d’avril. Le rapport qui a eu lieu la semaine dernière, c’est un rapport intermédiaire. Nous aurons les conclusions définitives de ce rapport dans le courant du mois d’avril, et nous avons, dans ce cadre, très favorablement accueilli les déclarations du Secrétaire général des Nations unies, qui s’est dit déterminé à mener les réformes nécessaires pour que l’UNRWA respecte pleinement les principes de l’ONU et les principes humanitaires d’indépendance, de neutralité et d’impartialité qui sont nécessaires à son action.

Q - Des pays de l’Union européenne, dont l’Espagne, demandent la suspension de l’accord d’association UE-Israël, Quelle est la position de la France concernant cette demande de suspension ? Est-ce qu’elle la soutient ?

R - Oui, effectivement, c’est une question qui est en cours. Et pour ce qui concerne les positions qui ont été prises par l’Espagne et par d’autres pays, je vous renvoie volontiers à leurs déclarations. Pour ma part et pour ce qui concerne la France, je n’ai pas plus de commentaire à vous faire aujourd’hui sur la question d’une éventuelle suspension de l’accord d’association.

Q - Une dernière question, elle concerne Mayotte et elle concerne l’opération Wuambushu 2, qui devrait débuter le 15 avril prochain à Mayotte. Alors c’est une opération qui mobilise principalement le ministère de l’intérieur et le ministère des armées. Je voulais savoir si le ministère des affaires étrangères était impliqué ? Si oui, à quel niveau ? Est-ce qu’il y a des contacts qui sont établis avec le gouvernement des Comores ? Puisqu’à l’époque du Wuambushu 1, ça n’a pas été le cas et on a vu effectivement ce qui s’était passé.

R - Mayotte étant un département français, je vous renverrais vers le ministère de l’intérieur. Je pourrais juste ajouter que nous avons effectivement une ambassade à Moroni, aux Comores, que c’est une ambassade qui est active et qu’il y a un dialogue qui est ouvert et permanent avec les autorités comoriennes.

Q - C’est tout ?

R - Encore une fois, c’est une opération qui est menée par le ministère de l’Intérieur dans le cadre du territoire national. Donc je ne suis pas vraiment compétent pour répondre à ces questions.