Q&R - Point de presse live (8 juin 2023)

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Questions / réponses

Q - Merci beaucoup. J’aimerais avoir quelques détails sur la nomination de M. Le Drian sur son poste. Quel est le projet ? Est-ce qu’il va aller bientôt au Liban ? Est-ce qu’il y a un calendrier ? Et, en fait, pourquoi il faudrait un envoyé spécial de la France, maintenant qu’il y a une date pour les élections ? Peut-être que les Libanais peuvent résoudre ça eux-mêmes ?

R - Sur ce point, la nomination de l’envoyé personnel du Président de la République qui a été annoncée hier par l’Élysée reflète la priorité qui est donnée par la France et par la diplomatie française à la situation au Liban et notre implication pour aider le Liban et le peuple libanais à sortir de cette crise. La Ministre a eu l’occasion de s’exprimer hier soir, d’ailleurs, à ce sujet, depuis Riyad. Elle se réjouit de pouvoir compter sur l’appui et l’expérience de Jean-Yves Le Drian pour continuer à appuyer nos efforts en ce sens. L’envoyé personnel sera reçu par la Ministre dans les jours prochains, en vue de son déplacement à venir au Liban. Vous savez qu’aujourd’hui même, la Ministre est à Riyad et à Doha, comme je l’indiquais, et qu’elle poursuit ses contacts avec ses partenaires internationaux pour appuyer une sortie de crise, dont nous avons à maintes reprises rappelé l’urgence, du fait de la situation dans laquelle se trouve le Liban.

Q - Bonjour. Une question sur l’Ukraine, suite à la destruction du barrage de Kakhovka. Est-ce que la France, aujourd’hui, dispose d’éléments sur la responsabilité d’un camp ou de l’autre ? Et, ensuite, le Président a annoncé l’envoi d’une aide pour répondre aux besoins immédiats : est-ce que, là, vous pouvez donner un peu plus de détails sur cette aide de la France ? Quand est-ce qu’elle arrivera ? Quels sont les moyens déployés ?

R - Vous avez vu que le Président de la République a eu hier l’occasion de s’entretenir avec le Président Zelensky, notamment au sujet de la destruction du barrage de Kakhovka et il a exprimé la solidarité de la France envers le peuple ukrainien, face à cet acte inacceptable, cet acte « odieux », comme il l’a qualifié, et qui vient souligner les conséquences, à nouveau, de l’agression russe contre l’Ukraine, dont la Russie est la seule responsable. La ministre a insisté - et vous l’avez entendue en QAG avant-hier sur le fait que cela constituait un nouveau seuil dans l’agression en cours.

S’agissant de l’aide et de solidarité que nous apportons à l’Ukraine, le Président de la République a indiqué, là encore, que le Centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des affaires étrangères était mobilisé. Nous avons en effet rassemblé cet aide, dès la demande exprimée par les Ukrainiens, demande qui est notamment parvenue par le biais du mécanisme de protection européen. Cela s’inscrit dans notre volonté d’aider immédiatement les Ukrainiens, face aux conséquences humanitaires et écologiques de cette destruction. Je peux vous indiquer, donc, que les premiers camions d’aide partiront dès demain. S’agissant de cette aide, ce sont des éléments qui permettent d’apporter notre soutien aux populations qui sont directement affectées par la destruction du barrage. Il s’agit d’aide d’urgence, de médicaments, de produits d’hygiène, de purificateurs d’eau, de citernes, de matériel qui permet de faire face à cette dévastation. Une dizaine de tonnes d’aide est déjà en cours d’acheminement, avec un premier camion qui partira dès demain, comme je l’indiquais.

Q - Pardon, je voulais juste revenir sur la question de mon confrère sur le barrage. Donc le barrage, c’est une conséquence de l’agression russe. Mais est-ce que vous avez des éléments qui permettent d’établir que ce sont bien les Russes qui ont commis cette attaque ? Et, deuxième question, c’était sur le bureau de liaison de l’OTAN au Japon : quelle est la position de la France sur ce dossier ?

R - Comme je l’indiquais, c’est en effet une conséquence de l’agression russe contre l’Ukraine. Le Président de la République a déjà indiqué que nous attendions des éléments plus précis sur la nature même de cette destruction et, à ce stade, je n’ai pas davantage d’éléments à apporter en la matière.
Sur le bureau du Japon à l’OTAN, nous avons là aussi eu l’occasion de nous exprimer et le Président de la République l’a d’ailleurs fait très clairement aussi à l’occasion de son discours à GLOBSEC. Il a rappelé que l’OTAN était une alliance pour l’Atlantique Nord, avec l’article 5 et l’article 6 qui limitaient clairement sa portée à l’Atlantique Nord. Notre position s’exprime dans ce cadre-là. Je voulais souligner qu’il y a aujourd’hui un dialogue entre l’OTAN et le Japon pour un programme de partenariat sur-mesure - qu’on appelle « ITPP » - en matière technique, qui permettra de renforcer la coopération OTAN-Japon. C’est ce point-là qui est particulièrement important et sur lequel nous travaillons avec les autres États membres. Si l’OTAN a besoin d’une connaissance de la situation dans la région, elle peut avoir recours, d’ores et déjà, aux ambassades qui sont désignées comme points de contact dans le cadre de l’Alliance.

Q - Bonjour, je voulais vous poser une question concernant les pilotes de chasse ukrainiens. Est-ce que le calendrier pour la formation par la France a été précisé ?

R - Je vous renverrai au ministère des Armées pour ce qui est des détails opérationnels. Vous savez que nous avons en effet marqué notre disponibilité, et le Président de la République, lui-même, s’est exprimé sur ce sujet, à former des pilotes de chasse ukrainiens, à le faire, et notamment sur la formation de base du pilote. Sur les éléments opérationnels, en revanche, je n’ai pas d’éléments à vous communiquer.

Q - Bonjour, je voudrais avoir, s’il vous plait, votre réaction suite à l’accession de M. Hakan Fidan à la tête de la diplomatie turque. Et deuxième question, en référence à la déclaration au Sénat ce mardi de Mme la ministre Catherine Colonna, comment la France entend-elle rester un partenaire pertinent - c’est l’expression qu’elle a utilisée, partenaire pertinent - en Afrique, malgré les discours anti-français et les entreprises hostiles qu’elle dénonce, notamment de la part de la Russie ?

R - S’agissant de M. Hakan Fidan, comme le Président de la République l’a souligné et comme la Ministre l’a indiqué ce weekend, en félicitant M. Hakan Fidan directement, la France se tient prête à poursuivre la coopération avec la Turquie, pour le retour de la paix en Europe, pour le retour de la stabilité régionale, et le dialogue au sein de l’OTAN. C’est ce qu’elle a elle-même indiqué. Je vous renvoie à ses propos.

La France entretient une relation extrêmement riche avec les 54 pays du continent africain. C’est sur ce point que la Ministre est revenue à l’occasion de son audition devant le Sénat, en soulignant notre ambition, en soulignant aussi la profondeur des liens qui nous unissent, à tous les pays du continent africain. Et notamment, je peux citer un chiffre : aujourd’hui, les étudiants africains d’Afrique sub-saharienne représentent un quart des étudiants étrangers en France, sur les 400.000 étudiants étrangers que nous accueillons dans notre pays.

Q - Bonjour, je reviens sur le Liban. Pourquoi est-ce que ce n’est pas la ministre elle-même qui… pourquoi est-ce qu’il a fallu nommer un envoyé personnel de M. Macron, et en l’occurrence, pourquoi M. Le Drian ? Et ensuite, une autre question concernant l’accord de 1968 entre la France et l’Algérie, qui est très critiqué par Les Républicains en ce moment. Est-ce que la France envisage de dénoncer cet accord ? Est-ce que c’est une option alors que les relations franco-algériennes ne sont déjà pas au summum ?

R - J’ai déjà répondu sur le Liban : c’est le reflet de l’importance et de la priorité que nous donnons à la question du Liban. Par ailleurs, le ministre Jean-Yves Le Drian n’est pas le seul envoyé spécial que la diplomatie française compte sur des sujets et qui sont d’importance prioritaire pour notre diplomatie. Cela viendra appuyer, comme je le disais, les efforts que nous menons déjà en concertation avec les partenaires régionaux, et en concertation évidemment avec notre ambassade qui est en contact avec la totalité des acteurs libanais sur le terrain.

S’agissant de l’accord de 1968 : cet accord franco-algérien fixe le cadre de la circulation des personnes et des échanges humains entre nos deux pays. Cet accord a déjà été amendé à plusieurs reprises : en 1985, 1994 et 2001 pour l’adapter aux intérêts des deux pays et des populations , y compris pour tenir compte de l’impératif de lutte contre les migrations irrégulières. L’accord de 1968 et, de façon générale, la coopération migratoire et les échanges humains entre nos deux pays font l’objet d’un dialogue régulier avec nos partenaires algériens et c’est dans ce cadre que nous travaillons.

Q - Une question sur la visite du ministre des finances israélien, M. Smotrich, qui est à Paris en ce moment à Paris pour deux jours pour assister à une réunion de l’OCDE. Sauf erreur de ma part, il n’y a pas eu de réunion bilatérale de prévue ; ça n’a pas été non plus le cas la dernière fois. D’où cette question : est-ce que la France exclut des contacts avec lui ou avec d’autres ministres israéliens ?

R - Il n’y a en effet aucun contact gouvernemental de prévu avec M. Smotrich, comme cela avait été le cas lors de la précédente visite à Paris du ministre des finances israélien. Vous vous souvenez que nous avions pu nous émouvoir d’un certain nombre de ses propos par le passé.