Q&R - Point de presse live (20 novembre 2025)
Q - Une première question. Vous n’avez pas évoqué l’Algérie. La secrétaire générale du Quai d’Orsay est aujourd’hui en Algérie. Que pouvez-vous nous dire de ce déplacement ? Qui voit-elle ? Quand rentre-t-elle ? Et est-ce que c’est destiné à préparer une éventuelle rencontre entre les deux présidents, sachant que des informations circulent sur le fait que Tebboune n’irait pas au G20 ? Je ne sais pas ce que vous pouvez nous dire sur ce sujet.
Et peut-être sur l’Ukraine, est-ce que la France avait été informée de cette proposition américaine en 28 points ? On comprend que les Ukrainiens ont été informés hier soir. Depuis, est-ce qu’il y a eu des échanges entre Européens et Américains pour savoir de quoi il s’agit ? Pouvez-vous nous donner des éléments là-dessus, notamment sur les 28 points et comment vous caractérisez ce plan ?
R - Sur le premier point, je voudrais d’abord redire l’extrême soulagement du retour de Boualem Sansal en France et le remerciement appuyé que nous avons pour le président allemand dans ce dénouement. Il y a désormais une relance de la dynamique, étape par étape, avec la volonté d’avoir des résultats concrets au service des Françaises et des Français. Et je confirme que dans ce cadre, en effet, la secrétaire générale du Quai d’Orsay est aujourd’hui à Alger. Il s’agit d’une visite de travail qu’elle mène dans le cadre des priorités exprimées par le Ministre, qui sont à la fois le rétablissement de la coopération en matière migratoire, le rétablissement de la coopération en matière de sécurité et aussi la relance de la coopération économique. Tout cela entre dans le cadre d’un dialogue exigeant et qui doit porter des résultats pour nos compatriotes. S’agissant de la deuxième sous-partie de votre question et de ce qui se passerait ou pas au G20, je vous renvoie vers l’Élysée, qui est le maître de l’agenda. Je n’ai pas de vocation à commenter l’agenda du président algérien : je vous renvoie vers les autorités algériennes.
S’agissant ensuite de l’Ukraine, de votre seconde question, nous savions que les Américains travaillaient à des propositions. Nous sommes en échanges très fréquents avec eux. Vous savez quelles sont nos positions sur ces sujets : s’agissant de la sécurité de l’Ukraine, il faut que les Ukrainiens soient à la table ; s’agissant de la sécurité des Européens, il faut que les Européens soient à la table. Nous voulons une paix qui soit à la fois juste, c’est-à-dire qui respecte l’intégrité territoriale du pays, et qui soit durable, c’est-à-dire qui donne les conditions pour éviter toute future agression de la Russie contre l’Ukraine. Et c’est selon trois éléments que nous voulons avancer. D’abords dans un soutien à l’Ukraine, c’était le sens de la visite du président ukrainien lundi, un soutien qui soit à la fois économique et financier, mais aussi militaire. Il s’agit aussi d’augmenter la pression sur l’économie russe et surtout sur le moteur de l’effort militaire russe. Cela fait référence à nos efforts sur le volet des sanctions. Et le Ministre ce matin a rappelé que les sanctions américaines entraient en vigueur aujourd’hui, celles contre Rosneft et Lukoil, qui sont très centrales dans le moteur énergétique russe. Et puis enfin, dans la volonté de préparer la paix, c’est ce que nous faisons avec la coalition des volontaires. Une bonne illustration de ces efforts a été faite lors du déplacement, et du Président de la République, et du président ukrainien, sur le QG de la force multinationale au Mont-Valérien, où il y a une soixantaine d’officiers venant de plusieurs dizaines de pays pour à la fois préparer la planification et en même temps préparer une force de réassurance le temps venu.
Q - (inaudible) informé maintenant de ces 28 points précisément ? Est-ce que vos échanges ont continué ? Est-ce que les Américains et les Ukrainiens…
R - Nous savions que les Américains préparaient des propositions.
Q - Concernant les récentes tensions entre la Chine et le Japon, à la suite des déclarations de la Première ministre japonaise sur Taïwan, parce qu’elle a dit que le Japon pourrait intervenir militairement si Taïwan est menacé, comment Paris juge-t-elle ces déclarations et leurs effets possibles sur la stabilité régionale ? Pourriez-vous rappeler la position constante de la France sur la question de Taïwan ?
Et deuxième question, le Président Macron se rend en Chine le mois prochain. Quels sujets prioritaires seront abordés ? Et aussi, quelles sont les attentes de la France concernant le renforcement des relations bilatérales ?
R - Je n’ai pas de déclaration particulière à faire sur les déclarations de la part du gouvernement japonais. Ce que je veux redire, c’est que la France est attachée à deux principes, s’agissant de ces sujets, qui sont à la fois la non-modification par la force du statu quo dans le détroit de Taïwan et la politique d’une seule Chine. C’est effectivement notre position bien établie et de long terme. Il n’y a pas, de changement là-dessus. Sur ce que vous signifiez, nous appelons constamment, dans ce type de sujet, au dialogue pour un espace indopacifique qui soit libre et ouvert, selon notre position bien connue.
S’agissant ensuite du second point que vous mentionnez, je renvoie vers l’Élysée.
Q - Que pensez-vous de la visite illégale, illégitime de Netanyahou au sud de la Syrie hier ? Comment voyez-vous cette incursion ?
Et la deuxième question concerne la Cisjordanie. Il y a eu une augmentation de la violence, une augmentation sans précédent selon les Nations unies, des attaques de colons contre les Palestiniens. Au-delà des condamnations, que va faire la France ? Et est-il juste de continuer à considérer ces colons comme un groupe séparé, incontrôlé, alors que c’est clair que c’est l’État lui-même qui promeut ce colonialisme ?
R - Nous suivons avec une grande préoccupation les développements dans le Golan. La France appelle au retrait de l’armée israélienne et au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie. Nous soutenons, nous avons déjà eu l’occasion de le dire mais je voudrais le redire, la signature d’un accord de sécurité entre Israël et la Syrie en vue de l’établissement de relations de bon voisinage en faveur d’une transition pacifique pour aller vers une Syrie unifiée, et en faveur de la stabilité régionale. Tout déploiement militaire dans la zone de séparation entre Israël et la Syrie constitue une violation de l’accord sur le dégagement de 1974, qui doit être respecté par ses signataires, à savoir Israël et la Syrie.
Sur le second point, il faut que ces violences cessent. Nous l’avons dit de manière très claire au gouvernement israélien. Suite à l’arrestation, notamment, de quatre colons extrémistes, nous avions appelé le gouvernement israélien à montrer qu’il menait l’enquête et que les enquêtes pouvaient ensuite mener à des sanctions appropriées afin de mettre fin à toute impunité. Nous l’avons dit et redit, tous projets d’annexion totale, et notamment le projet de colonie E1, menaçant l’intégrité territoriale de la Cisjordanie, sont des lignes rouges pour nous. C’est un élément que nous avons constamment, dans nos échanges, encore une fois, avec le Ministre, à différents niveaux, mais notamment au niveau des ministres.
Q - (inaudible)
R - Ce que nous disons à Israël, c’est que ce qui se passait dans la bande de Gaza ne devait pas être la porte ouverte à des choses autres sur la Cisjordanie. Et sur ce point-là, nous leur disions notamment que le Hamas n’était pas en Cisjordanie et que ce n’est pas parce qu’il y a eu à la fois ces attaques le 7 octobre 2023, le pire pogrom de l’histoire, que cela devait avoir des conséquences en Cisjordanie. Nous sommes extrêmement attachés aussi au fait que l’Autorité palestinienne ait une autorité sur les deux, à la fois la bande de Gaza et la Cisjordanie. C’est quelque chose que nous avons toujours poussé, y compris dans le cadre de la négociation de la résolution 2803.
Q - L’armée israélienne s’est acharnée, encore une fois, ces derniers jours, sur des villages libanais. Il y a eu des morts et des blessés parmi les civils. Des employés municipaux, des étudiants, figurent parmi les civils. Mardi aussi, 13 jeunes Palestiniens de 16 et de 17 ans ont été tués dans une frappe qui a visé un terrain de football de football, dans une zone qui abrite un dispensaire et des centres sociaux. Quelle est la réaction de la France, votre réaction, à toute cette escalade ?
R - Nous sommes préoccupés par cette intensification des frappes israéliennes au sud du Liban. Nous condamnons les frappes israéliennes qui tuent des civils dans le sud du Liban. Notre position, c’est le respect du cessez-le-feu du 27 novembre 2024 et la tenue des engagements pris dans ce cadre par l’ensemble des parties prenantes. Et donc nous restons extrêmement mobilisés, aux côtés des États-Unis, dans le cadre du mécanisme de surveillance auquel nous prenons part, du cessez-le-feu, comme dans le cadre de la FINUL. Le plan ensuite que nous soutenons, c’est celui du 5 septembre 2025, où le gouvernement a acté le souhait de désarmement du Hezbollah et la descente des forces armées libanaises dans le sud du pays. C’est ce à quoi nous travaillons, notamment avec la partie saoudienne, dans le cadre d’une future conférence en Arabie saoudite, de soutien aux forces armées libanaises. Donc ce sont ces différents éléments du puzzle que nous essayons de faire tenir ensemble. Et en tout cas, s’agissant des récentes frappes, nous les condamnons fermement.
Ensuite, sur Gaza, c’était votre deuxième question, le ministre ce matin…
Q - Les 13 palestiniens ont été tués dans un camp palestinien au Liban Sud.
R - Nous condamnons systématiquement les frappes israéliennes dans le sud du Liban, et celles-ci également. Cela faisait partie de ma première réponse.
Q - Revenons aux 28 points, si vous le voulez bien. La France savait que les États-Unis préparaient des propositions et toutes les conditions que la France avance, c’est-à-dire pas de paix sans les Ukrainiens, les Européens à la table pour ce qui nous concerne, l’intégrité territoriale, les garanties de sécurité et la force de réassurance, Je dirais que sur les cinq, il y en a quatre qui ne vont pas dans les propositions américaines. Donc est-ce qu’on n’est pas un peu relax, là ?
R - Il s’agit à ce stade de propositions qui sont désormais dans l’espace public, mais sans précisions à ce stade. Et donc, vous comprendrez que s’agissant de ces discussions, elles soient aussi menées avec la discrétion requise. Sur le fond, nous concentrons nos efforts diplomatiques, sur la mise en place d’une paix juste et durable, qui va respecter la souveraineté de chacun. Une paix durable qui est celle qui ne doit pas être remise, qui ne peut pas être remise en question. Quel est le piège à éviter ? C’est celui de la capitulation. Le Ministre l’a dit ce matin, cette paix ne peut pas être une capitulation. L’Ukraine résiste de manière héroïque contre l’agression ruse depuis février 2022, et l’Ukraine refusera toute forme de capitulation. Donc, le principe même d’une paix qui est souhaitée par les Européens et qui est même souhaitée par les Ukrainiens, qui ont dit depuis le printemps dernier qu’ils étaient prêts à un cessez-le-feu inconditionnel, et aussi par les États-Unis, commencera à partir du moment où il y aura un cessez-le-feu sur la ligne de contact. Les discussions pourront alors s’engager sur les territoires et sur les garanties de sécurité.
Q - Vous avez parlé au début de la politique contre le narcotrafic en Amérique latine, des accords qui ont été signés. Est-ce que vous pouvez développer un peu plus dans le cadre du Venezuela, et surtout dire ce que vous pensez de ces opérations militaires des États-Unis dans la région, et notamment sur les côtes du Venezuela ? Est-ce que cela empêche les politiques que vous menez de coopération avec des pays ? Sinon pourquoi pas, si c’est complémentaire ?
Et puis une autre question sur le Mercosur. Vous pouvez nous donner un peu de détails sur les délais pour attendre, disons, une copie qui vous conviendrait ? Je veux dire, est-ce que c’est avant le 20 décembre ? Et si cette copie vous conviendrait, elle devrait venir uniquement de la Commission européenne ? Vous vous attendez, d’ici la fin de l’année aussi, disons, à l’accord des pays de l’Amérique du Sud et du Mercosur pour cet accord ?
R - Je ne peux pas vous dire à quelle date une copie nous conviendrait. C’est en fonction aussi de l’évolution et des propositions qui sont faites. Notre position, elle est claire et surtout, elle est constante. Je voudrais redire qu’elle est constante, parce que parfois, nous avons entendu des choses diverses dans la partie commentaires. Elle est constante parce qu’il en va de la sécurité et de la souveraineté alimentaire des Français, mais comme des Européens plus largement. Notre position, elle est triple. Elle est celle d’avoir des mesures de sauvegarde en cas de perturbation des marchés, celle d’avoir des mesures miroirs et celle d’avoir enfin, surtout, des contrôles sanitaires, des contrôles SPS de part et d’autre pour vérifier que ces mesures sanitaires sont bien mises en place. À cette date, il y a eu un vote, désormais, sur la partie des clauses de sauvegarde. Ensuite, le Ministre et le Ministre délégué ont eu l’occasion de s’exprimer sur ces points. Nous n’y sommes pas, l’accord n’est pas acceptable en l’état. Nous verrons les évolutions qui seront ensuite proposées et le temps voulu, nous donneront notre position sur ce texte.
Sur le premier point, et là je vous renverrai aussi au propos du Ministre en marge du G7 au Canada la semaine dernière, nous avons suivi avec attention et avec une certaine inquiétude la succession des frappes américaines qui avaient provoqué des morts localement. Nous avons une attention qui est partagée. Il faut aussi avoir cette deuxième partie avec les États-Unis et avec les États de la région sur la menace que représente le narcotrafic. Nous avons une pleine détermination sur la nécessité de mobiliser tous les moyens pour couper les flux et décourager les trafiquants. Nous regardons aussi les évolutions des flux, et notamment à destination de nos territoires ultramarins dans la zone. Sur ce sujet, cela fait partie enfin des mesures que le Ministre souhaite développer, c’est-à-dire proposer au Conseil des affaires étrangères, aujourd’hui à Bruxelles, de créer un régime de sanctions contre la criminalité organisée transnationale. On en est au tout début, désormais, du processus, avec nos partenaires de l’Union européenne et avec la Commission. Et concrètement, nous pensons que ces sanctions pourront avoir un véritable impact et nous misons beaucoup sur cette procédure.
Q - Concernant la Russie et la mort en Ukraine du journaliste français Antoni Lallican, début octobre, ciblé par un drone russe, le sujet avait été abordé en début novembre par M. Barrot en commission des affaires étrangères. Deux mois plus tard, est-ce qu’aujourd’hui, il y a des engagements concernant l’État français, que ce soit auprès de la représentation russe ou également, bien sûr, l’enquête lancée par le parquet antiterroriste pour crimes de guerre ?
R - Merci beaucoup de votre question parce qu’elle nous impacte particulièrement, ici aussi, et notamment dans cette direction de la communication et de la presse. Antoni Lallican, journaliste français, a été tué dans l’exercice de sa fonction il y a maintenant un peu plus d’un mois, un mois et demi dans l’Est de l’Ukraine. Il a été tué parce qu’il était journaliste, par une frappe de drone russe. Le Président de la République a eu l’occasion de s’entretenir avec sa famille. Le ministre de l’Europe et des affaires étrangères a eu également l’occasion de s’entretenir avec sa compagne. Nous voulons aujourd’hui lui rendre hommage et nous voulons aussi mettre en avant cette tactique par la Russie de viser la presse parce que c’est la presse, et qui semble être une procédure de plus en plus mise en avant sur le front ukrainien. La Russie a fait de la liberté d’informer une cible. Nous rendons hommage à tous ceux qui ont consacré leur vie à la défense d’une information libre et indépendante et de qualité. Nous engageons actuellement un dialogue avec RSF sur ces sujets. Nous vous tiendrons informés de ces éléments.
Q - J’avais une petite relance sur le plan narcotrafic. Je n’arrive pas très bien à voir dans quelle mesure vous vous coordonnez avec les Américains. Alors j’ai bien compris, ce n’est pas le même système de régime, il y a d’un côté des cartels qui sont identifiés comme des groupes terroristes, et de l’autre côté vous voulez appliquer un régime de sanctions transversales. Mais dans quelle mesure vous vous coordonnez avec eux, puisque finalement vous poursuivez le même but ? Ça, c’est la première question.
Et la deuxième question, il y a eu une résolution du Conseil des gouverneurs de l’AIEA qui a été adoptée aujourd’hui. Je voulais savoir s’il y avait du nouveau sur une reprise des discussions entre les Européens, l’E3 et l’Iran. Et ne craignez-vous pas que cette adoption de résolution puisse au contraire avoir un impact et éloigner un peu plus la reprise de dialogue entre l’E3 et l’Iran ?
R - Sur le régime de sanctions, les Américains ont leur propre régime de sanctions. Nous allons, mais dans ce cas-là comme dans plein d’autres cas, poursuivre un régime propre de sanctions. C’est ce que nous proposons à la Commission. Et pour l’instant, nous ne sommes qu’au tout début, mais c’est un régime de sanctions qui est européen.
Ensuite, sur l’AIEA, il y a eu un vote ce matin, et du coup, je vais tirer avantage de votre question pour vous répondre un peu plus largement. La situation du programme nucléaire iranien reste et demeure extrêmement préoccupante à nos yeux. L’AIEA n’est plus en mesure d’assurer que la finalité du programme nucléaire iranien soit exclusivement pacifique, Elle en a perdu, en réalité, la continuité de sa connaissance sur les matières et sur les activités nucléaires en Iran. Face à cette situation post-snapback, à la lumière de la remise en œuvre des résolutions de 2006 à 2010, c’est-à-dire qu’on revient à la situation avant 2015 et la résolution 2231, la France et ses partenaires du E3 et les États-Unis agissent pour réaffirmer les moyens de l’AIEA en matière de vérification et les attentes à l’égard de l’Iran. Ce matin, le Conseil des gouverneurs, et nous nous en félicitons, a adopté une résolution à notre initiative pour redonner à l’AIEA un mandat qui soit clair et qui soit solide, pour continuer à faire rapport sur le programme nucléaire iranien. Nous appelons l’Iran à revenir urgemment au plein respect de ses obligations de garantie au titre de son accord, dit accord de garanties générales et du traité de non-prolifération, à laquelle elle est toujours partie.
Q - Est-ce que vous souhaitez relancer un dialogue avec l’Iran en E3 ? Et quelles sont les chances de relancer ce dialogue, vu que l’Iran, à ce stade, ne présente pas vraiment de volonté ?
R - Nous avons toujours été très clairs sur le fait que le rétablissement du snapback à l’été ne signifiait pas du tout la fin de la diplomatie. Et donc, nous continuons et nous voulons toujours continuer à avancer en E3 et attendre pour ouvrir la porte à la diplomatie avec l’Iran.
Q - Deux points. Donc si j’ai bien compris, pour la France et les Européens concernant l’Ukraine, on reste sur un cessez-le-feu avant toute chose, n’est-ce pas ?
R - Oui.
Q - Ok. Sur Taïwan, juste un point. C’est peut-être technique, mais la France, elle fournit encore des pièces détachées ou encore des moyens de fabriquer des pièces détachées aux forces armées taïwanaises qui ont six frégates et 60 Mirage 2000-5. Est-ce qu’on continue de leur fournir quelque chose d’une apparence militaire ?
R - Là-dessus, je vais vous redire notre position, qui est claire et constante. Nous respectons nos engagements en matière d’armement au titre du communiqué franco-chinois de 1994. Je n’ai pas plus de détails à vous fournir, en tout cas depuis le ministère des affaires étrangères.
Q - Je voudrais revenir sur le narcotrafic et la lutte contre le narcotrafic qui prend une ampleur qui dépasse les frontières de la France, surtout concernant la coopération avec les Émirats arabes unis. Auriez-vous des détails à nous donner sur ce genre de coopération avec les Émirats arabes unis en particulier ?
R - À ce stade, les annonces qui ont été faites par le Ministre et par le ministère ont concerné, en termes de relations bilatérales et de nouveaux traités, l’Amérique latine. Pourquoi on avait commencé par-là ? Pour une raison toute simple : c’est un lieu de production qui est majeur. Il y aura d’autres éléments et d’autres volets de ces annonces qui viendront en temps utile, parce que, je crois, il s’agit de pays de transit, soit de pays de rebond, dans les différents flux qui sont à l’échelle internationale. Par ailleurs, il y a des éléments qui ont été mis en avant, là, par le ministère de la justice, à travers le déplacement, et c’est peut-être ça que vous aviez en tête, du garde des Sceaux aux Émirats arabes unis. Mais, en ce cas, je vous renvoie à ce stade à nos collègues du ministère de la justice.