La coopération facilite la colonisation des environnements difficiles

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Suède

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Suède | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
9 mars 2017

Une étude conduite à l’université de Lund (Suède), en collaboration avec des chercheurs anglais et américains, contredit l’hypothèse selon laquelle les environnements difficiles (manque d’eau, de nourriture…) conduiraient à l’apparition de la coopération chez différentes espèces animales. Cet article, publié dans Nature Ecology & Evolution, apporte des preuves sur l’apparition de la coopération avant l’établissement d’espèces animales dans des environnements peu accueillants.

Apparition de la coopération chez les oiseaux

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Photo : Yitzchak Ben Mocha

Les soins prodigués aux oiseaux juvéniles sont une affaire de famille chez certaines espèces. En effet, on observe une coopération des jeunes plus âgés qui aident les parents dans les soins apportés aux derniers nés. Ce phénomène est plus commun chez les espèces vivant dans des environnements peu hospitaliers, généralement chauds et avec peu de pluie.

Depuis longtemps, la communauté scientifique supposait que les conditions climatiques difficiles forçaient les individus à s’entraider, impliquant chez certaines espèces l’évolution vers un comportement de coopération « familiale ». Cependant, l’étude publiée ce 17 février montre que l’inverse est vrai : la coopération, apparue dans un premier temps a permis aux espèces en question de coloniser des environnements jusque-là impropres à leur survie.

En étudiant l’histoire évolutive de 5 000 espèces animales et en couplant ces informations à des données environnementales, les auteurs de cette étude ont mis en évidence que la coopération pour les soins apportés aux nouveaux nés était apparue chez des espèces d’oiseaux vivant dans des environnements favorables (sans températures extrêmes ni pénurie d’eau). Les chercheurs ont même défini que la coopération évolue chez des espèces dont les femelles sont majoritairement monogames. La coopération familiale interviendrait alors majoritairement chez des individus partageant un patrimoine génétique proche.

L’étude montre enfin que les espèces dont la coopération a évolué ont été capables de coloniser des environnements difficiles, alors que les espèces chez qui l’entraide est rare ou absente n’ont pu survivre.

Lien vers l’article intégral : http://www.nature.com/articles/s41559-016-0057
Source : Revue de presse de l’université de Lund « Those who help each other can invade harsher environments » : http://www.lunduniversity.lu.se/article/those-who-help-each-other-can-invade-harsher-environments
Rédacteur : Clément Brousse, clement.brousse[at]diplomatie.gouv.fr