Q&R - Point de presse live (21 novembre 2024)

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Q - J’ai deux questions. L’une qui concerne l’Ukraine, puisque Kiev accuse aujourd’hui Moscou d’avoir tiré pour la première fois un missile intercontinental contre l’Ukraine. Avez-vous des éléments d’information sur ce tir ou en tout cas des confirmations ? Et si oui, quelle réaction la France a-t-elle ?

Et j’ai une seconde question sur un tout autre sujet. Il y a des informations circulant sur l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, qui aurait été arrêté récemment à l’aéroport d’Alger. Est-ce que vous pouvez confirmer cette arrestation ? Et si oui, quelle réaction avez-vous également sur cette arrestation ?

R - Sur votre première question, sur la question d’un éventuel tir de missile intercontinental par la Russie sur l’Ukraine, il est évident que si ce tir était confirmé, il s’agirait d’un événement extrêmement grave et il s’agirait surtout, de la poursuite de l’attitude escalatoire de la Russie. Ce serait un pas supplémentaire franchi par la Russie. Si cela devait être confirmé, nous réagirions de manière appropriée. Mais j’insiste vraiment sur l’attitude escalatoire de la Russie. Sur l’arrestation de l’écrivain Sansal qui aurait été arrêté à l’aéroport d’Alger, je n’ai pas d’éléments et pas d’informations à vous partager à ce stade.

Q - Juste pour revenir sur la question. Donc à ce stade, vous n’avez pas de confirmation que c’était un missile intercontinental balistique de l’autre côté ?

R - Nous n’en avons pas la confirmation.

Q - Juste une question sur Israël. La Cour pénale internationale a annoncé qu’elle avait fait la demande d’arrestation pour Benyamin Netanyahou et son ancien ministre de la défense Yoav Gallant. Comment est-ce que la France réagit à ça ? Est-ce que cela changera votre relation, ou en tout cas la relation de l’Élysée avec le Premier ministre israélien ? Et éventuellement, s’il venait en France, quelle serait la position française maintenant ? Est-ce que vous l’arrêterez s’il arrivait ici ?

Et deuxième question, votre ambassadrice a été convoquée par l’Azerbaïdjan à Bakou. Comment réagissez-vous à cela et comment qualifieriez-vous la relation avec Bakou maintenant ?

R - Sur votre première question sur Israël, c’est un point que nous avons suivi attentivement, effectivement, puisque pour nous, la justice pénale internationale est une garantie de stabilité internationale et elle doit pouvoir s’exercer dans toutes les situations, de manière indépendante et impartiale. Sur ce dossier, comme sur tous les autres, nous soutenons l’action du procureur de la Cour qui agit en toute indépendance. Je peux vous renvoyer effectivement à nos déclarations, lorsque le procureur de la Cour avait demandé l’émission de mandats d’arrêt. Aujourd’hui, et comme l’a rappelé le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, la lutte contre l’impunité est notre priorité. Nous avons ratifié le statut de la Cour pénale internationale dès 2000 et nous apportons un soutien continu à l’action de la CPI. Notre réaction sera en ligne avec ces principes.

Sur votre deuxième question sur l’Azerbaïdjan, effectivement, à la suite de la convocation de l’ambassadrice de France à Bakou, nous dénonçons fermement la désinformation sur une prétendue campagne de boycott, telle que c’est indiqué dans le communiqué des autorités azerbaïdjanaises. Pendant cette COP29, l’Azerbaïdjan, selon nous, gagnerait plutôt à se concentrer sur les sujets qui relèvent de l’action climatique. Et les propos tenus à l’ouverture de la COP29 à Bakou contre la France, et contre les Européens, sont à nos yeux incompréhensibles et inacceptables. En réaction, l’ambassadrice d’Azerbaïdjan a été convoquée au ministère de l’Europe et des affaires étrangères le 19 novembre, et il lui a été demandé de manière assez ferme l’arrêt des actions hostiles de l’Azerbaïdjan à l’encontre de la France. Il a été également décidé que la ministre de la transition écologique ne se rendrait pas en Azerbaïdjan. Mais cela n’affaiblit en rien la détermination de la France à lutter efficacement contre le dérèglement climatique. En termes d’action climatique, la France a toujours été aux avant-postes. La France est l’un des plus importants contributeurs à la solidarité internationale en matière de lutte contre le changement climatique. Nos partenaires le savent. Nos engagements financiers, qui sont de près de sept milliards d’euros, parlent pour nous en la matière. Et la délégation des négociateurs français sur place reste pleinement mobilisée, en lien avec nos partenaires européens, pour faire aboutir les négociations sur l’ensemble des sujets à l’agenda de la COP. Et encore une fois, la détermination de la France à voir les négociations climatiques aller dans le bon sens et aboutir est totale. Ce que nous regrettons, c’est l’attitude de la présidence azerbaïdjanaise qui, encore une fois, selon nous, gagnerait à se concentrer sur ces sujets climatiques et ne pas tenir des propos qui sont incompréhensibles et inacceptables.

Q - L’ambassadrice de l’Autorité palestinienne a été reçue hier à l’Assemblée nationale par la Commission des affaires étrangères, où elle a évoqué un point essentiel dans le conflit israélo-palestinien, à savoir les tirs qui ont fait effectivement… elle a énuméré des sites historiques, parfois millénaires, notamment des églises, des mosquées, etc. Quel regard portez-vous, effectivement, sur ce volet pendant ce conflit ?

Et une deuxième question, en lien avec ce conflit, le Liban, il n’y a pas une heure auparavant, a été aussi la cible d’attaques intensives. On a vu effectivement des civils qui quittaient les lieux, parfois dans des situations dramatiques. Donc, quelle est la position de la France ? Est-ce qu’on peut espérer, aujourd’hui, ça parle d’un accord imminent, pour l’arrêt de cette guerre, en tout cas au Liban ?

R - Sur le premier point, je vous rappellerai la déclaration que nous avons formulée en début de semaine, mais nous sommes toujours extrêmement préoccupés d’une manière générale par la situation à Gaza, et tout particulièrement sur la situation humanitaire, mais aussi sur les dommages collatéraux, notamment ceux qui pèsent sur le patrimoine culturel à Gaza mais aussi au Liban Nous rappelons que la Convention de 1954 sur la protection du patrimoine culturel en cas de conflit doit être respectée par l’ensemble des parties au conflit, y compris par Israël. Et la France l’a déjà affirmé devant le Conseil de sécurité des Nations unies, la destruction du patrimoine alimente la violence, la haine et les phénomènes de vengeance entre les peuples. C’est pour cette raison notamment que nous appelons les parties prenantes à protéger le patrimoine culturel contre toutes les conséquences du conflit en cours et à cesser immédiatement tout acte d’hostilité aux abords des biens culturels et du patrimoine, que ce soit à Gaza ou au Liban. La France étant pays hôte de l’UNESCO, nous soutenons pleinement l’action de cette organisation sur ce point, qui contribue encore une fois, d’une manière plus générale, en faveur de la paix et de la sécurité internationale. Puisque nous parlons de patrimoine, je vais juste vous rappeler que la France a été à l’origine de la création de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones au conflit (ALIPH), qui est une organisation qui a été créée en 2017 avec les Émirats arabes unis en faveur de la protection du patrimoine. C’est un point sur lequel nous sommes extrêmement vigilants.

Sur votre deuxième question qui concerne les attaques intensives contre les civils au Liban, nous avons fait plusieurs déclarations qui vont toutes un peu dans le même sens et qui disent que les civils, qu’ils soient libanais ou israéliens, ne doivent être en aucun cas pris pour cible. La France appelle les parties à se saisir sans délai des propositions élaborées conjointement avec les États-Unis et nos autres partenaires en vue de parvenir à un cessez-le-feu, cessez-le-feu qui sera la condition première pour ouvrir la voie à un règlement diplomatique du conflit. C’est une position qui est constante, et le Ministre a eu l’occasion de le redire à de multiples reprises lors de ses déplacements ou dans différentes enceintes internationales, il faut un cessez-le-feu pour pouvoir obtenir une solution diplomatique au conflit.

Q - Juste, est-ce que vous avez des échos sur un accord imminent… ?

R - Non, malheureusement, je n’ai pas de choses nouvelles à vous dire sur un accord qui pourrait arriver.

Q - Concernant le Liban, le Quai d’Orsay a indiqué ne pas vouloir procéder à l’évacuation de ses ressortissants car l’aéroport de Beyrouth est toujours fonctionnel jusqu’à présent. Pourtant, le conflit s’enlise et la dernière frappe date de ce matin, frappe israélienne tout proche de l’aéroport. Il est de plus en plus difficile de quitter le territoire libanais. Aujourd’hui, comment est-ce que la France compte protéger ses ressortissants au Liban ?

R - Depuis le début des hostilités , la première des priorités de la France est la sécurité de ses ressortissants. Il y a plusieurs mesures qui ont été prises en lien avec notre ambassade et notre consulat à Beyrouth. Une ligne téléphonique est opérationnelle et permet à chaque ressortissant français de pouvoir avoir un contact direct avec l’ambassade. Le Ministre s’est mobilisé lors de son déplacement au Liban le 29 septembre pour permettre à nos ressortissants de pouvoir quitter le territoire libanais. Les ressortissants qui souhaitent quitter le territoire, peuvent le faire par les vols réguliers qui continuent à opérer - via la compagnie MEA [Middle East Airlines] . Nous avions aussi mis en place des « vols spéciaux ». Et notamment, au retour des vols qui avaient livré de l’aide humanitaire, nous avions offert des places aux ressortissants qui souhaitaient quitter le territoire. Nous avions aussi mis à disposition des places supplémentaires pour nos ressortissants sur les vols de la MEA. Le consulat à Beyrouth avait tout particulièrement passé le message aux personnes les plus vulnérables. C’est d’abord à elles que s’étaient adressées ces propositions, et elles ont pu bénéficier - encore une fois, si elles le souhaitaient, c’était sur la base du volontariat - de ces places. À ce jour, l’aéroport de Beyrouth est toujours ouvert, la compagnie MEA opère toujours depuis l’aéroport de Beyrouth, il y a un vol quotidien entre Paris et Beyrouth.

Je rappelle à cette occasion que le Liban est placé, si on regarde la carte des Conseils aux voyageurs, dans une zone où il est fortement déconseillé de se déplacer, et ce depuis octobre 2023. Donc, encore une fois, nous appelons nos compatriotes qui voudraient se déplacer au Liban à ne pas s’y déplacer. Ça, c’est la première chose. Et la deuxième chose, c’est que nous sommes pleinement mobilisés sur place pour assurer, pour ceux des ressortissants qui voudraient quitter le territoire, une solution pour le quitter.

Q - Justement, juste pour rebondir sur ce dispositif qui a été mis en place, ce n’est pas forcément ce qui ressort des témoignages que j’ai recueillis en enquêtant auprès des familles françaises qui sont sur place. Beaucoup ne peuvent pas partir, dû au prix des billets. Beaucoup se sentent livrés à eux-mêmes car pas de deuxième solution proposée. Est-ce qu’il y a des zones sûres qui vont être aménagées ?

R - Pour le moment, et c’est ce que je vous disais, je ne peux pas tellement ajouter plus, il y a des solutions pour quitter le territoire qui existent. L’ambassade, et ici à Paris, nous avons tout mis en œuvre pour que ces solutions de départ puissent être effectives, via la compagnie libanaise ou via les vols spéciaux qui ont été organisés. Les personnes les plus vulnérables peuvent se rapprocher de l’ambassade de France à Beyrouth.

Q - Est-ce que vous avez un chiffre, du nombre de ressortissants qui ont quitté le Liban ?

R - Non, je n’ai pas de chiffre puisque ces départs se font de manière volontaire et les gens quittent le Liban en utilisant la compagnie MEA sans nécessairement se signaler auprès de l’ambassade.

Q - La France a toujours condamné les attaques contre l’armée libanaise. Encore une fois, cette armée a été visée hier par des bombardements israéliens, faisant quatre morts parmi les militaires libanais dans une localité pourtant très loin de la zone frontalière entre les deux pays. Quelle est la réaction de la France ?

R - Effectivement, nous avons été informés de ces attaques contre les forces armées libanaises. Depuis le début, d’une manière générale, nous appelons les parties à se saisir sans délai des propositions qui ont été faites conjointement avec les États-Unis et nos autres partenaires en vue de parvenir à un cessez-le-feu et un règlement diplomatique du conflit. Nous nous sommes beaucoup exprimés en condamnant notamment aussi les tirs qui ont eu lieu à diverses reprises sur la FINUL. Et comme il avait été indiqué par le Président de la République lors de la Conférence [internationale en soutien à la population et à la souveraineté du Liban qui s’est tenue le 24 octobre dernier, la solution politique passe, le rétablissement de la souveraineté du Liban passe essentiellement aussi par ces forces de sécurité dont font partie les forces armées libanaises, nous l’avons dit à plusieurs reprises, dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution 1701. Et dans ce cadre effectivement, toute frappe qui toucherait ces forces serait évidemment un très mauvais signal dans le sens d’une solution reposant sur un cessez-le-feu et d’une solution pacifique.

Q - Les dirigeants chinois et français viennent de se rencontrer au sommet du G20 au Brésil. Et quelle est l’évaluation française de cette rencontre, s’il vous plaît ?

R - Effectivement, le président chinois et le Président français se sont rencontrés en marge du sommet du G20 qui s’est tenu au Brésil cette semaine. C’était une rencontre qui s’inscrit dans le cadre d’une année anniversaire, puisque nous fêtons cette année le 60e anniversaire de nos relations diplomatiques avec la Chine. Lors de l’entretien du Président français avec le président chinois, plusieurs sujets ont été évoqués. Bien évidemment la relation bilatérale. Le Président de la République a eu l’occasion, avec le président chinois, de parler des sujets commerciaux qui sont des sujets extrêmement importants entre nos deux pays. Et le Président de la République a rappelé une volonté conjointe, celle de mener un travail technique, avec transparence, sur l’ensemble des sujets commerciaux, avec pour objectif qu’une issue favorable se dessine au premier trimestre 2025. Les sujets commerciaux, comme vous le savez, font l’objet aussi d’une discussion avec nos partenaires européens.

Les deux présidents ont aussi évoqué la situation au Proche-Orient, puisque c’est une crise importante qui concerne nos deux pays. Et le Président de la République a eu l’occasion de rappeler au président chinois les positions françaises d’une manière générale sur la crise au Proche-Orient. Je rappelle qu’ils avaient eu des échanges lors de la visite d’État du président chinois en mai dernier, où ils avaient fait état d’une volonté partagée d’obtenir un cessez-le-feu. Et je pense que c’est toujours le point sur lequel ils se sont accordés lors de leur entretien bilatéral.

Et enfin, les deux présidents ont aussi évoqué la situation en Ukraine. Le Président de la République a rappelé au président XI Jinping que la Chine avait un rôle important à jouer en la matière, notamment dans les messages que la Chine passe à la Russie. C’est un point extrêmement important et nous attendons des partenaires chinois qu’ils utilisent toute leur capacité de négociation à l’égard de Vladimir Poutine pour que cessent les attaques de la Russie contre l’Ukraine et que cesse l’agression russe contre l’Ukraine.

Encore une fois, cela a été un entretien très dense, très riche et qui a notamment porté sur ces trois sujets : les sujets commerciaux, le Proche-Orient et l’Ukraine.

Q - Je veux revenir sur les mandats d’arrêt émis par la CPI. Je crois que vous n’avez pas répondu précisément à la première question sur : si Benyamin Netanyahou vient en France, est-ce que concrètement, il sera arrêté ?

R - C’est une question qui est juridiquement complexe. Je serais heureux de revenir avec vous sur ce sujet-là.

Q - J’ai une deuxième question. Quelle est la position de la France concernant l’utilisation par l’Ukraine des missiles à longue portée fournis par le Royaume-Uni pour frapper des Russes ?

R - Sur les missiles, l’utilisation par l’Ukraine des missiles à longue portée britanniques sur le territoire russe, si elle était confirmée, fait suite à l’utilisation par l’Ukraine des missiles longue portée américains qui ont été fournis à l’Ukraine. Dans cette situation, il ne faut pas oublier qui est l’agresseur et qui est l’agressé. La seule puissance en l’espèce qui fait l’escalade, c’est la Russie. Elle est dans une logique escalatoire de diverses manières. C’est elle qui fait appel à des troupes nord-coréennes sur le théâtre d’opération et c’est elle qui, avec cette attitude escalatoire, frappe toujours plus fort et toujours plus régulièrement, notamment des objectifs civils et des objectifs énergétiques en Ukraine. Donc clairement, l’escalade vient de la Russie et l’utilisation par l’Ukraine des moyens qui lui sont fournis par les États-Unis et par la Grande-Bretagne s’inscrit dans une logique de légitime défense. L’Ukraine défend son territoire. La légitime défense est un principe qui est reconnu en droit international. C’est dans l’article 51 de la Charte des Nations unies. Tout pays peut répondre lorsqu’il est agressé dans son intégrité territoriale, et c’est effectivement le cas. Et il semble que l’Ukraine doit pouvoir, dans ces conditions, neutraliser des cibles militaires russes qui contribuent directement et qui sont directement impliquées dans les opérations qui visent son territoire.

Q - J’ai une question complémentaire sur l’Ukraine. Tout à l’heure, à ma question de votre réaction, si ce tir était confirmé, vous avez répondu que si cela devait être confirmé, nous réagirions de manière appropriée. Qu’est-ce que cela veut dire ?

R - Cela veut dire que nous dirons clairement ce que nous pensons de cette situation, que nous serons clairs sur notre position.

Q - Je poursuis juste sur cette question. Est-ce qu’à l’instar des États-Unis et de la Grande-Bretagne, la France peut aussi fournir de telles armes à l’Ukraine ?

R - La France a fourni un ensemble de matériel militaire à l’Ukraine de différentes natures, dont des missiles. Je vous rappellerai les propos du Président de la République, tenus en marge d’un sommet franco-allemand à Meseberg, où il a dit qu’il n’y avait pas de ligne rouge. Encore une fois, l’Ukraine doit pouvoir neutraliser des cibles militaires russes qui sont directement impliquées dans les opérations conduites visant son territoire. Et ceci, il ne faut pas l’oublier, s’inscrit dans une logique où l’agresseur c’est la Russie. C’est la Russie qui escalade. Le droit international est très clair. L’Ukraine a le droit de mener des actions de légitime défense. C’est le cas pour les missiles américains et pour les missiles britanniques. Comme l’a dit le Président de la République, il n’y a pas de ligne rouge de notre côté.