Q&R - Point de presse live (7 décembre 2023)

Partager

Q - Je voudrais revenir sur les sanctions que vous évoquez contre les colons. Est-ce qu’on peut avoir des détails, c’est-à-dire est-ce que vous pourriez les prendre à quel horizon, tout de suite, la semaine prochaine ? Et avec la discussion qu’il y aura lundi, est-ce que vous savez si les partenaires de la France sont favorables à une telle possibilité de sanctions ? Par ailleurs, sur le Hamas vous aviez évoqué la possibilité d’une réunion, qui s’est tenue à Rome lundi, est-ce qu’on peut avoir des informations sur ce qui a pu se dire en matière de lutte contre le financement du terrorisme, ainsi que de lutte contre la propagande ?

R - S’agissant des sanctions contre les colons, nous sommes en train de faire ce travail à titre national, comme je l’expliquais, évidemment cela passe par un travail d’identification de chacune des personnalités visées. Donc ce travail est en cours. Et nous poursuivons par ailleurs nos discussions avec nos partenaires européens. Vous aurez noté les déclarations faites par le Haut représentant Josep Borrell à cet égard, condamnant également très fermement les violences des colons, mais également les condamnations européennes faites suite à la destruction par les colons d’une école en Cisjordanie, lors des récentes violences qui sont intervenues sur le terrain. Ces discussions se poursuivent et avancent. Nous espérons pouvoir avancer à la fois à titre national et au niveau européen.
S’agissant de la réunion de Rome ce lundi, je n’ai pas davantage d’élément à pouvoir vous communiquer sur ses conclusions. En tout état de cause, nous continuons à avancer avec nos partenaires, à la fois sur les questions de lutte contre le financement du Hamas et des autres groupes terroristes, mais aussi de lutte contre la propagande menée par le Hamas. C’est un objectif que nous poursuivons dans différents cadres, à la fois avec nos partenaires européens, donc cela fera évidemment partie des discussions qu’aura la Ministre avec ses homologues lundi, et dans les autres forums que vous avez évoqués, - cette réunion de Rome lundi et également le Forum « No money for Terror »-, que j’ai déjà évoqué lors de précédentes sessions.

Q - Peut-être juste un petit follow up sur cette réunion de Rome. Je crois qu’il était question de débattre d’élargir l’action de la coalition internationale contre l’État islamique, Al-Qaïda au Hamas. Est-ce que ce débat a eu lieu, et quelles en sont les conclusions, s’il y a une conclusion ?

R - Comme je l’indiquais, je n’ai pas d’élément de conclusion sur cette réunion, donc je pourrai revenir vers vous à ce sujet.

Q - Concernant l’accord entre l’Union européenne et le MERCOSUR, il y a eu la semaine dernière des déclarations assez claires d’Emmanuel Macron. Puis il y a d’autres pays qui ont dit qu’ils voulaient encore faire des efforts pour essayer un accord ; il y a maintenant ce sommet du MERCOSUR. Est-ce que vous considérez définitivement à enterrer l’accord, ou pas ? Est-ce que vous craigniez, comme certains le disent, par exemple, le Paraguay, que le MERCOSUR pourrait se détourner et chercher ce qu’il n’a pas trouvé dans l’Union européenne dans d’autres partenaires dans le monde, en particulier la Chine ?

R - Je crois que le Président de la République a été très clair dans son propos tenu ce week-end à ce sujet. Il a rappelé les exigences qui étaient les nôtres dans le cadre de ces négociations, qui avaient été exprimées par la France à la Commission européenne depuis 2019, donc qui ne présentent aucune surprise. Ces exigences, elles sont connues : il s’agit du respect des règlements qui s’appliquent à la déforestation, du respect effectif de l’Accord de Paris et du respect à la fois en droit et en fait des normes sanitaires et environnementales de l’Union européenne. Il revient à la Commission européenne de travailler à obtenir ces garanties de la part de nos partenaires du MERCOSUR. Ce sont les messages que nous faisons passer.

Q – Et sur la fin de la question, quid d’autres partenaires, notamment la Chine ?

R - Je crois que nous avons tous intérêt à continuer à travailler avec le MERCOSUR à l’approfondissement de nos relations, et c’est bien l’objet de ces discussions de la Commission européenne.

Q - Pourquoi avoir gelé les avoirs de Yahya Sinouar, qui n’a pas d’avoirs en France ? Que compte faire la France à la suite de ce gel ?

R - Comme nous l’avons indiqué, ce gel des avoirs -de fait, il n’y a pas d’avoirs de M. Sinouar en France- est un préalable nécessaire à la possibilité pour nous d’adopter des sanctions au niveau européen. C’est dans ce cadre-là que la France a adopté ces sanctions à titre national, pour pouvoir engager une discussion productive au niveau européen.

Q - Est-ce que l’invocation de l’article 99 par M. Guterres peut changer la donne sur le possible vote sur une nouvelle résolution sur un cessez-le-feu humanitaire, qui pourrait avoir lieu demain, je crois ? Est-ce que vous avez des informations qui vont dans ce sens ? Et quelle sera la position de la France à ce sujet ?

R - À ce sujet, vous vous souviendrez que nous avons souligné la responsabilité du Conseil de sécurité afin de pouvoir permettre d’ouvrir un chemin de résolution du conflit au Proche-Orient. C’était la position que nous avions exprimée lors du précédent vote au Conseil de sécurité des Nations unies. Je vous rappelle que nous avons soutenu la résolution qui a été présentée auparavant au Conseil de sécurité à deux reprises par différents membres, et soutenu celle qui a finalement été adoptée. Et à l’occasion de cette adoption, nous avons rappelé la nécessité pour le Conseil de sécurité de se prononcer de façon plus exhaustive sur la totalité du dossier. S’agissant de notre position sur un cessez-le-feu, je crois qu’elle a été clairement rappelée par nos autorités, à multiples reprises. Nous avons souligné la nécessité d’arriver immédiatement à une trêve durable, qui doit pouvoir mener à un cessez-le-feu pérenne. C’est ce que la Ministre, Mme Colonna, a réaffirmé hier. C’est dans le cadre de cette position que nous travaillons aujourd’hui, avec tous les partenaires au Conseil de sécurité, pour essayer d’avancer. Vous avez indiqué qu’il y a en effet un texte sur la table ; nous travaillons avec nos partenaires émiriens sur ce texte.

Q - Deux questions. Une question qui concerne le Liban. Vous avez alerté hier dans un communiqué sur l’extension du conflit au Liban, due à la situation au Sud Liban. Est-ce qu’il y a des éléments nouveaux ? Parce que depuis, la guerre de Gaza, souvent, la situation est tendue sur les frontières. Est-ce qu’il y a des éléments nouveaux qui vous poussent à faire cette déclaration ? Et ma deuxième question vous concerne personnellement. Est-ce qu’il n’y aurait pas eu d’autres annonces vous concernant ? Vous allez avoir de nouvelles fonctions à l’Élysée, à partir de la semaine prochaine ? Pouvez-vous vous nous confirmer cette information ?

R - Merci beaucoup à vous pour ces deux questions. S’agissant de la première, la France est évidemment vivement préoccupée par la poursuite des affrontements à la frontière entre le Liban et Israël. Nous nous sommes effectivement exprimés hier pour déplorer une frappe israélienne qui a coûté la vie à un membre des forces armées libanaises, et nous avons exprimé nos plus sincères condoléances à ses proches et au peuple libanais. Dans ce cadre, nous réitérons - et c’est un message que nous avons eu l’occasion de passer - notre soutien à l’armée libanaise, qui est une garante de l’unité et de la stabilité du pays. Nous rappelons aussi notre attachement à la souveraineté du Liban et à la pleine mise en œuvre par toutes les parties concernées de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies. Notre objectif, comme vous le savez, - et c’est le message qu’ont porté nos autorités, la Ministre quand elle s’est rendue au Liban, le ministre des Armées quand il a fait le même déplacement, ainsi que lors de tous les contacts que nous avons pu avoir à l’occasion d’échanges du Président de la République avec les autorités libanaises et les autorités israéliennes - c’est d’éviter un embrasement régional et d’appeler toutes les parties à la retenue dans ce cadre-là. Voilà pour le message sur le Liban.

S’agissant de ma situation personnelle, je ne ferai pas d’annonce, si ce n’est qu’il s’agit de mon dernier point de presse avec vous, et que je vous remercie encore de toutes vos questions et de votre attention. Merci à vous.