L’étude des abeilles pourrait permettre aux drones de voler de façon indépendante

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Suède

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Suède | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie | Sciences de l’ingénieur : aéronautique, mécanique, électronique, génie civil
12 avril 2016

Après avoir étudié comment les insectes naviguaient à travers une végétation dense, des chercheurs de l’Université de Lund ont mis au point un système qui pourrait être appliqué à des robots volants. Ce système employé par les abeilles pourrait permettre de construire des drones qui peuvent « voir » et naviguer dans l’air comme les insectes, sans avoir besoin d’être contrôlés à distance à partir du sol.

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Credit : Emily Baird / Lund University
Emily Baird / Lund University

L’étude des insectes et de leur façon de naviguer à travers une végétation dense a permis à des chercheurs de Lund, en Suède, de mettre au point un système qui peut être appliqué à des drones. En utilisant ce système, les drones peuvent adapter leur vitesse à leur environnement et voler par eux-mêmes sans avoir besoin d’intervention humaine ni de contrôle à distance.

Cette découverte a été faite par Emily Baird et Marie Dacke (membre de la Jeune Académie de Suède), toutes deux chercheuses au sein du Lund Vision Group du département de biologie de l’université. Entre autres résultats, leur recherche montre comment les abeilles volent à travers les forêts denses, comment elles évaluent l’intensité lumineuse afin d’éviter d’autres objets et de trouver des trous dans la végétation pour pouvoir naviguer en toute sécurité.

La capacité à éviter les collisions est cruciale pour les animaux et les insectes qui vivent dans des environnements avec de nombreux obstacles. L’analyse du comportement d’insectes tels que l’abeille verte à orchidées des forêts tropicales du Panama montre que celle-ci applique une stratégie où elle évalue la lumière pour naviguer rapidement et efficacement sans se blesser. Elle est guidée par l’intensité lumineuse qui pénètre à travers les feuilles afin de déterminer si un espace donné est suffisamment grand pour pouvoir voler à travers sans heurter quoi que ce soit.

« Le système est si simple qu’il est très probable que d’autres animaux utilisent également la lumière de cette manière. C’est idéal pour adapter à de petits robots légers, tels que les drones. Je pense que cela peut devenir une réalité dans les cinq à dix ans à venir » dit Emily Baird.

Avant que cela ne se réalise, les résultats biologiques doivent être transformés en modèles mathématiques et en systèmes numériques. Et il reste encore beaucoup de questions sans réponse concernant la vision des abeilles, ce qu’elles voient exactement et comment elles perçoivent le monde qui les entoure.

Emily Baird espère trouver des réponses à ces questions en utilisant le rayonnement synchrotron pour créer des images en trois dimensions. Jusqu’à présent, elle a travaillé dans un établissement en Suisse et un au Royaume-Uni. Le futur synchrotron suédois MAX IV n’est pas une option pour elle tant qu’il n’aura pas été équipé d’une station expérimentale avec une ligne de faisceaux précisément adapté à ce type de recherche.

Sources

Rédactrice

Nelly Guitard, nelly.guitard chez diplomatie.gouv.fr@ScienceFR_SE