Fondations et solidarité internationale : restitution des recommandations du groupe de travail du CNDSI (2 octobre 2024)

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Le 2 octobre 2024, Mme Béatrice Garrette (déléguée générale de la Fondation Pierre Fabre) et Mme Maire-Jo Demante (IRAM – Groupe Initiatives) ont présenté les recommandations du groupe de travail sur les fondations et la solidarité internationale mis en place en 2022 au sein du CNDSI. Plus de 50 organisations de la société civile étaient représentés, aux côtés de représentants du MEAE, de l’AFD et de France Volontaires.

Le groupe de travail a été créé en vue d’alimenter les réflexions surla mise en œuvre de la stratégie « Philanthropie et développement » du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Cette stratégie répond à une des recommandations du CICID de février 2018 relative au renforcement des partenariats entre le gouvernement français et les fondations, en vue de contribuer à la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Elle s’inscrit également dans la dynamique de la rénovation de notre politique de développement portée par la loi de 2021 et les conclusions du CICID de 2023, qui renforcent sa dimension partenariale et place les acteurs français engagés dans la solidarité internationale au centre de la politique d’investissement solidaire et durable de la France.

En écho à une des recommandations de la stratégie, un collège de « représentants des fondations » composé de 4 membres a été créé en 2021 au sein du CNDSI, et des fondations d’entreprises ont été intégrées au collège des « représentants des acteurs économiques engagés dans la coopération internationale et le développement durable ». Dans le cadre de l’opérationnalisation de la stratégie « Philanthropie et développement », la création du groupe de travail Fondations du CNDSI a permis de mobiliser les acteurs philanthropiques, ainsi qu’une diversité d’acteurs du développement membres du CNDSI.

Les recommandations du groupe de travail

AXE 1. Renforcer les capacités d’actions des fondations, notamment lors des crises humanitaires

  • Poursuivre la construction d’un cadre de coordination entre le CDCS et les fondations dans le cadre de la réponse aux crises.
  • En temps de crise et d’urgence, communiquer largement aux fondations un point d’entrée unique pour coordonner des actions collectives pertinentes et efficaces, en lien avec des acteurs locaux référencés.
  • Poursuivre l’organisation de réunions opérationnelles entre le CDCS, les fondations et les ONG pertinentes, afin de faciliter l’émergence de projets.

AXE 2. Créer des liens et des dynamiques entre mécénat de compétences et volontariat

  • Poursuivre le travail de promotion des dispositifs existants, à travers la création de plusieurs espaces d’échanges entre les fondations, les organismes d’envoi de volontaires et plus largement, l’ensemble des acteurs de la solidarité internationale.
  • Créer un espace numérique pour faire se rencontrer les demandes et les offres de mécénat de compétences.
  • Assurer des formations et un accompagnement des volontaires en amont et tout au long de la mission, basés sur les principes de non-substitution, de réciprocité et de prévention du volontourisme.
  • Encourager les relations de long terme entre les fondations et les partenaires associatifs en développant les espaces de dialogue sur les sujets de solidarité internationale.

AXE 3. Améliorer les interactions entre les fondations et les ONG de développement et financer des actions en matière de droits humains

  • Engager une réflexion collective sur l’évolution des modalités de sélection des projets par les fondations ainsi que des critères de mesure d’impact des projets.
  • Favoriser l’interconnaissance entre les fondations et les OSC travaillant sur les droits humains afin d’instaurer des relations de confiance.
  • Poursuivre les travaux visant la mise en œuvre de financements adaptés aux besoins spécifiques des OSC, y compris ceux concernant les droits humains : flexibilité, financement pluriannuel, prise en charge des frais de fonctionnement.

AXE 4. Augmenter la visibilité des fondations françaises dans les enceintes multilatérales

  • Faciliter la collaboration entre les fondations françaises et les structures européennes et internationales œuvrant dans le domaine du développement et de la solidarité internationale.
  • Encourager les fondations à prendre part aux conseils locaux de développement (CLD) agissant dans les pays où ils existent, ce qui a d’ores et déjà été entamé dans le cadre du CFF, du CNDSI, etc.
  • Promouvoir des partenariats autour des ODD, à l’instar du partenariat de Ouagadougou (cf. page 20).
  • Encourager la participation des fondations françaises à des réseaux internationaux et européens. Ces réseaux peuvent faciliter le renforcement de capacités et le partage de bonnes pratiques.
  • Faciliter la présence des fondations françaises dans de grands événements internationaux. Les pouvoirs publics et l’UE pourront faciliter la coopération des fondations dans une dynamique d’Équipe Europe, notamment dans le cadre de la stratégie Global Gateway.
  • Clarifier l’éligibilité des fondations à certains mécanismes de cofinancement. Les fondations françaises pourront valoriser leur expertise technique par la participation à des collectifs de bailleurs, projets en co-financement, etc.