COVID-19 : Les universités thailandaises développent des technologies innovantes
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Thaïlande
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Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
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Médecine individualisée
4 juin 2020
Au cours des trois derniers mois, les universités en Thaïlande se sont mobilisées pour créer des produits et des outils innovants afin d’aider les professionnels de la santé à lutter contre l’épidémie qui a jusqu’à présent, a infecté près de 3 000 Thaïlandais.
Les kits de test rapide
L’université de Chulalongkorn, l’Université Prince of Songkhla et l’institut Vidyasirimedhi des sciences et technologies (Vistec) ont développé 3 kits de test rapide.
Le "Chula Covid-19 Strip Test" a été créé par la faculté de pharmacie de l’université de Chulalongkorn. Il s’agit d’un test sanguin effectué par piqûre du doigt et basé sur une méthode sérologique. Le kit peut détecter des anticorps dans le sang en 15 minutes.
La même technique a également été mise au point par des chercheurs de la Faculté de technologie médicale, de la Faculté de médecine et de la Faculté des sciences pharmaceutiques de l’Université du Prince de Songkla. Intitulé "PSU Covid-19 Rapid Test", le projet bénéficie du soutien financier de sociétés privées, dont Somapa Information Technology et Lao Airlines, la compagnie aérienne nationale du Laos.
Le kit de test rapide de Vistec, en revanche, diffère des deux autres projets. Il est basé sur une méthode à base d’antigènes. Le kit de test peut détecter des antigènes à partir d’un prélèvement nasal. La technique permet de déterminer si une personne est infectée par le virus avant que les symptômes de la maladie ne se manifestent, ce qui se produit normalement dans les 14 jours. Le kit de test rapide peut donner un résultat dans l’heure qui suit.
Les trois kits de test rapide ne remplacent pas le test standard Covid-19 des laboratoires. Selon le département des sciences médicales, les kits de test seront utilisés comme outils préliminaires pour dépister les patients susceptibles d’être atteints du Covid-19.
La robotisation
La faculté d’ingénierie de l’université de Chulalongkorn a introduit une série de robots pour faciliter le travail des professionnels de la santé. Développé dans le cadre du projet CU-Robot Covid, le premier était un Ninja. Modifié à partir d’une machine de surveillance des patients victimes d’attaques cérébrales, Ninja permet aux médecins de communiquer à distance avec les patients de Covid-19. La machine peut également envoyer la tension artérielle, le pouls et la température d’un patient au médecin de garde.
Le robot Ninja est utilisé à l’Institut des maladies infectieuses de Bamrasnaradura et à l’hôpital Rajavithi.
Le deuxième robot est appelé Pinto. L’équipe de recherche a modifié un chariot alimentaire pour qu’il soit contrôlé afin de livrer de la nourriture et des médicaments aux patients. Le prototype fonctionne à l’hôpital Ramathibodi, à l’hôpital King Chulalongkorn Memorial et à l’hôpital Vachira de Phuket.
L’Institut de robotique de terrain (Fibo) de KMUTT a également lancé une série de robots dans le cadre du projet Faco (diminutif de Fibo Against Covid).
Le premier de la série est Carver. L’armoire à nourriture sur petites roues peut être contrôlée à distance pour livrer jusqu’à 20 plateaux de nourriture aux patients atteints de Covid-19 qui peuvent présenter des symptômes légers. Equipé d’un générateur d’hydroxyle, le robot peut également purifier l’air pendant son travail.
Le deuxième, intituléSofa, est une machine qui ressemble à une infirmière. Il est équipé d’un moniteur permettant aux médecins de communiquer à distance avec les patients. Le robot bleu et blanc est équipé d’une caméra vidéo haute définition permettant à un médecin de vérifier l’état général d’un patient. Il est également équipé d’une caméra thermique pour scanner la température du patient.
La troisième machine est un robot de service. Il peut livrer des médicaments, de la nourriture et de l’eau à des patients qui ont besoin de soins individualisés particuliers. Le robot est équipé d’un moniteur permettant aux patients de communiquer avec les médecins ou les infirmières lorsqu’ils ont besoin d’aide.
La faculté d’ingénierie de l’université de Thammasat a également conçu le Tham-Robot. La machine est conçue comme un chariot avec une télécommande et un écran pour la livraison de médicaments et de nourriture aux patients de l’hôpital de campagne de l’université de Thammasat.
L’équipe de recherche prévoit de produire d’autres Tham-Robots pour d’autres hôpitaux.
Les équipements de protection
L’université de technologie de Suranaree (SUT) a lancé un projet de masque facial pour encourager ceux qui possèdent des imprimantes 3D à contribuer à la fourniture d’équipements de protection individuelle (EPI) pour les professionnels de la santé.
Le projet est créé par The Maker@SUT, un groupe de travail des instituts de médecine, de technologie sociale et d’ingénierie. Il a créé plus de 300 masques faciaux et les a distribués aux hôpitaux de tout le pays ainsi qu’à l’armée et aux professionnels de la santé.
De nombreuses universités créent des nanomasques pour les personnes qui travaillent dans les hôpitaux.
Les techniques comprennent l’application d’un nano-filtre ou le revêtement des masques faciaux avec des nanotechnologies pour les rendre résistants aux fluides et augmenter la capacité de filtration. Les nano-masques sont lavables et réutilisables jusqu’à 20 fois.
Les universités qui produisent des nanomasques sont notamment la faculté des sciences de l’université de Chiang Mai, la faculté des sciences de l’université Maejo, également à Chiang Mai, l’Institut de recherche scientifique et technologique de l’université de technologie du roi Mongkut au nord de Bangkok, la faculté de médecine de l’université Mahidol, la faculté d’ingénierie de l’université de technologie Rajamangala à Songkhla et la faculté d’ingénierie de l’université Thaksin, également à Songkhla.
La faculté d’ingénierie de l’Institut de technologie du roi Mongkut à Ladkrabang (KMITL) a également lancé le projet "KMITL Go Fight Covid-19". L’équipe de recherche a créé une cabine d’essai en acrylique avec des écouvillons. Cette cabine permet à un médecin de prélever des échantillons sur le nez et la bouche d’un patient sans s’approcher trop près.
Chaque cabine a également une fonction d’auto-assainissement par l’utilisation d’ampoules UV-C. L’équipe a également produit une vingtaine de mini-ventilateur d’urgence pour les hôpitaux. La dernière technologie innovante est une chambre à pression négative pour empêcher les microorganismes en suspension dans l’air de s’échapper. Tous ces produits sont maintenant utilisés à l’hôpital Sirindhorn de Bangkok.
La faculté de médecine de l’université Chulalongkorn a appliqué la technique de pression négative et a produit une cabine acrylique mobile permettant aux médecins de prélever des échantillons du nez d’un patient avec un minimum de risques. La cabine mobile est équipée d’un filtre à particules à haute efficacité et d’ampoules UV-C pour la stérilisation.
Les cabines sont utilisées au King Chulalongkorn Memorial Hospital tandis que 50 autres doivent être envoyées dans des hôpitaux d’autres provinces comme à Chon Buri, Yala et Pattani.
Les dispositifs de désinfection
Les tunnels d’assainissement ont été créés par une équipe de recherche de l’université de Khon Kaen. Le prototype de tunnel comporte huit pulvérisateurs. Equipé de capteurs, le tunnel pulvérise automatiquement un liquide assainissant lorsqu’une personne le traverse.
En outre, l’université a introduit des boîtes de stérilisation pour désinfecter les EPI et les outils médicaux des hôpitaux. La boîte pulvérise un désinfectant, puis désinfecte les outils avec de l’ozone, un gaz incolore, et enfin utilise la lumière UV-C.
Une équipe de recherche de la faculté d’ingénierie de l’université du Prince de Songkla a créé une boîte de désinfection avec deux ampoules UV-C pour tuer les germes sur les billets de banque, les masques faciaux ou même les livres en 15 minutes.
Source : https://www.bangkokpost.com/life/so...
Rédacteur : lisa.louveton[at]diplomatie.gouv.fr