Enterovirus : un vaccin expérimental donne des résultats encourageants
Actualité
Taïwan
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Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
15 mai 2018
D’après Joe Yen-hung Chow, chercheur à l’Institut National des Maladies Infectieuses de Taïwan, un vaccin contre l’entérovirus vient d’être mis au point à Taïwan. Celui-ci s’avère très efficace au stade de l’expérimentation animale et devrait être soumis prochainement à des essais cliniques chez l’homme, en vue d’une commercialisation d’ici 4 ans.
Les entérovirus, virus de la famille des Picornaviridae, sont responsables de nombreuses pathologies humaines aiguës, telles que les paralysies de type poliomyélitique, encéphalites ou conjonctivites hémorragiques. Il existe plus de 100 types d’entérovirus différents qui peuvent se présenter de différentes façons. Ils pourraient être à l’origine de maladies chroniques, comme des myocardiopathies et/ou diabètes. Ces virus se répliquent essentiellement dans le tractus digestif et on les trouve en abondance dans les selles. Leur multiplication dans le tractus digestif n’occasionne que rarement des troubles chez l’individu infecté. Cependant, dans un nombre de cas très limité, ces virus peuvent infecter d’autres organes et sont alors à l’origine de maladies. Les infections à entérovirus peuvent toucher tous les groupes d’âge, mais le risque est supérieur chez les jeunes enfants.
Après avoir administré deux doses du vaccin par voie nasale à plusieurs animaux, la protection contre le virus s’est révélée efficace à 100%. L’objectif est de fournir une protection contre au moins 6 différents types d’entérovirus, en prévenant les symptômes les plus graves. D’après Joe Yen-hung Chow, si les tests cliniques s’avèrent également efficaces chez l’homme, le vaccin devrait être disponible sur le marché d’ici 4 ans.
L’équipe de recherche a découvert que l’entérovirus 71 (EV71), un entérovirus responsable d’une forme grave de la maladie mains-pieds-bouche, et les virus coxsackie (virus appartenant au genre des entérovirus et qui font partie de la même famille de virus que l’echovirus ou le poliovirus), dépendent d’une protéine non structurales qui interviennent dans la réplication du virus. Or, si le corps humain peut instantanément découvrir cette protéine et la détruire quand le virus infecte le corps, il peut éviter la réplication virale et tuer efficacement le virus. L’équipe de recherche a donc ainsi développé un vaccin « multivalent », c’est-à-dire ciblant plusieurs souches d’un même pathogène. Celui-ci doit être administré par voie nasale pour offrir une protection contre les coxsackievirus A16 (CVA16), A10 (CVA10) et A6 (CVA6), ainsi que les sous-génotypes EV71 B4, C4 et C2.
D’après les CDC (Centres de Contrôles des Maladies) de Taiwan, les infections à entérovirus sont particulièrement répandues en été et au début de l’automne. L’année dernière, près de 15,000 patients ont sollicité un traitement d’urgence dans les hôpitaux de Taïwan.
Sources :
- Focus Taiwan (29 mars 2018) :
http://focustaiwan.tw/news/asoc/201803290024.aspx - Institut Pasteur :
https://research.pasteur.fr/fr/whocc/enteroviruses-and-viral-vaccines/
Rédactrice :
Morgane Schuhmann, morgane.schuhmann[at]diplomatie.gouv.fr
https://www.france-taipei.org/