Les dirigeants mondiaux unis pour défendre le droit international humanitaire et préserver l’humanité en temps de guerre (21 septembre 2025)

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Alarmés par les violations généralisées du droit international humanitaire (DIH) dans les conflits à travers le monde et les souffrances humaines inadmissibles qui en résultent, Nous, dirigeants de l’Afrique du Sud, du Brésil, de la Chine, de la France, de la Jordanie et du Kazakhstan, ainsi que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), exhortons les États et la communauté internationale à agir.

Il y a un an, nous avons lancé l’Initiative mondiale pour revitaliser l’engagement politique en faveur du DIH. Un profond sens des responsabilités nous a guidés, mûs par l’urgence d’agir de façon décisive pour endiguer la vague de violations du droit international humanitaire dont le monde est témoin.

À ce jour, 89 États de toutes les régions du monde ont officiellement rejoint l’Initiative mondiale pour le DIH afin de défendre l’humanité en temps de guerre. 27 États co-dirigent sept axes de travail thématiques afin d’élaborer des recommandations pratiques sur la manière d’accroître le respect du DIH et de relever les défis posés par les évolutions contemporaines de la guerre.

Au cours de l’année écoulée, plus de 130 États ont participé à des consultations mondiales et régionales sur les moyens d’améliorer le respect du DIH. Le point commun émergeant de ces consultations est l’appel des États à une interprétation protectrice du DIH. Les conclusions seront publiées dans un rapport intermédiaire le mois prochain.

L’Initiative mondiale pour le DIH concerne tous les conflits dans le monde, s’adresse à toutes les parties prenantes et vise à garantir une application uniforme et universelle du DIH. Elle reconnaît que la responsabilité première de respecter, mettre en œuvre et appliquer les Conventions de Genève, dans la pratique, incombe aux États.

Nous appelons toutes les parties aux conflits armés à respecter le DIH. Nous réaffirmons que tous les États, y compris en situation d’occupation, sont tenus de pleinement respecter et faire respecter le droit international humanitaire, y compris les règles relatives à la protection des civils, des biens civils, du personnel médical et humanitaire, et des journalistes. Les Nations Unies, conformément à la Charte des Nations Unies, et le système multilatéral au sens large, jouent un rôle important à cet égard.

Nous annonçons aujourd’hui que nous coorganiserons une réunion mondiale de haut niveau pour défendre l’humanité en temps de guerre en 2026.

En amont de cette réunion, nous demandons à tous les États d’envisager :
• De s’engager dans un premier temps en faveur du DIH au niveau national, en allouant des ressources adéquates pour promouvoir le DIH et en garantir le respect, y compris dans les conflits en cours ;
• De promouvoir l’intégration du DIH dans les législations nationales et la préparation aux conflits, notamment par une formation adéquate des forces militaires et de sécurité, et en renforçant les comités nationaux en matière de DIH ;
• D’adhérer officiellement à l’Initiative mondiale pour le DIH, de participer activement aux consultations et d’encourager d’autres Etats à le faire.

Soixante-seize ans après l’adoption des Conventions de Genève, nous appelons les dirigeants mondiaux à s’unir autour d’une responsabilité partagée : prévenir les atrocités et préserver l’humanité en temps de guerre. Le monde ne peut rester sans réagir alors que les principes fondamentaux du droit international humanitaire sont régulièrement et délibérément violés. Ensemble, nous pouvons mettre un terme aux souffrances et aux destructions inconcevables et inadmissibles qui sont la marque des conflits actuels, et en favoriser la résolution par des moyens pacifiques.