Parviendrons-nous à arrêter les maladies de dégénérescence des neurones ?

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Slovaquie

Actualité
Slovaquie | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
10 mars 2020

Des chercheurs de l’Académie slovaque des Sciences à Kosice, contribuent à des découvertes de grande importance concernant les possibilités de thérapies contre la sclérose latérale amyotrophique.

Martin Marsala, qui exerce actuellement à l’école de médecine de San Diego à l’Université de Californie est aussi chercheur associé à l’Institut de Neurosciences de l’Académie slovaque des Sciences (SAV). Il y a dirigé un projet d’études qui vise à lutter contre la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Dans un premier temps, le projet s’applique à des souris. Cette maladie neurodégénérative a pour effet la détérioration des cellules nerveuses dans le cerveau et la moelle épinière. Elle affecte particulièrement les neurones responsables du mouvement, de la capacité à parler, manger, bouger ou respirer. Actuellement, on ne peut que traiter les symptômes de la maladie.

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Martin Marsala vérifie l’administration du virus au microscope. Source : Académie slovaque des Sciences

Cette maladie est due à des mutations du gène SOD1. Ces mutations empêchent la production d’une enzyme qui combat les molécules d’oxygène toxiques produites par le processus naturel de production des cellules. Sans cette enzyme, l’efficacité de la lutte contre ces molécules est amoindrie et d’autres substances toxiques peuvent endommager les cellules nerveuses motrices et conduisent au développement de la SLA. Dans le passé des thérapies géniques avaient déjà été mises en place. Le virus porteur de l’information nécessaire à la cellule était inséré dans le tissu nerveux par intraveineuse ou par le liquide cérébrospinal. Ces traitements ralentissaient la progression de la maladie mais n’empêchaient pas la mort de la souris.

La méthode de M. Marsala permet d’arrêter le gène causant la SLA. Le virus est administré sous la membrane entourant le cerveau et la moelle épinière. Les scientifiques ont alors observé que cela permettait non seulement d’arrêter la neurodégénérescence chez des souris qui n’avaient pas encore manifesté de symptômes mais aussi d’arrêter le développement de la maladie chez des souris qui en avaient manifestés. Dans les deux cas, la souris vivait sans effet secondaire négatif pour le reste de la période d’étude (1 an après la thérapie).

Ce projet a été mené en coopération avec M. Ivo Vanicky, chercheur à l’Institut de Médecine de la SAV, qui a mis en place une méthode pour identifier les fibres composant les nerfs. Il a appliqué cette méthode à des échantillons de tissu nerveux dans le cadre du projet de M. Marsala. L’analyse du nombre de nerfs et de leur répartition a été rendue possible grâce au logiciel d’analyse d’images NeuroCounter créé par Zoltan Tomori de l’Institut de Physique expérimental de la SAV à Kosice. Cet outil est disponible pour d’autres chercheurs.

La procédure a également été utilisée sur des cochons adultes avec succès. Le projet prévoit des expériences sur des animaux plus grands afin de définir des limites de sécurité puis des essais cliniques.

Pour en savoir plus :

Sources :

Rédactrice : Marine Gobet, Chargée de mission pour la Coopération Scientifique et Universitaire, Ambassade de France en Slovaquie, http://sk.ambafrance.org

Contact : marine.gobet[a]diplomatie.gouv.fr