Des scientifiques slovaques ont utilisé des lichens pour créer des nanoparticules d’argent

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Slovaquie

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Slovaquie | Science de la matière : matériaux, physique, chimie, optique | Chimie du végétal
14 avril 2021

Des scientifiques de l’Académie slovaque des sciences et de l’Université Pavol Jozef Safarik ont synthétisé des nanoparticules d’argent à l’aide de lichens en utilisant la mécanochimie.

Une équipe de scientifiques slovaques issus de l’Académie slovaque des sciences et de l’Université Pavol Jozef Safarik cherchaient des moyens écologiques de synthétiser des nanoparticules d’argent avec une activité antibactérienne stable en utilisant des lichens comme agents réducteurs au moyen de la mécanochimie. Ce type de synthèse chimique est plus acceptable en termes environnementaux que la méthode classique. Elle consiste à broyer des réactifs dans des broyeurs à boulets. Les scientifiques obtiennent ainsi souvent de meilleurs résultats. Les nanomatériaux produits peuvent être utilisés dans le domaine de l’énergie ou pour des applications biologiques.

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« Les lichens sont connus pour la production de métabolites secondaires. Il a été démontré qu’ils ont la capacité de réduire leurs ions métalliques. Le potentiel biologique de ces métabolites peut être utilisé en pharmacologie ou en microbiologie. Le problème, cependant, est que ces substances sont presque insolubles dans l’eau  », a déclaré Michal Goga du Département de botanique de la Faculté des sciences de l’UPJŠ à Košice.

« Actuellement, la tendance est de préparer des nanoparticules d’argent par synthèse dite verte, lorsque la source d’argent, le plus souvent du nitrate d’argent (AgNO 3 ), se dissout et se mélange à un extrait aqueux d’une plante. Une telle approche ne peut pas être appliquée à tous les organismes et la stabilité des produits obtenus de cette manière est plus faible que par broyage », a expliqué Matej Baláž du département de mécanochimie de l’Institut de géotechnique SAS de Košice.

« Du nitrate d’argent et du lichen, tous deux sous forme de poudre, ont été versés dans la chambre de broyage du broyeur planétaire et nous avons préparé des nanoparticules d’argent par broyage », a décrit le mécanochimiste. « En plus de la synthèse, nous avons réussi à combiner des nanoparticules d’argent et certains lichens en un composite à activité antibactérienne importante », a ajouté le lichénologue.

Les chercheurs ont également comparé la capacité de réduction de quatre lichens issus de zones géographiques différentes. Des recherches ont montré que les lichens des climats antarctiques extrêmes produisent moins de métabolites secondaires détectables. En plus de 6 heures de broyage de ces lichens, la conversion n’a pas été complète. En revanche, pour les lichens poussant dans des conditions plus douces, qui ont suffisamment de métabolites, deux heures ont été suffisantes pour réaliser la synthèse.

Pour en savoir plus :

Sources :

Rédactrice : Marine Gobet, Chargée de mission pour la Coopération Scientifique et Universitaire, Ambassade de France en Slovaquie, http://sk.ambafrance.org

Contact : marine.gobet[at]diplomatie.gouv.fr