La télémédecine, une médecine rénovée
Suède
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Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
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Médecine individualisée
5 octobre 2017
En 2025 la Suède se veut être l’un des premiers pays au Monde à utiliser les opportunités offertes par la numérisation des offres de soins.
Nouveautés stratégiques et législatives
La volonté de l’expansion de la télémédecine en Suède n’est pas une nouveauté. Au niveau du paysage stratégique et législatif relatif à ce domaine, on peut relater une première stratégie avancée par le ministère de la santé et des affaires sociales ainsi que celui de la santé publique et du soin aux personnes âgées en 2006, avant d’être secondairement révisée en 2010. Celle-ci s’est focalisée sur la technologie au profit des patients, intégrant la médecine afin d’être accessible à tous les usagers de la santé.
Mais ce qui est plus actuel est la mise en place, en Mars 2016, de la ‘’Vision for eHealth 2025’’, rédigée par le Ministère de la Santé et des Affaires Sociales, les Régions et Autorités Locales. Les objectifs y sont clairs : en 2025 la Suède se veut être l’un des premiers pays au Monde à utiliser les opportunités offertes par la numérisation des offres de soins. La volonté finale de ce programme est d’effacer l’inégalité d’accès aux soins de personnes vivant dans des contextes socio-économiques différents, ainsi que les disparités injustifiées du suivi et des analyses entre différents services en créant de nouveaux outils utilisables par tous et diffusables à grande échelle.
La télémédecine au centre des hôpitaux.
Ce serait une innovation fondamentale pour le suivi des maladies chroniques, la télémédecine permettant de se substituer aux visites de routine avec le spécialiste référent, souvent chronophages de par le déplacement engendré. Le patient exprime alors ses symptômes ou l’absence de ces derniers au médecin via son appareil numérique. Il est même possible de prendre sa tension artérielle en direct grâce à des appareils de tension à domicile dont le maniement est montré de l’autre côté de l’écran par une infirmière. Les patients atteints de maladie chronique avouent ainsi voir plus souvent leur médecin sans que cela ne soit perçu comme une contrainte.
Autre innovation majeure qu’a permis la télémédecine : l’échange facilité entre professionnels spécialistes à distance, et ce même durant les procédures invasives. En effet, pour certaines techniques telles que l’endoscopie (vidéoscopie de l’intestin réalisée dans certaines situations particulières de doute diagnostique), il est désormais possible que celle-ci soit réalisée à l’hôpital dans lequel le patient est connu et y a ses habitudes, même en l’absence de spécialistes de la pathologie. En effet, la procédure peut dorénavant se dérouler sous l’œil avisé de praticiens pouvant résider à l’autre bout du pays, voire à l’étranger ! En outre, les professionnels d’une même spécialité peuvent se consulter lors de conférences hebdomadaires ou mensuelles mises en place par les services pour échanger sur des cas de patients leur ayant posé problème. L’échange de savoirs et de compétences ne peut qu’être profitable aux patients. Cela permet à ceux-ci d’être soignés selon une mise en commun de connaissances pluridisciplinaires sans avoir à transiter eux-mêmes entre de nombreux spécialistes.
On pourra à la fois citer l’agence eHälsomyndigheten, mais également d’autres nouvelles applications privées ou publiques.
Au niveau public, on mettra en exergue le programme du ‘’Remote Expert Consultation’’ mis en œuvre par l’Institut Karolinska. Originellement créé dans le domaine de l’endoscopie, son utilisation s’est par la suite étendue à d’autres domaines comme la chirurgie. Il permet à la fois d’éviter les déplacements trop importants d’un patient qui pourra bénéficier de la connaissance théorique d’un des plus grands spécialistes d’un domaine particulier en restant dans son hôpital local de l’autre côté de la Suède. Mais cela permet également une grande progression dans la formation des spécialistes guidés dans leurs actes, une sorte de formation continue par un partage de connaissances profitant à la fois au médecin et au patient.
On peut également apprécier la possibilité, pour les patients souffrant de maladie chronique, la possibilité de s’entretenir par vidéoconférence avec son médecin spécialiste référent. En effet, pour les visites dites ‘’de routine’’, environ quatre fois dans l’année, et pour lesquelles seuls des examens biologiques dits ‘’simples’’ sont requis (prélèvement sanguin, mesure de la tension artérielle, etc), il est possible que l’entretien se déroule via une plateforme vidéo avec une connexion préalablement sécurisée par le centre d’innovation du Karolinska. Les examens biologiques pourront quant à eux se réaliser dans une structure locale à proximité de la demeure du patient. Cela permet un suivi moins chronophage pour le patient, et par effet de cause une meilleure observance.
Rédactrice : Anaïs Charon
contact : clement.brousse[at]diplomatie.gouv.fr