Rubber City, centre intégré de production pour la transformation du caoutchouc naturel

Partager
Thaïlande

Actualité
Thaïlande | Science de la matière : matériaux, physique, chimie, optique | Chimie du végétal
6 mai 2016

Rubber City est une initiative du gouvernement pour attirer des investisseurs étrangers et des industriels en Thaïlande afin de valoriser le caoutchouc naturel produit en excédent par le pays.

I/ Présentation du projet

Le projet Rubber City, lancé fin 2015 par le gouvernement thaïlandais, est en cours de développement dans une zone industrielle du sud de la Thaïlande, à HatYai, à 946km au sud de Bangkok. Rubber city s’étend sur une surface de 364 hectares, soit la moitié de la zone industrielle.

Développée sous l’autorité de l’agence gouvernementale Industrial Estate Authority of Thailand (IET), Rubber City fédère plusieurs acteurs du secteur ainsi que le Centre national pour les technologies des matériaux et des métaux (MTEC), sous l’autorité de l’Agence Nationale pour le Développement de Science et de la Technologie (NSTDA), et la Thailand Research Fund (TRF). MTEC, au travers de son unité sur le caoutchouc naturel, propose une expertise sur la technologie du latex ainsi que sur la conception et l’analyse des produits à base de caoutchouc. La TRF est davantage impliquée pour la construction d’un réseau, d’une communauté et la diffusion d’informations de sensibilisation pertinentes auprès de la population thaïlandaise.

L’objectif est d’attirer 10 milliards USD d’investissements et d’aider la Thaïlande à résoudre son problème de surproduction de caoutchouc naturel. Rubber City devrait devenir un centre intégré de production pour la transformation du caoutchouc naturel. Ce projet se concentre sur les industries « midstream and downstream ». Michelin a par exemple déjà commencé à travailler sur site.

Pour attirer les investisseurs étrangers plusieurs mesures sont mises en place par le gouvernement :

  • Les investisseurs étrangers sont autorisés à être propriétaires de la terre dans la zone industrielle et à faire venir des techniciens et experts étrangers ainsi que leurs familles en Thaïlande.
  • Ils seront exemptés de la taxe sur la valeur ajoutée, des droits à l’importation, des taxes indirectes sur les machines et le matériel brut, ainsi que de l’impôt sur le revenu et sur les dividendes pour une durée allant jusqu’à 8 ans.

Le gouvernement souhaite que les industries soient installées et prêtes à travailler d’ici 2017. Il est d’ores et déjà possible pour les investisseurs de réserver leur emplacement.

Un investissement total de 228,5 millions USD, pour les deux phases du projet, permettrait d’accueillir 70 entreprises.

La Thaïlande a produit environ 4,1 million de tonnes de caoutchouc brut en 2015. Elle n’en a transformé que 10% et a exporté le reste. Avec ce projet, le pays espère pouvoir transformer 15 à 30% de son matériau brut.

Deux autres projets similaires pourraient voir le jour à l’Ouest de Bangkok et dans l’Est de la Thaïlande.

II/ Un projet similaire en Malaisie

La Malaisie souhaite également construire sa « Rubber city » à Bukit Ketapang, Padang Terap. Elle devrait être officiellement lancée en 2017. La ville industrielle sera centrée sur la production de caoutchouc, avec un intérêt particulier pour les pneus, les gants en caoutchouc et d’autres industries centrées sur le caoutchouc.

Ce projet pourrait conduire à terme au développement d’un corridor du caoutchouc liant la Malaisie, la Thaïlande et l’Indonésie.

Sources :

Rédactrice : Alexandra Barnoux