Transférer des données via le corps humain, c’est possible !

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Suède

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Suède | Sciences de l’ingénieur : aéronautique, mécanique, électronique, génie civil | Sciences et technologies de l’information et de la communication : TIC, télécoms, micro-nanotechnologies, informatique
4 avril 2016

Il est possible d’utiliser le corps humain comme câble ou canal de communication pour transférer informations et données. On parle de couplage capacitif avec le corps humain. Le développement théorique est désormais terminé, ce sont maintenant les différentes applications pratiques de cette technologie qui sont à déterminer.

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Numéro d’identité, température et position sont transférés d’une main à l’autre. Crédit : Thor Balkhed
Thor Balkhed

Plusieurs démonstrations de la technologie du « câble humain » ont été réalisées, notamment par le PDG d’Ericsson, Hans Vestberg et son directeur de la stratégie, Jan Hederén. Ils ont montré que des données peuvent être transmises d’un ordinateur à un téléphone portable, ou à partir d’une étiquette imprimée sur un ordinateur, en utilisant leur propre corps comme seule connexion entre ces deux objets. Une société de sécurité suisse a également mis au point un produit commercial : permettant d’ouvrir une porte verrouillée simplement en appuyant sur la poignée, à condition d’avoir une petite étiquette dans sa poche.

Cette technologie a également été mise au point à l’Université de Linköping, en Suède. Elle utilise le phénomène capacitif (capacité de stocker une charge électrique) déjà présent dans le corps humain et dans d’autres matières organiques. L’envoi de données à travers notre corps en transférant une charge fonctionne à merveille, mais le signal est atténué de façon drastique sur le chemin, donc un récepteur très sensible est nécessaire.

Le Dr. Jacob Wikner, maître de conférences du département « Division des circuits et systèmes intégrés », en collaboration avec le doctorant Muhammad Ifran Kazim, a mené le projet « Body-Area Network Communication » durant ces trois dernières années. Le projet a été conclu par une thèse dans laquelle l’ensemble de la base théorique est décrite.

« Nous avons les données et les conditions nécessaires qui doivent être imposées à l’émetteur et au récepteur pour construire un système. Nous avons également mis au point un modèle de simulation pour permettre de construire un émetteur et un récepteur qui seront adaptés aux différentes positions du corps, hauteurs et masses ainsi qu’aux différents types de peau », annonce le Dr. Wikner.

Les travaux sur les circuits de faible puissance vont continuer et des recherches pour des applications, notamment médicales, sont également en cours.

Source

"The human cable is ready !", Communiqué de presse de l’Université de Linköping, 22/02/2016

Plus d’information

Thèse de Muhammad Ifran Kazim, soutenue en décembre 2015 : Variation-Aware System Design Simulation Methodology for Capacitive BCC Transceivers

Rédactrice :Nelly Guitard