Q&R - Point de presse live (26 juin 2025)
Q - Je voulais savoir, est-ce qu’une nouvelle date pour la conférence qui était prévue au sein de l’ONU concernant la solution à deux États était prévue ?
Et est-ce que la France pourrait reconnaître l’État palestinien avant que cette conférence ait lieu ?
Une dernière question, c’est sur les mesures que la France prend en vue d’un cessez-le-feu durable à Gaza. Quelles sont ces mesures ?
R - Sur la conférence sur la solution à deux États, c’est une conférence qui a été actée par une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies en novembre dernier. Ce sont donc les Nations unies qui sont responsables de l’organisation de la conférence. La France s’était proposée avec l’Arabie saoudite de présider cette conférence, et c’est en ce sens que nous avions travaillé dans la perspective d’une date initiale qui était prévue le 18 juin. Évidemment, les frappes d’Israël sur l’Iran et les frappes de l’Iran sur Israël n’ont pas permis matériellement de tenir cette conférence. Nous avons donc repris l’attache des Nations unies pour pouvoir organiser cette conférence à une autre date, ce qui veut dire que cette conférence est reportée et elle n’est pas annulée.
Sur votre deuxième question, sur la question de la reconnaissance, le Président de la République l’avait dit, et il le redit encore d’ailleurs, la question n’est pas un tabou, elle doit intervenir à un moment qui sera opportun et qui soit utile dans le chemin qui doit mener vers une solution politique pour les territoires palestiniens.
Et votre dernière question sur le cessez-le-feu, je reprendrai les propos du Président de la République il y a quelques jours, qui a indiqué que la crise entre Israël et l’Iran ne doit pas occulter ce qui se passe à Gaza, et nous sommes toujours extrêmement vigilants sur la situation à Gaza. Le Président de la République, comme vous avez pu le voir, s’est entretenu avec son homologue israélien récemment, et les messages passés sont toujours les mêmes : appel à un cessez-le-feu immédiat, libération des otages bien évidemment, et accès sans entrave de l’aide humanitaire à Gaza. Ce sont des messages qui sont repassés très régulièrement.
Q - Le Président de la République disait il y a quelques jours que la France et ses alliés européens vont accélérer les négociations avec l’Iran pour éviter des plus grands dangers. Vous avez évoqué le cycle de négociations de Genève vendredi dernier, auquel la France a participé. Peut-on s’attendre aujourd’hui à un nouveau round de négociations et est-ce que ce point a été abordé lors de l’entretien téléphonique entre le Ministre et son homologue iranien cette semaine ?
R - L’objet de la réunion de vendredi à Genève, qui était une réunion entre les trois ministres européens du E3, la Haute représentante et le ministre iranien, avait d’abord pour but de réengager l’Iran dans un dialogue qui avait été de fait suspendu par les échanges de tir entre Israël et l’Iran. Ça a été une reprise de dialogue, bien évidemment c’était très important de pouvoir réengager les Iraniens sur la voie du dialogue, le but de Paris étant de considérer qu’il ne peut pas y avoir de solution militaire à la crise de prolifération du nucléaire iranien, et il était donc urgent de réengager ce dialogue. C’est ce qui a été fait à Genève en fin de semaine dernière. Depuis, vous avez certainement vu que le président Trump a déclaré un cessez-le-feu, qui a l’air de tenir. C’est donc la preuve que la voie de la négociation va devoir continuer. Il va falloir qu’elle continue dans un format qu’il va falloir déterminer. Mais ce qui est important, encore une fois, c’est l’objectif que l’on s’assigne. Et l’objectif que l’on s’assigne, c’est l’encadrement du programme nucléaire iranien. Et cet encadrement ne peut se faire que par la négociation. Il y a des exemples divers qui montrent qu’on a réussi par le passé à encadrer des programmes nucléaires par le biais d’une négociation. Donc ça, c’est le premier point. Le deuxième point, c’est que l’issue de la négociation devra être constituée par plusieurs choses. La première des choses, c’est par des engagements, qui devront être pris notamment par les Iraniens s’agissant de leur programme nucléaire, et ça c’est un point qui est absolument central.
Engagements qui devront être vérifiables, et c’était tout l’objet de la visite de Raphaël Grossi, le directeur général de la IEA, qui va jouer un rôle central dans cette situation. Réengager la négociation était une priorité. Maintenant que le cessez-le-feu est atteint, elle doit être poursuivie et elle doit continuer. Il y a des échanges réguliers entre les différents partenaires engagés et il faut que cette discussion se poursuive dans un format qui peut être adapté, mais en tout cas il faut qu’elle se poursuive.
Q - Vous pouvez nous donner plus de détails sur la situation des deux otages français en Iran après l’attaque de la prison d’Evin ? Est-ce qu’ils étaient là-bas ? Est-ce qu’ils ont été transférés ? Il paraît qu’il y a des exécutions contre certains prisonnier qui ont été effectuées suite à l’attaque.
Concernant le rapatriement des Français de l’Iran et d’Israël, va-t-il continuer ?
R - Sur votre premier point, je reprendrai les propos du Ministre délégué, Laurent Saint-Martin, qui indiquait que nous avons reçu l’assurance que Cécile Kohler et Jacques Paris n’auraient pas été blessés dans la frappe israélienne qui a visé la prison d’Evin le 23 juin dernier. Je ne peux pas vous en dire plus, puisque je n’ai pas plus de détails à vous donner sur un éventuel transfert ou sur un éventuel mouvement. Ce que je peux vous dire en revanche, c’est que quand le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a eu son homologue iranien récemment, c’est un point qu’il a évoqué de manière prioritaire, pour rappeler effectivement le sort de nos deux concitoyens otages en Iran, appeler à leur libération ; et avant cela, il a, à très court terme, formulé une demande d’accès consulaire, à savoir qu’il a demandé à ce que des agents de l’ambassade puissent se rendre et puissent aller les visiter. Nous attendons qu’elle soit satisfaite et que cette demande de protection consulaire soit honorée par les autorités iraniennes. Je vous rappelle que cela n’a pas toujours été le cas. C’est la raison pour laquelle nous avions déposé une requête devant la Cour internationale de justice. Mais en tout cas, au-delà de cette question de visite consulaire qui est une nécessité de très court terme, le Ministre a rappelé qu’il était absolument impératif que ces deux otages soient libérés.
Sur votre deuxième question, je n’ai pas d’indication à vous donner sur d’éventuelles exécutions. Je lis comme vous les informations qui arrivent d’Iran, mais je ne peux pas vraiment vous les commenter.
Sur les rapatriements, puisque nous avons la joie d’accueillir après ce point de presse Philippe Lalliot, je vous invite à lui poser ces questions. Il saura bien mieux vous répondre que moi.