Q&R - Point de presse live (18.12.25)
Q - Ma question concerne le Liban. Donc le chef des forces armées libanaises est à Paris depuis hier. Il a fait des rencontres avec le ministère de l’armée, il y a eu des photos. Mais aujourd’hui, il y a une réunion avec les Saoudiens et les Américains. Donc, pouvez-vous nous donner plus d’informations sur ces réunions ? Et une autre question aussi sur cette réunion, c’est est-ce que vous pouvez confirmer qu’un des sujets qui ont été discutés, c’est le mécanisme de surveillance ? Et comment rendre ce mécanisme plus efficace pour pouvoir démontrer aux partenaires internationaux que les FAL font un travail efficace en termes de désarmement du Hezbollah pour pouvoir prévenir une éventuelle escalade encore plus grande, parce qu’il y a déjà une escalade de la part d’Israël. S’il vous plaît, des éléments sur cela, parce qu’on n’a rien sur ce point du côté français.
R - Je vous confirme aujourd’hui, la réunion qui s’est tenue à Paris avec les envoyés spéciaux des principaux partenaires du Liban, donc avec la France, les États-Unis, l’Arabie saoudite, avec le général Haykal. Le général Haykal a pu présenter les avancées de la mise en œuvre du plan de restauration du monopole de l’État libanais sur les armes et il a pu faire état également des besoins précis des forces armées libanaises pour ce faire. Du côté des partenaires, ils ont porté une appréciation collective positive pour l’engagement des forces armées libanaises et les sacrifices également consentis par ces forces armées libanaises dans cet effort. Il y a un consensus pour documenter sérieusement ces avancées et nous travaillons sur ce sujet dans le cadre du mécanisme. Il y a aussi enfin eu un accord sur la tenue d’une conférence de soutien aux forces armées libanaises en février 2026. Nous restons mobilisés pour appuyer le Liban dans le recouvrement de sa souveraineté pleine et entière et dans le sillage de l’accord de cessez-le-feu du 26 novembre 2024. Et nous travaillons encore, vous le savez, il y aura demain une réunion du mécanisme de suivi du cessez-le-feu qui se tiendra au Liban sur ce sujet.
Q - Le président Trump a déclaré ces derniers jours, notamment hier, que le pétrole et les terres du Venezuela appartenaient aux États-Unis, révélant le vrai visage de l’agressivité de ces dernières semaines à l’encontre du Venezuela. Il ne s’agit plus de narcotrafic ou d’autres excuses, mais bien de s’emparer, de voler le pétrole du Venezuela. Ceci n’est pas sans rappeler la guerre en Irak. En droit international, le blocus naval qu’il a annoncé est explicitement qualifié d’agression. C’est la résolution 3314 de l’ONU. Et vis-à-vis de ça, le Venezuela peut recourir à la force armée au titre de la légitime défense selon l’article 51 de la Charte de l’ONU. La France condamne-t-elle cette agression caractérisée contre un pays souverain, le Venezuela, et la France soutient-elle le droit à la défense, à l’autodéfense du Venezuela ?
R - Nous avons suivi avec attention les différents développements dans la région, notamment les différentes annonces que je vais redire, celles relatives à l’espace aérien vénézuélien fin novembre, celles liées à l’avertissement à faire preuve de prudence émis mi-décembre par les autorités de régulation de l’aviation civile américaine, et puis récemment l’annonce d’un blocus naval contre les pétroliers sous sanction vénézuéliens entrant et sortant du Venezuela. La France appelle à éviter toute escalade qui pourrait menacer la paix et la sécurité dans la région et au-delà. Elle rappelle son attachement au respect du droit international, en particulier à la Charte des Nations unies et aux autres conventions internationales applicables.
Q - J’avais une question sur le Liban. Aujourd’hui, le président de la Chambre des députés au Liban, Nabih Berry, a dit que les bombardements israéliens sur le Liban, en ce moment, étaient un signal envoyé à cette réunion qui a eu lieu, dont vous avez parlé, à Paris, sur le Liban. Partagez-vous ce point de vue et que pensez-vous des frappes israéliennes qui sont en escalade. Faut-il s’attendre de manière générale à une escalade ? Et de plus, le ministre Jean-Noël Barrot a dit cette semaine qu’il travaille à la mise en place d’un second mécanisme pour le désarmement du Hezbollah. Est-ce que vous pouvez un peu expliquer cette idée de second mécanisme ?
R - Alors, nous appelons au contraire à la désescalade, évidemment, dans le sud du Liban. Nous sommes extrêmement vigilants à ce qui est en train de s’y passer et nous condamnons les frappes quand elles font notamment des victimes civiles au sud du Liban. Nous travaillons, s’agissant de votre seconde question, à doter le mécanisme de surveillance du cessez-le-feu de moyens concrets sur le terrain pour attester de l’avancée des forces armées libanaises et attester du désarmement du Hezbollah, notamment, dans la région au Sud du Litani. C’est cela ce que le ministre voulait dire et dont il parlait en début de semaine à Bruxelles.
Q - Encore un follow-up sur le Liban. Est-ce que vous pourriez juste préciser les participants ? Est-ce que vous pouvez confirmer la présence de Morgan Ortagus, mais aussi du Saoudien Farhan, ainsi que l’ambassadeur américain pour le Liban ? Est-ce que vous avez des éléments sur… Qui a participé à cette réunion ? Et j’avais entendu dire que cette réunion avait été précédée d’une autre réunion sans les Libanais, c’est-à-dire Américains, Français et Saoudiens. Et sur la conférence, est-ce que vous confirmez qu’elle se tiendra en février en Arabie saoudite ou est-ce qu’elle se tient ailleurs qu’en Arabie saoudite ?
R - Alors, sur le lieu de la conférence, les partenaires se sont mis d’accord sur le fait de la tenir en février 2026 et donc de se donner un horizon temporel pour avancer, qui est un pas extrêmement important. Sur la localisation et ensuite sur les détails pratiques, nous reviendrons vers vous, mais à ce stade, nous ne communiquons pas là-dessus. Ensuite, sur les participants, je crois que ce qui est important, ce n’est pas les identité -, il y a le général Haykal qui était là et qui était venu pour les forces armées libanaises - mais ce qui est important, c’est d’avoir bien les parties prenantes, donc ce sont les trois partenaires américains, évidemment saoudiens et français, qui ont tenu cette réunion qui s’est désormais achevée.
Q - Bonjour, qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur la situation de Yann Vézilier au Mali ? Je crois qu’hier, la junte au pouvoir a officiellement ouvert une enquête à son encontre. Quelle est sa situation ? Qu’est-ce qu’on lui reproche ? Et où est-il détenu ?
R - Nous suivons la situation avec attention. Il s’agit d’un Français qui est détenu illégalement depuis le 13 août 2025. Il s’agit d’un Français qui est membre de l’ambassade de France à Bamako et qui est dûment accrédité auprès des autorités maliennes avec un passeport diplomatique et inscrit sur les listes diplomatiques maliennes. Cette détention est ainsi tout à fait inadmissible. Elle s’effectue en dehors de tout cadre légal et c’est une violation flagrante de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques. Ces agissements sont pour nous d’autant moins acceptables que nous n’avons pas été informés de cette arrestation, contrairement à l’usage. Elle a été rendue publique par la télévision malienne le 14 août. Et puis, il s’agit d’accusations qui sont fallacieuses contre notre agent, notamment d’avoir participé à une conspiration visant à déstabiliser les institutions de la République et impliquant un certain nombre de militaires maliens. Donc nous la condamnons avec la plus grande fermeté et d’autant plus qu’elle s’est faite en dehors de tout cadre légal. Nous n’avons, et c’est cela qui nous semble être extrêmement aussi condamnable, d’accès consulaire à notre agent. Nous multiplions les démarches envers les autorités maliennes et avec nos partenaires pour obtenir sa libération dans les meilleurs délais.
Q - Pour revenir au Venezuela, par rapport à ce que vous avez dit, vraiment la guerre semble être très proche entre les États-Unis et le Venezuela. Est-ce qu’il faut s’attendre de la part de la France à une position aussi ferme que celle qu’avaient eues Messieurs Chirac et de Villepin en 2003 au moment de la guerre en Irak ? Parce que ce que vous avez dit là, c’est un appel à la désescalade qui ne prend pas partie clairement contre la guerre. Donc est-ce que vous pouvez préciser ?
Et juste une autre question en relation avec ça, je ne sais pas si vous avez vu, hier Julian Assange a déposé une plainte pénale en Suède accusant 30 personnes liées à la Fondation Nobel, y compris ses dirigeants, d’avoir commis des crimes de guerre présumés, notamment le détournement de fonds, la facilitation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité et le financement du crime d’agression. Le fondateur de Wikileaks, Assange, accuse María Corina Machado, qui a reçu le prix Nobel de la paix cette année, d’avoir détourné des fonds et facilité des crimes de guerre en vertu du droit suédois. Il demande le gel de 1,18 million de dollars américains de transfert en cours pour Mme Machado. Quelle est la position de la France devant cette information ? Est-ce que vous en avez une, vis-à-vis de Maria Corina Machado également ? Et est-ce que vous pensez que les conditions d’attribution du prix Nobel de la paix sont conformes au souhait d’Alfred Nobel ?
R - Sur votre première question, je m’en tiendrai à ce que je vous ai dit dans ma première réponse. Il y a en outre eu une lettre du Venezuela au Conseil de sécurité des Nations unies. Donc cela va être aussi dans ce cadre-là que les représentants permanents, dont la France, évoqueront ce sujet.
Ensuite, s’agissant des accusations de Julian Assange contre le jury du prix Nobel et l’information complémentaire que vous donnez, je n’ai pas d’informations supplémentaires à ce stade, et donc je ne ferai pas de commentaires.
Q - Juste encore une question sur le Liban. La date butoir du 31 décembre pour le désarmement du Hezbollah, est-ce que ça vous semble réaliste à ce stade ?
Deuxième petite question sur la Syrie. Est-ce que vous auriez des nouveaux éléments peut-être sur les négociations entre les Kurdes et le pouvoir à Damas, et le rôle français dans ces médiations ?
R - Sur votre seconde question, sur la Syrie, les discussions se poursuivent entre les autorités syriennes de transition et les forces démocratiques syriennes, notamment sur la mise en œuvre de l’accord du 10 mars dernier que, vous le savez, nous avons salué. Nous pensons qu’il y a un chemin. Nous le soutenons. C’est pour nous un sujet essentiel pour la stabilisation et la transition syrienne. La France est là pour aider et avancer en ce sens avec ses partenaires, et notamment les partenaires américains. Le Ministre s’est entretenu avec le général Mazloum, et un entretien avec son homologue syrien est programmé.
S’agissant ensuite de votre question sur le Liban, notre objectif, c’est la pleine mise en œuvre du cessez-le-feu au Liban, dont le désarmement du Hezbollah fait partie. Il y a effectivement cette date butoir du 31 décembre. Notre travail, c’est d’appuyer les efforts libanais pour que ce soit respecté. Et s’il y a besoin de le repousser, les partenaires en discuteront. Et donc, je ne veux pas préempter leur décision, qui sera forcément prise dans les jours à venir.
Q - J’avais deux questions. La première, c’est sur l’ambassadeur américain Charles Kushner, qui a de nouveau accusé l’exécutif français de laxisme face à l’antisémitisme. Comment réagissez-vous ? Avez-vous l’intention de le convoquer, vu que c’est quand même une ingérence dans la politique française ?
Et sur un autre sujet, il y a des discussions bien sûr à Bruxelles aujourd’hui sur le gel des avoirs russes. Est-ce que la France serait prête maintenant à mobiliser les fonds gelés sur son territoire pour montrer un petit peu de solidarité avec la Belgique ?
R - Sur votre première question, je ne vais pas commenter les allégations de l’ambassadeur des États-Unis. En tout cas, elles ne reflètent pas l’action extrêmement déterminée, forte, constante du Gouvernement français pour combattre ce fléau. Vous savez, ces actions sont importantes. On parle du fait qu’en France, l’antisémitisme est un délit, il est poursuivi, il est jugé, il est sanctionné. Nous protégeons les lieux de culte avec nos services de police. Suite à l’attentat de Sydney, le ministre de l’intérieur Laurent Nuñez a immédiatement renforcé la protection des lieux de culte en France. Et nous sommes, en fait, tous touchés par ce fléau. Nous devrions, au contraire, collectivement renforcer notre coopération dans la lutte contre le fléau de l’antisémitisme. Nous sommes touchés en France, nous sommes touchés aux États-Unis. Nous sommes touchés en Australie. L’attentat de Sydney en a été la preuve. Il ne s’agit pas d’un problème français. Nous avons, du reste, avec les États-Unis, un dialogue bilatéral dans la lutte contre l’antisémitisme.
Sur votre seconde question, notre position sur l’utilisation des avoirs russes gelés. Cela me permet de redonner un petit peu de contexte sur ces éléments. Notre priorité, c’est de donner deux choses : de la visibilité dans l’effort des Ukrainiens face à la guerre d’agression russe ; et deuxièmement, de donner évidemment des fonds. S’agissant des fonds, il y a plusieurs options qui sont proposées par la Commission. Il y a eu énormément de travail au niveau du Coreper ces derniers jours. Le Conseil européen se penche sur cette question aujourd’hui. Je ne vais pas préempter leurs conclusions. Ce qui est sûr, c’est que nous sommes ouverts à ces différentes options, dont la possibilité de pouvoir utiliser en garanties les avoirs gelés russes qui sont sur le territoire européen. Je rappelle la décision majeure, qui n’a parfois pas forcément toujours été comprise dans sa profondeur, qu’est l’immobilisation des fonds en fin de semaine dernière. C’est une décision qui nous permet de donner cette visibilité pour l’Ukraine, c’est-à-dire qu’ils seront immobilisés en Europe jusqu’à la fin de l’agression russe en Ukraine. Il nous appartient désormais de trouver une solution collective pour donner et trouver ce financement européen. La solution étant cette proposition mise sur la table par la Commission et discutée au Conseil européen de 140 milliards d’euros pour l’Ukraine sur les deux années à venir.
Q - Juste, pour répondre à la question de mon collègue, les fonds qui sont gelés, les avoirs qui sont gelés sur le territoire français, la France n’aurait pas de problème à relâcher ses avoirs dans le cadre de la proposition de la Commission ?
R - Je n’ai pas plus de commentaires à faire sur ce sujet. Il y a des éléments qui ont été donnés et il appartient désormais aux négociateurs et aux dirigeants, en ce moment à Bruxelles, de pouvoir se mettre d’accord sur l’utilisation ou non de ces fonds. D’où un élément très important, qui est à la fois de pouvoir donner notamment une sécurité à la Belgique, qui le demande sur ce point, et deuxièmement de trouver un chemin, à la fois très technique et en même temps très politique, permettant de ne pas avoir une saisie qui n’aurait pas de base légale et qui serait contre le droit international, de ces avoirs gelés.
Q - Sur les sommets pour la paix, les prochaines discussions qui doivent avoir lieu à Miami ce week-end, est-ce que c’est votre compréhension que l’Ukraine va être mise dans la boucle ou est-ce que c’est purement Russie - États-Unis ? Et comment la France ou l’Europe peuvent participer à ces discussions ?
R - Ça me permet de répondre de manière plus générale : l’Ukraine et les Européens sont plus que dans la boucle sur ces discussions, qui se sont produites ce week-end, la semaine dernière, avec encore une réunion de la Coalition des volontaires le 12 décembre dernier, qui faisait suite à une autre réunion de la Coalition des volontaires fin novembre, à laquelle avait participé aussi le secrétaire d’État américain. Nous sommes dans la boucle. Pourquoi ? Parce que nous avons beaucoup de cartes en main. Nous avons beaucoup de cartes en main sur l’utilisation de ces avoirs russes gelés, sur la question des garanties de sécurité. Et ce qu’on a pu voir en fin de semaine dernière et en tout début de cette semaine, c’est que des avancées ont été faites de manière très constructive, non seulement par les Ukrainiens et les Européens, mais aussi avec les Américains, sur cette question des garanties de sécurité. Ensuite, nous entrons dans une phase où cette discussion va se faire aussi avec les Russes, et donc la balle est aussi du côté des Russes. Nous espérons qu’ils la saisiront. Nous avons un peu de doute, c’est ce que je disais dans mon propos liminaire, quand on voit la poursuite des bombardements sur Kiev, sur les villes de l’arrière, et les crimes de guerre sur le terrain.
Q - J’ai deux questions en lien avec ce qui se passe à Gaza. La situation sur le terrain est cataclysmique. En plus d’un cessez-le-feu qui n’est absolument pas respecté - plus de 400 morts depuis le 10 octobre -, les intempéries font que la population qui est majoritairement à la rue subit des intempéries incroyables, des tempêtes, etc. Israël bloque l’entrée de milliers de mobil-homes qui sont au point de passage. Que fait la France, concrètement, pour mettre la pression sur Israël pour qu’il laisse passer toute l’aide humanitaire dont a cruellement besoin la population palestinienne ?
R - La situation est effectivement extrêmement grave dans la bande de Gaza. Les volumes d’aides entrant dans l’enclave restent largement insuffisants au regard de l’ampleur des besoins, en particulier à l’approche de l’hiver et avec les inondations que vous connaissez actuellement. Les flux ont augmenté, ils restent insuffisants. Nous appelons Israël à lever les obstacles à cette aide humanitaire, c’est-à-dire à ouvrir tous les points de passage. Il y a, en ce moment, la question du réenregistrement de différentes organisations non gouvernementales. C’est un processus qui doit être fait d’ici la fin de l’année. Nous sommes extrêmement vigilants au fait que le plus d’ONG possibles soient enregistrées. Le dernier troisième , c’est la réduction de la liste des biens à double usage. J’imagine que c’est ce que vous aviez en tête. C’est vrai qu’il y a des éléments qui sont refusés au titre que ce sont des biens considérés à double usage, et qui ne devraient pas être refusés. On parle parfois de piquets de tentes, de seringues, parfois aussi de nourriture, qui sont injustement bloqués. Cette aide humanitaire, elle doit entrer. C’est ce que nous disons en public, c’est ce que nous disons aussi à nos homologues israéliens. Nous apportons notre appui aux partenaires onusiens et aux grandes ONG internationalement reconnues également, pour qu’elles puissent être enregistrées.
Q - Vous n’avez pas d’idée de à quel moment Israël va enfin autoriser l’ouverture du point de passage ? Non, vous n’avez pas d’idée ?
R - Je vous invite à vous rapprocher des Israéliens là-dessus. En tout cas, ne doutez pas de notre engagement sur ce sujet.
Q - Deuxième question concernant nos confrères de Disclose. Le média Disclose qui avait fait des révélations sur des transferts d’armes vers un fournisseur israélien. Je ne sais pas si vous avez vu. Le géant de l’armement Thales, dont l’État français est actionnaire à hauteur de près de 26%, poursuit nos confrères de Disclose en diffamation. Et donc ce média, Disclose, dénonce une procédure-bâillon pour les empêcher d’enquêter. Il dénonce une volonté d’épuisement financier pour les empêcher de travailler. Avez-vous un commentaire sur ça ?
R - Je n’ai pas de commentaire sur le sujet, si ce n’est que notre politique est toujours la même, toujours très stricte sur les questions d’exportation d’armement, avec un suivi, un contrôle en amont, et un suivi très précis en aval.
Q - Une question sur l’Algérie. Je voudrais savoir si vous pouvez nous donner des informations sur Christophe Gleizes. Est-ce qu’il a eu le droit à une visite consulaire depuis sa condamnation ? Et est-ce qu’il a déjà eu, par le passé, une visite consulaire ?
Et toujours sur l’Algérie, je ne sais pas si vous avez vu, mais il est question d’une loi criminalisant la colonisation française. Je voulais savoir si vous aviez un commentaire là-dessus. Les débats s’ouvrent et ça pourrait être voté le 24 décembre.
Et toujours sur l’Algérie, est-ce qu’on a des nouvelles d’une reprise de coopération, notamment migratoire ?
R - S’agissant des débats au Parlement algérien, nous ne faisons jamais de commentaires s’agissant de débats politiques qui se passent dans les pays étrangers.
S’agissant de Christophe Gleizes, il y a eu un pourvoi en cassation, vous le savez, de sa part, qui maintient ouverte la procédure judiciaire. Nous sommes en contact régulier avec sa famille, qui a notamment été reçue la semaine dernière par le Président de la République et qui a été reçue par le ministre de l’Europe et des affaires étrangères. Et s’agissant plus précisément de la question des visites consulaires, nous les avons demandées aussitôt la condamnation prononcée en première instance. Les autorités algériennes ne nous ont pas répondu sur ce point. Donc il n’y en a pas eu.
Q - Sur l’état de la coopération migratoire, est-ce que ça avance ?
R - Le dialogue reprend progressivement, des échanges ont lieu. Beaucoup reste à faire. Nous avançons étape par étape, avec des résultats à chaque fois qui sont demandés pour passer à l’étape d’après. Les éléments que nous poussons sont la reprise de la coopération migratoire, de la coopération sécuritaire et de nos relations économiques, et le sort évidemment de Christophe Gleizes est bien sûr un élément important de nos discussions.