Q&R - Point de presse live (25 janvier 2024)
Point de presse live du porte-parole adjoint du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
Q - D’abord, vous avez parlé de 42 victimes, est-ce que ces « nouvelles » victimes font partie déjà des gens qu’on savait déjà morts, ou est-ce qu’il s’agit d’un des otages ? C’est une question de clarification.
J’aimerais aussi savoir, sur l’opération de livrer des médicaments pour les otages, est-ce que vous savez, maintenant, comme la France faisait partie de cette initiative - si les médicaments ont été livrés aux otages, si les otages les ont reçus ?
Vous avez aussi évoqué la Conférence de paix pour tous lancée par le Président, or, M. Borrell a lancé sa propre initiative à Bruxelles. Est-ce que ce sont deux initiatives séparées, est-ce qu’on travaille ensemble, sur la même chose ?
Sur le sujet de la mer Rouge, aussi à Bruxelles, parce que même si la France soutient, ça fait maintenant quelque temps qu’on parle, et à Bruxelles vous n’êtes pas arrivés à trouver un accord sur le sujet, est-ce que c’est l’Espagne qui bloque ? Quel est le problème, en fait ?
R - Sur votre première question, comme je vous le disais, nous avons dû rehausser à 42 le nombre des victimes françaises des attaques du 7 octobre. C’est lié au fait que nous avons appris récemment que l’une des victimes recensées des attaques était en fait un binational franco-israélien, et nous ignorions sa nationalité française. Cela veut dire que nous en sommes à 42 victimes et, je vous le rappelle, toujours trois personnes otages dans la bande de Gaza.
Sur la question de l’opération consistant à livrer des médicaments aux otages, nous avons déjà eu l’occasion d’en parler la semaine dernière. Je n’ai malheureusement pas plus d’indication à vous donner aujourd’hui, sur le processus. Encore une fois, et c’est ce que je vous disais la semaine dernière, ce sont des opérations d’une complexité extrême et nous continuons à les mener, mais je ne peux pas vous donner plus d’indication à ce jour.
Q - Cela veut dire que vous n’avez pas de preuve qu’ils ont été livrés ? Vous n’avez pas de preuve ?
R - Non. Ce que je vous dis, c’est que je n’ai pas plus d’éléments que ce que je vous disais la semaine dernière, à savoir que c’est une opération qui est en cours, et je ne peux pas vous en dire plus à ce stade.
Sur votre dernière question, sur la mer Rouge, la France, évidemment, soutient la mise en œuvre d’une mission européenne de sécurité en mer Rouge. C’est une discussion qui est en cours à Bruxelles avec nos partenaires européens. La France est pleinement partie à ces discussions et nous soutenons la mise en œuvre d’une mission européenne.
Enfin sur votre question, je ne voudrais pas qu’il y ait de confusion : moi je vous parlais de l’Initiative pour la paix pour tous, qui avait été lancée par le Président de la République après les attaques du 7 octobre et qui est cette initiative qu’on a eu l’occasion de détailler plusieurs fois ici.
Cette initiative est en trois points, en trois volets, avec un volet humanitaire, un volet sécuritaire et un volet politique. Elle n’est pas du tout contradictoire avec toute autre initiative qui pourrait être prise. Je n’ai pas vraiment de de détails sur l’initiative que vous mentionnez de M. Borrell, mais je pourrais revenir vers vous à ce sujet, ultérieurement, avec plus de détails. Mais en tout cas ce ne sont pas deux choses concurrentes.
Q - M. le ministre a rencontré le ministre des Affaires étrangères iranien à New York. Est-ce que vous pourriez nous donner un petit peu plus d’informations sur leurs discussions ? Est-ce que la question du nucléaire a été évoquée, et si oui comment l’Iran réagit en ce moment ?
R - Oui, comme je comme je vous l’ai indiqué dans mon propos liminaire, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a rencontré son homologue iranien dans le cadre de son déplacement à New York, à l’occasion du segment ministériel de la présidence française du Conseil de sécurité des Nations unies. C’est ce que je vous disais dans mes propos liminaires, à savoir que c’était un échange où il y a plusieurs messages qui ont été passés. Les deux principaux messages, c’est une mise en garde faite à l’Iran contre toute escalade dans la région - et cela, c’est un point qui est extrêmement important puisque, comme je vous le rappelle, la France œuvre depuis le début à une désescalade dans la région pour assurer le règlement du conflit - et le deuxième point était un point sur l’exigence de la France de voir les français détenus arbitrairement en Iran libérés immédiatement.
Sur le nucléaire, je vous renvoie à ce que nous avons eu l’occasion de dire plusieurs fois, à savoir que nous considérons que l’Iran a un comportement irresponsable dans un contexte de tensions régionales. Et nous enjoignons l’Iran, depuis maintenant quelque temps à revenir sur les mesures que l’Iran prend en matière nucléaire et à procéder à une désescalade de son programme nucléaire.
Q - Autour et à la frontière israélo-libanaise, au-delà de la préoccupation de la France, face à la dégradation de la situation, est-ce qu’il y a du nouveau au chapitre de la crise politique libanaise ? On sait que la France s’y intéresse et y prête la plus grande attention au moment où l’Assemblée nationale, aujourd’hui même, discute du nouveau budget de l’État.
R - Effectivement, c’est ce que je vous disais la France est extrêmement préoccupée par la situation entre la frontière entre le Liban et Israël, et on est effectivement très actif pour que la situation ne s’aggrave pas. Mais, plus spécifiquement sur le point que vous mentionnez, sur la question plus interne de crise au Liban, je vous rappellerais que le Président de la République a nommé M. Jean Yves Le Drian représentant personnel du Président de la République sur le sujet. Jean-Yves Le Drian est très actif, il se déplace régulièrement au Liban et il est en contact très étroit avec ses homologues de ce qu’on appelle le groupe des Cinq et qui rassemble la France, les États-Unis, l’Arabie saoudite, le Qatar et l’Égypte. Ce sont des discussions qui sont en cours, mais il y a un effort qui est très clair pour réussir à arriver à une solution. Jean-Yves Le Drian se rendra à nouveau à Beyrouth dans les prochaines semaines afin de rencontrer à nouveau l’ensemble des parties prenantes pour y tenter de faire évoluer les discussions.
Nous aurons l’occasion de vous annoncer les prochaines échéances et les prochains déplacements, tant pour ce qui concerne les déplacements du représentant personnel du Président de la République, M. Jean-Yves Le Drian, que pour ce qui concerne une éventuelle réunion du groupe des Cinq qui est le groupe des cinq États que je viens de mentionner. C’est un sujet de préoccupation qui est très suivi.
Q – J’ai une première question sur le crash de l’avion russe dans vos propos liminaires, vous en avez parlé. Je voulais savoir quelles sont les raisons qui vous font douter de l’authenticité de la version donnée par les Russes ?
Ma deuxième question, si vous le permettez, porte sur une journaliste française qui menaçait d’expulsion en Inde, c’est Vanessa Dougnac, et ça intervient dans le cadre de critiques de l’organisation de défense de la liberté de la presse sur les autorités en Inde. Donc je voulais savoir quel était votre commentaire : est-ce que vous êtes préoccupé par les menaces dont fait l’objet cette journaliste ?
Et enfin, ma dernière question c’est sur la 42e victime dont vous avez fait état. Est-ce que vous pouvez nous donner quelques détails sur son âge ? Je comprends que c’était un homme, si je ne me trompe pas, mais est-ce que vous aurez quelques détails sur cette victime ?
R - Je vais commencer par votre dernière question. En fait on ne donne pas de d’éléments de manière générale, de nature individuelle, sur ces situations. Donc, je ne commenterai pas plus.
Sur votre première question s’agissant du crash de l’avion, c’est ce que je vous disais dans mes propos liminaires : nous ne sommes pas en mesure, aujourd’hui, de dire si les assertions russes sont vraies ou pas. On a pris une certaine forme d’habitude d’autorités russes qui mentent assez régulièrement, surtout dans le contexte de la guerre en Ukraine. Donc je ne peux pas faire de commentaires sur le crash de l’avion qui a été constaté hier dans la région de Belgorod.
Enfin, sur votre deuxième question, s’agissant de l’affaire de la journaliste menacée d’expulsion d’Inde, comme je vous le disais lors de la revue de l’agenda, la visite du Président de la République est actuellement en cours, et je vous renvoie aux interactions qu’il y aura avec la presse là-bas, qui pourront peut-être vous apporter des éclaircissements sur ce sujet.
Q - La semaine passée, vous avez condamné la frappe qui visait l’hôpital de campagne jordanien et qui a fait des blessés. La France, vous l’avez dit, soutient directement cet hôpital, financièrement, et par la mise à disposition de médicaments. Hier, un abri de l’UNRWA a été visé par un bombardement israélien. Des dizaines de morts ont été enregistrés d’après l’UNRWA, d’après son secrétaire général, M. Philippe Lazzarini, qui a qualifié ce bombardement d’une « nouvelle violation aux règles de la guerre ». Quelle est la réaction de la France à cette nouvelle violation, à cette énième violation, si j’ose dire ?
R - Comme nous l’avons dit à plusieurs reprises, la France condamne fermement les frappes qui ciblent des infrastructures civiles. Nous l’avons dit à plusieurs reprises et nous le rappelons : Israël doit se conformer aux règles du droit international humanitaire. C’est un impératif moral et une obligation légale pour Israël.
Q - Les Américains et les Britanniques ont sanctionné les Houthis, ces derniers jours, surtout je crois sur le volet financement. Est-ce que c’est quelque chose qui est envisagé au niveau européen ? Est-ce que la France souhaiterait avoir des sanctions contre les Houthis sur ça ?
Que vous inspire la visite de M. Déby à Moscou ?
Et la troisième question : mise en garde à l’Iran, comportement irresponsable dans le contexte régional… Tout ça, on entend depuis des mois et des mois. Est-ce que ça n’entrave pas un petit peu la crédibilité de la France et des autres partenaires européens et américains ? Parce que, vraiment, tout ce que vous dites, ce sont des grandes condamnations, mais il n’y a pas vraiment d’action, il n’y a plus de sanctions sur l’Iran au niveau européen, dans le volet balistique… Donc est-ce que c’est quelque chose que vous ré-envisagerez ? Qu’est-ce que vous avez, vraiment, comme des leviers, à part leur demander de la désescalade ?
R - Sur la première question qui concerne les Houthis, nous avons condamné depuis le début, avec la plus grande fermeté, tous les actes déstabilisateurs des Houthis puisque, nous le rappelons, c’est quand même les Houthis qui, au départ, sont les déstabilisateurs dans la région. Nous continuerons à assumer nos responsabilités et à contribuer à la sûreté maritime dans cette zone, en lien avec nos partenaires.
Sur la visite de M. Déby à Moscou, je n’ai pas de commentaire à vous faire.
Et sur l’Iran, je vous renvoie effectivement à ce que je vous ai dit précédemment, à savoir que le Ministre a eu cette rencontre avec son homologue iranien, auprès duquel il a repassé des messages de fermeté, tant sur les risques d’escalade régionale que sur la situation des Français qui sont détenus là-bas. Nous sommes toujours dans un processus de discussions avec eux pour essayer, encore une fois, de contenir l’escalade. Sur la question du nucléaire, je vous renverrais au rapport de l’AIEA du 26 décembre de l’année dernière, qui nous rappelle que l’Iran a accru son rythme de production d’uranium enrichi à 60% sur différents sites, pour le porter à des niveaux observés entre janvier et juin. Tout cet ensemble, tous ces faits, tous ces actes, constituent pour nous des pas dans la mauvaise direction. Effectivement, nous repassons des messages à l’Iran régulièrement, tant sur le programme nucléaire iranien que sur son rôle déstabilisateur dans la région.
Q - J’ai compris, mais le rapport de décembre, c’est encore un autre rapport, et il n’y a pas de conséquence. Vous auriez pu demander une réunion d’urgence à l’AIEA, vous ne l’avez pas fait, il y a eu encore une déclaration condamnant. Il n’y a pas de résultat, et en même temps, le programme nucléaire avance et je ne vois pas trop l’intérêt de l’Iran d’arrêter, parce qu’il n’y a pas de conséquence. Il n’y a jamais eu de conséquence sur cela.
Et pour revenir sur les Houthis, vous n’avez pas répondu à la question, est-ce que vous envisagez ou est-ce que la France souhaiterait que l’Union européenne, au moins étudie le dossier de sanctions envers les Houthis ?
R - Sur votre première question, j’aurai l’occasion de vous répondre ultérieurement. Je pense qu’effectivement, on a noté l’initiative des États-Unis et du Royaume-Uni en matière de sanctions. On aura l’occasion de revenir vers vous, avec des éléments plus concrets.
Sur l’Iran, nous sommes mobilisés pour essayer de faire passer les bons messages de désescalade aux Iraniens.
Q - Une réception de haut niveau, marquant les 60 ans des relations sino-françaises vient de se dérouler, aujourd’hui, à Pékin. La partie chinoise définit l’esprit des relations bilatérales comme l’indépendance, la compréhension mutuelle, la prévoyance et les bénéfices réciproques. Est-ce que vous avez des commentaires sur cette déclaration ?
R - Effectivement, cette année, nous avons une célébration particulière avec la Chine, puisqu’il y a l’année du tourisme cultuel franco-chinois, qui est un élément important de la relation franco-chinoise. Je vous renverrais aux différentes déclarations qui ont été faites sur ce point, et que nous avons faites, d’une manière générale, sur les relations franco-chinoises, sauf au cas où j’aurais mal compris votre question.
Q - Aujourd’hui à Pékin, il y avait une réception de haut niveau, pour marquer les 60 ans des relations diplomatiques entre nos deux pays. Donc les deux présidents, le Président chinois et le Président français, ont adressé un message vidéo de félicitations pour cet anniversaire important. La partie chinoise a défini l’esprit des relations sino-françaises, comme l’indépendance, la compréhension mutuelle, la prévoyance et les bénéfices réciproques. Est-ce que vous avez des commentaires sur cette déclaration ?
R - Non, je n’aurais pas plus de commentaires que pour vous rappeler que pour la France, coopérer avec la Chine, c’est surtout apporter des réponses à un monde marqué par trop de désordres, trop de fragmentations et trop de rivalités, et à vous renvoyer aux déclarations que nous avons pu faire, sur les relations franco-chinoises, qui sont des relations effectivement qui vont fêter leur soixantième anniversaire cette année, et dire que c’est une relation longue, large, puisqu’elle concerne de multiples domaines, et que c’est une relation qui depuis le début a toujours un peu suivi sa propre voie. Nous partageons avec la Chine la même volonté de nous appuyer sur les liens entre nos peuples, fondés sur un profond respect mutuel pour nos civilisations, comme vous l’avez rappelé, mais fondés aussi sur notre esprit d’indépendance. Nous cherchons tout particulièrement avec la Chine à créer des convergences qui soient utiles au monde et je crois qu’il en a besoin, en ce moment.
Q - J’ai une question sur l’Ukraine. Vous avez évoqué dans vos propos liminaires la présence ou la non présence plutôt de mercenaires français. Est-ce que la France admet quand même qu’il y a des Français qui viennent se battre aux côtés des Ukrainiens. Suite au vote des députés russes, hier, condamnant la présence de ceux que, eux, appellent des mercenaires, quelle est la position de la France ? Qu’est-ce que vous comptez faire de ces personnes, et est-ce que vous comptez changer de politique, ou faire quelque chose pour que d’autres Français n’aillent pas se battre là-bas ? Quelle est votre position, aujourd’hui ?
R - Merci de votre question qui me donne l’occasion de repréciser un peu les termes, parce qu’en l’espèce ils sont importants. Je vous ai dit qu’il n’y avait pas de mercenaires français en Ukraine, qu’il n’y en a ni en Ukraine, ni ailleurs. Après, nous savons qu’il y a des volontaires français en Ukraine. Ce sont des décisions individuelles, qui reviennent à chacun, et sur lesquelles je n’ai pas de commentaire. Ce que je disais, c’est qu’il n’y a pas de mercenaires français en Ukraine. Le terme « mercenaire » est important en l’espèce.
Q - Est-ce qu’on peut préciser un peu plus leur statut à l’égard du droit français, de la loi française, le statut de ces volontaires ? Est-ce autorisé, en volontaires, de combattre sur des terrains étrangers ?
R - Encore une fois, il y a des volontés individuelles, des décisions individuelles de certains de se rendre en Ukraine. C’est leur décision. C’est ce que je vous disais. Nous, nous avons par ailleurs une politique qui déconseille de se rendre en Ukraine, je vous renvoie à la fiche « conseils aux voyageurs », nous rappelons à l’ensemble des Français que l’Ukraine reste un pays en guerre, dans lequel il est dangereux de se rendre en ce moment. Après, il y a des Français qui désirent se rendre en Ukraine, mais encore une fois, c’est leur décision, à eux, de se rendre en Ukraine. Je ne suis pas sûr de bien comprendre votre question sur le statut juridique, parce qu’en fait…
Q - Excusez-moi ; on parle des combattants ou des visiteurs ? Parce que les Russes parlent des combattants…
R - Pour nous, les volontaires sont des gens qui prennent la décision d’eux-mêmes d’aller en Ukraine.
Q - Au-delà du soutien à l’Ukraine, sur la création d’un État palestinien, mais concrètement, suite à la visite de M. le ministre à New York, est-ce que vous envisagez des initiatives, des étapes concrètes pour aller en ce sens ?
R - La question de la partie politique en fait de la crise au Proche-Orient, c’est une partie importante, puisque c’est la partie qui concernera le jour d’après. C’est ce que nous avons dit, depuis le début : il faut une perspective politique. La France a toujours soutenu les aspirations légitimes du peuple palestinien à disposer d’un État, et nous continuerons d’œuvrer pour une solution à deux États, dans les termes que je vous ai précisés, au début de mon intervention. Ce sont des discussions qui sont longues, qui sont en cours. Vous savez que ce sont des discussions qui ont une profondeur historique assez large. C’est important de rappeler cette perspective et c’est important de ne pas l’oublier ; c’est ce que nous faisons, c’est ce que le Ministre a eu l’occasion de faire, mardi dernier à New York. Pour le moment, c’est une discussion qui est encore en cours et qui implique différents États.
Q - Je voulais poser deux questions. La première ce serait sur le crash de l’avion russe. Je voulais savoir si la France a pu discuter avec les responsables ukrainiens sur ce sujet. Et est-ce que la France a refusé à la Russie une réunion d’urgence au Conseil de sécurité sur le crash de cet avion ?
Ma deuxième question, c’est sur la Cour de justice internationale, qui va annoncer demain sa décision concernant la demande de mesures provisoires dans le cadre du procès où Israël est accusé de génocide par l’Afrique du Sud. Je voulais savoir, si la cour décide l’arrêt des attaques israéliennes sur Gaza, est-ce que la France soutiendra cette décision ? Est-ce qu’elle mettra tout en œuvre pour que cette décisions soit mise en place ?
R - Sur votre premier point, sur la question du crash de l’avion, nous n’avons pas refusé une quelconque réunion au Conseil de sécurité des Nations unies. Il y a, au Conseil de sécurité des Nations unies, des réunions régulières sur l’Ukraine. Il y en a eu en début de semaine. Il y en aura une, à venir, très prochainement. Nous n’avons jamais refusé une quelconque réunion.
Sur votre deuxième question, au sujet de la CIJ, nous sommes, comme je vous l’avais dit la semaine dernière, très attachés au rôle de la CIJ dans l’ordre international, et surtout au respect de l’ordre juridique international. Nous savons que la CIJ prendra demain une décision sur les mesures conservatoires et nous respecterons son jugement.
Q - Je voudrais juste faire une petite relance, par rapport à la question sur les mercenaires, est-ce que vous pourriez un peu définir ce que vous entendez par « mercenaires » ? On a parlé à des Français qui sont en Ukraine et qui sont payés, en fait, par l’Ukraine ; donc, quelle est la définition pour la diplomatie française d’un mercenaire ?
Et si je peux me permettre une autre question sur le Hamas, la semaine dernière, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dit qu’Israël avait créé et financé le Hamas ; je voulais savoir si la diplomatie française souscrivait à cette analyse et si elle pensait que ces déclarations permettaient d’engager un dialogue avec l’État d’Israël ?
R - Sur la question des mercenaires, je peux vous redire ce que je vous ai dit. Nous n’avons pas de mercenaires français…
Q - C’est quoi un mercenaire, pour la diplomatie, ça veut dire quoi, un mercenaire ?
R - On peut revenir vers vous avec une définition précise de ce qu’est un mercenaire. La France ne reconnaît pas de personne engagée aux côtés des troupes ukrainiennes. Cela veut dire qu’il y a des volontaires français, qui peuvent d’eux-mêmes venir combattre en Ukraine. Mais encore une fois, c’est ce que je disais, c’est un choix personnel de la part de ces personnes. Ce ne sont pas des personnes qui le font en lien avec les autorités françaises.
Sur votre deuxième question, je ne vais pas faire de commentaire sur les déclarations de Josep Borrell. Encore une fois, le Hamas, pour la France, est un groupe terroriste, et nous avons condamné à plusieurs reprises les actes odieux qu’il a commis le 7 octobre.
Je ne ferai pas de commentaire sur la déclaration de Josep Borrell.
Q - J’ai lu que le Ministre a rencontré son homologue libanais à New York. Est-ce que vous donnez quelques détails sur cette réunion ? La France parle tout le temps, et elle a envoyé plusieurs messages s’agissant de la résolution 1701 (2006), est-ce que vous avez eu des échos comme quoi cette résolution pourrait être mise en application ? Un dernier point, il y a depuis deux, trois jours, au sein de la FINUL, un regroupement des individus de la force de la FINUL, la fermeture de quelques emplacements et regroupement. Est-ce que vous êtes au courant de cela et qu’est-ce que cela signifie, pour vous ?
R - Sur la première question, je vous propose de revenir vers vous, au sujet de la nature des discussions que le Ministre a pu avoir avec son homologue libanais.
Sur votre deuxième question concernant la FINUL, effectivement, la résolution 1701 demeure pour nous le cadre utile et pertinent pour gérer la situation à la frontière entre le Liban et Israël. Nous sommes, depuis le début, très actifs pour que la situation ne s’aggrave pas. Encore une fois, la mobilisation des autorités françaises, avec un déplacement du Président de la République et quatre déplacements de la ministre de l’Europe et des affaires étrangères dans la région rappellent que nous sommes vraiment pleinement impliqués dans le mouvement pour éviter toute escalade. Nous sommes aussi très préoccupés et nous rappelons régulièrement la nécessité de préserver la FINUL et sa capacité à remplir son mandat par l’ensemble des acteurs. Nous avons condamné à plusieurs reprises toutes les atteintes de sécurité à la FINUL. Je vous rappelle que la France fournit un contingent important à cette force des Nations unies, raison pour laquelle nous sommes particulièrement attachés à sa sécurité. La résolution 1701 qui date de 2006 reste effectivement notre base de travail pour parvenir à la paix et à la sécurité dans cette région, mais pour qu’elle soit pleinement appliquée, effectivement, il faut que la FINUL puisse être en mesure de mener à bien ses missions.