Union européenne - Déclaration de Benjamin Haddad, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé de l’Europe, à son arrivée au Conseil Affaires générales (27 mai 2025)
Bonjour, on a aujourd’hui le Conseil des Affaires générales avec vraiment des avancées majeures pour rendre l’Europe plus forte, plus compétitive face aux défis économiques et géopolitiques auxquels on fait face. On aura aujourd’hui notamment un volet important sur la simplification de nos textes réglementaires, avec notamment l’adoption de la simplification du mécanisme d’ajustement carbone. Vous savez, c’est la taxe carbone qui permet à l’Europe de se défendre face à la concurrence déloyale de pays qui ont une consommation de carbone plus importante. Mais on a lancé un effort de simplification majeur de ces textes, notamment pour qu’ils ne pèsent pas sur nos petites et moyennes entreprises. Il faudra aller plus loin dans la voie de la simplification. Vous savez qu’il y a des textes aujourd’hui qui sont en train d’être débattus sur la CSRD, la CS3D, tous ces indicateurs, ces textes de reporting qui pèsent sur nos entreprises. L’Europe doit continuer d’aller dans la voie de la décarbonation, mais il faut le faire avec pragmatisme, en accompagnant nos acteurs industriels, en accompagnant nos entreprises. C’est pour ça qu’on a obtenu aussi des avancées, des simplifications sur les normes qui pèsent sur nos constructeurs automobiles. Vous savez, cette année, nos constructeurs automobiles européens, y compris ceux qui ont fait les investissements qu’on attendait d’eux dans l’électrification, avaient payé des amendes parce que la demande pour les véhicules électriques a diminué ou alors acheté des bons d’émissions carbone à la concurrence internationale, chinoise ou américaine, plus vertueuse dans l’électrification. Evidemment, on marche sur la tête. Donc là-dessus, la France, avec ses partenaires, a obtenu la suspension de ces amendes. Donc j’aurai l’occasion de m’exprimer tout à l’heure au Conseil des Affaires générales pour demander qu’on aille plus loin et plus vite dans cet effort de simplification.
Une Europe plus forte aussi dans le domaine de la défense. On adoptera aujourd’hui le texte sur SAFE, vous savez, cet emprunt de 150 milliards d’euros pour financer notre industrie de défense à la suite de plusieurs semaines de négociations. Ça faisait partie des annonces de la Commission européenne lors du Conseil extraordinaire du 6 mars pour rendre l’Europe plus forte dans le domaine de la défense. 150 milliards d’euros avec un principe très clair de préférence européenne pour soutenir nos industriels, pour réduire nos dépendances notamment face aux Etats-Unis et pour investir dans l’autonomie stratégique de l’Europe. Ça, c’est le discours que la France porte depuis 2017, celui d’une Europe souveraine qui rehausse ses ambitions de défense, et là on aura une étape majeure avec l’avancée de SAFE. Mais là aussi, ce n’est qu’une étape : il faudra aller plus loin. Maintenant qu’on clôt cette négociation qui a commencé avec le Conseil extraordinaire du 6 mars, préparons les prochaines échéances, là aussi pour renforcer nos coopérations industrielles, pour réduire nos dépendances dans le cyber, dans les drones, dans les capacités de frappe en profondeur, dans les satellites, pour vraiment faire de l’Europe une puissance qui peut défendre sa sécurité et ses intérêts.
Q - L’Espagne demande aujourd’hui que le catalan, le basque et le galicien soient reconnus comme des langues européennes : est-ce que la France est prête à soutenir cette demande ? Est-ce que le moment est venu pour prendre une décision ?
R - On aura cette discussion tout à l’heure, vous le savez, au Conseil des Affaires générales. Je sais que c’est un sujet très important pour nos amis espagnols et j’ai eu l’occasion d’échanger à de nombreuses reprises avec mon homologue. Nous, on veut pouvoir trouver une solution, avancer avec nos amis espagnols. Il faut que ce soit fait dans le consensus, il faut que ce soit fait, bien sûr, dans le respect du droit, des textes européens : travaillons ensemble avec les Espagnols pour trouver une solution, mais je respecte, bien sûr, l’importance que ça a pour nos partenaires espagnols.