Union européenne - Déclaration de Benjamin Haddad, ministre délégué auprès du Premier ministre et du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe, à son arrivée au Conseil Affaires générales (Luxembourg, 15 octobre 2024)

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Q - Il y a des élections en Géorgie, fin octobre. Le Parlement a entamé un processus de destitution de la Présidente, Madame Zourabichvili. Quelle est la position de la France aujourd’hui ? Y a-t-il des inquiétudes sur l’accession européenne ?

R - Oui, nous avons des inquiétudes sur la situation en Géorgie. Nous suivons avec beaucoup de vigilance ce qui se passe en Géorgie. Vous savez que la Géorgie est un pays candidat à l’Union européenne et nous, nous soutenons cette aspiration européenne du peuple géorgien. Mais l’Union européenne, c’est une communauté de valeurs avec l’État de droit, avec le respect des normes fondamentales, l’indépendance de la justice, le respect de la société civile, le respect des droits des minorités, des LGBT. Et à cet égard, la situation en Géorgie nous préoccupe. Nous aurons un courrier à cet égard qui est proposé par la France, l’Allemagne et la Pologne en format Weimar, auquel nous proposerons à nos partenaires européens de se joindre. Nous appelons le gouvernement géorgien au respect de l’intégrité des élections bien sûr, de l’État de droit, qui encore une fois, sont les valeurs qui sont au cœur de l’Union européenne. Donc, si la Géorgie veut pouvoir continuer son chemin européen - ce que nous souhaitons encore une fois, parce que nous soutenons les aspirations européennes du peuple géorgien - il faudra respecter ces valeurs fondamentales.

Q - La France est vigilante sur la Géorgie. C’est aussi souvent le pays de l’Union européenne le plus vigilant, et même le plus dur certains diraient, sur la Suisse. Qu’est-ce que vous attendez de la discussion aujourd’hui ? Qu’est-ce que vous allez mettre en avant ?

R - Nous aurons une discussion effectivement sur le partenariat avec la Suisse. Vous savez que la Suisse est le quatrième partenaire commercial de l’Union européenne. C’est aussi un partenaire très important pour la France, donc bien sûr, la France soutient la conclusion d’un accord avec la Suisse. Cela se fera dans le respect des principes qui sont ceux que nous avons avec tous les partenaires du marché unique européen, c’est-à-dire le respect des critères du marché unique et des quatre libertés de l’Union européenne.

Q - Pourquoi est-ce que c’est toujours la France, au niveau des diplomates au moins, qui est toujours un peu dure vis-à-vis de la Suisse ? Comment vous expliquez cela ?

R - Je pense que c’est une position qui est dans le respect des critères du marché unique, des quatre libertés. Cette position est partagée par beaucoup de nos partenaires et ça a toujours été la position de la France dans toutes les négociations, que ce soit avec le Royaume-Uni et d’autres. Encore une fois, la Suisse est un pays ami avec lequel nous avons des relations intenses ; c’est le quatrième partenaire commercial de l’Union européenne. Nous souhaitons évidemment l’approfondissement des relations, la conclusion de l’accord, mais dans le respect des critères qui sont toujours ceux que nous défendons au sein de l’Union européenne pour tous les voisins et partenaires de l’Union européenne."