Percée dans la détection du cancer du col de l’utérus

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Taïwan

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Taïwan | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
24 mai 2018

Le fameux test Pap a fait des miracles pour détecter les cancers du col de l’utérus, diminuant drastiquement la mortalité associée à cette maladie. Des chercheurs de l’université de Médecine de Taipei (TMU) pensent maintenant pouvoir refaire un coup semblable avec les cancers de l’utérus et de l’ovaire.

Le nombre de cas de cancers de l’endomètre augmente régulièrement à Taïwan, avec environ 1300 nouveaux cas chaque année. Il fait partie des 10 cancers qui touchent le plus les femmes. Environ 40% des patientes atteintes du cancer de l’endomètre sont diagnostiquées à un stade avancé, et la survie à 5 ans est inférieure à 50%.

L’endomètre est le revêtement intérieur de la paroi du corps de l’utérus, la partie de l’utérus où se déroule la grossesse. Un cancer se développe lorsqu’une des cellules de l’endomètre initialement normale se transforme puis se multiplie de façon anarchique jusqu’à former un amas de cellules anormales appelée tumeur. Le plus souvent, les cancers de l’utérus prennent naissance à partir d’une cellule de la première couche de l’endomètre, l’épithélium. Ils sont alors qualifiés de carcinomes ; ce sont les formes les plus fréquentes de cancer de l’endomètre. Un cancer de l’endomètre peut être suspecté lorsque des symptômes sont apparus, comme en particulier des saignements vaginaux après la ménopause, ou en dehors des périodes de règles avant la ménopause. Cependant, à ce jour, aucun test de dépistage efficace n’existe. Le cancer peut être suspecté lorsque des symptômes apparaissent, comme des saignements vaginaux après la ménopause, ou en dehors des règles avant la ménopause. Pour établir le diagnostic, une échographie du pelvis est d’abord réalisée pour déceler un éventuel épaississement de l’endomètre, une hypertrophie. Si cette anomalie est détectée, on réalise une biopsie, c’est-à-dire qu’on prélève un échantillon de l’endomètre afin de l’analyser.

Les chercheurs de TMU ont découvert trois gènes associés au cancer de l’endomètre, qui pourraient être utilisés pour développer un test Pap génétique, d’une précision de plus de 90%. L’équipe a passé environ 3 ans à analyser la plus grande base de données génétiques sur le cancer de l’endomètre, et a découvert trois gènes clés : BHLHE22, CD01, et CELF4, qui sont associés au cancer et pourraient être utilisés comme biomarqueurs. Ils ont constaté que si au moins deux de ces gènes sont trouvés sur le test de dépistage, le risque de développer un cancer de l’endomètre augmente de 236 fois.

Cinq centres médicaux ont reçu l’autorisation de mener des tests cliniques basés sur ces résultats. Ils prévoient de collecter des frottis d’environ 1000 femmes de plus de 40 ans qui souffrent de saignements vaginaux anormaux. Les échantillons subiraient alors un test génétique moléculaire. Si le test donne un résultat positif, il sera conseillé à la patiente d’effectuer une biopsie de l’endomètre ou une hystéroscopie, pour un diagnostic plus approfondi.

Si le test s’avère efficace, il pourrait économiser environ 80% des dépenses actuelles pour le dépistage du cancer de l’endomètre à Taïwan, soit environ 70 millions de dollars taiwanais par an (2 millions d’euros).

Sources :

Pour en savoir plus :
http://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-de-l-endometre/Points-cles

Rédactrice :
Morgane Schuhmann, morgane.schu