De scientifiques israéliens renforcent leurs liens avec Taïwan grâce à une plateforme d’aide aux échanges technologiques

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Taïwan | Politiques de recherche, technologiques et universitaires | Sciences et technologies de l’information et de la communication : TIC, télécoms, micro-nanotechnologies, informatique
29 septembre 2017

Une nouvelle plateforme dédiée aux échanges technologiques entre Taïwan et Israël, leader mondial dans ce domaine, vient d’être créée. Chern Jenn-chuan, professeur à National Taiwan University (NTU) et dirigeant de la Fondation Tang Prize, a rencontré Reshef Tenne, chercheur Israélien en nanotechnologies, et a déclaré avoir hâte de collaborer avec Israël.

Avec l’aide du Bureau Économique et Culturel d’Israël à Taipei, le député Hsu Yu-jen vient de lancer une plateforme d’innovation technologique entre Taïwan et Israël, principalement destinée à étendre la coopération scientifique entre les deux pays dans les nouvelles technologies. D’après Asher Yarder, directeur du Bureau de Représentation Israélien à Taipei, « la relation qu’Israël entretien avec Taïwan est parmi les meilleurs ». Taïwan a beaucoup de points communs avec Israël. Les deux nations sont écartées de certaines décisions politiques mondiales, et ne disposent que de très peu de ressources naturelles. Les deux pays collaborent ensemble depuis plusieurs années déjà, notamment dans les domaines des sciences marines et de la robotique. Le savoir-faire israélien en matière de désalinisation de l’eau de mer intéresse vivement Taïwan, tandis qu’Israël bénéficie de l’expérience taïwanaise en aquaculture.
La plateforme aidera à promouvoir les échanges entre les secteurs privés, publics et universitaires des deux pays aux niveaux de la sécurité de l’information, des infrastructures de gestion de l’eau, des technologies au service d’une agriculture durable, des applications de réalité virtuelle augmentée, de l’intelligence artificielle et des voitures sans conducteurs. Elle viendra également en aide aux entreprises israéliennes qui veulent mener des actions de fusion ou d’acquisition (M&A) avec des entreprises taïwanaises.
Le député envisage également d’envoyer deux délégations taïwanaises en Israël chaque année, en vue d’établir de nouveaux partenariats et d’échanger sur de nouvelles techniques scientifiques. Et afin d’encourager les jeunes entrepreneurs taïwanais à se rendre en Israël, le Ministère des Sciences et des Technologies (MOST) a créé un programme intitulé « LEAP Program – Learn, Explore, Aspire, Pioneer » au printemps dernier, par lequel des doctorants sont sélectionnés puis envoyés dans des entreprises, startups ou instituts de recherche en France, aux États-Unis ou en Israël, pour une durée de 6 à 12 mois. Ce programme est géré par le Centre de recherche et d’information sur les politiques scientifiques et technologiques, du Laboratoire National de Recherche Appliquée.

Chern Jenn-chuan et Reshef Tenne se sont rencontré lors d’une visite à l’Institut Weizmann (WIS), université de recherche Israélienne mondialement renommée, fondée en 1934 et située à Rehovot, au sud de Tel-Aviv.
Reshef Tenne, chercheur Israélien en nanotechnologies, travaille à WIS depuis plus de 30 ans. Sa découverte en 1992 de nanotubes inorganiques WS2, matériau utilisé pour les équipements principalement destinés à protéger contre le tir d’armes à feu tels que les gilets pare-balle, lui a valu le prix Rothschild en sciences physiques et chimie. Ce prix scientifique israélien est attribué depuis 1959 par la fondation Yad Hanadiv, fondation de la famille Rothschild en Israël. Il récompense notamment des publications scientifiques et est décerné tous les deux ans.
Reshef Tenne a déclaré avoir hâte de renforcer la coopération israélo-taïwanaise sur l’utilisation des nanotubes de carbone, dont les propriétés électriques, mécaniques et thermiques laissent entrevoir de nombreuses applications, notamment dans les domaines de la microélectronique et des matériaux.
D’après Chern, Taiwan a beaucoup à apprendre de WIS et de l’accent mis par Israël sur l’éducation scientifique. Au cours de sa visite, il a également rencontré Anat Yarden, à la tête du département d’enseignement des sciences de WIS, et avec qui il a discuté au sujet du récent congrès de l’Union Internationale de Biochimie et de Biologie Moléculaire (IUBMB) dans le domaine de l’éducation en sciences bio-pharmaceutiques. L’IUBMB, créée en 1995, fédère des entreprises de 77 pays dans les domaines de la biochimie et de la biologie moléculaire. Le département dans lequel travaille Anat Yarder aide à développer de nouvelles approches d’enseignement à l’éducation scientifique. Cette plateforme dédiée aux échanges technologiques entre les deux pays aura un impact sur les méthodes d’enseignement et ouvrira la voie à de nouvelles méthodes pédagogiques permettant aux étudiants d’apprendre les sciences de manière plus logique.

Citant l’indice mondial de l’innovation, qui permet d’évaluer quelques 130 économies au moyen de dizaines d’indicateurs, du nombre de demandes de brevet aux dépenses en matière d’éducation, Israël devance à présent les États-Unis, le Danemark et la Suède, pour devenir leader mondial en nombre de chercheurs, de dépenses en R&D et de nombre de startups. Israël, véritable ‘Startup Nation’ et poids lourd de l’innovation mondiale depuis plus de cinquante ans, investit près de 5% de son PIB dans la R&D, et est reconnue pour être la terre d’accueil des grands centres R&D des groupes mondiaux. Le pays jouit également d’une culture entrepreneuriale unique et d’une densité exceptionnelle de startups et d’investisseurs. Israël revendique en effet une startup pour 1500 habitants, soit le ratio le plus élevé au monde. Comme beaucoup d’autres petits pays, Israël a en effet dû bâtir une politique scientifique et technologique pour assurer sa compétitivité. Dans le domaine scientifique, il a encouragé la création de centres d’excellence dans un grand nombre de disciplines. Dans le domaine technologique, il a atteint de très hauts niveaux en concentrant ses efforts sur un nombre limité de secteurs comme les biotechnologies, les télécommunications ou l’informatique.

Sources :

Plus d’information :

Rédactrice :
Morgane Schuhmann, morgane.schuhmann[at]diplomatie.gouv.fr
https://www.france-taipei.org/