La commercialisation du graphène cartographiée en utilisant les « Big Data »

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Actualité
Royaume-Uni | Science de la matière : matériaux, physique, chimie, optique
8 septembre 2015

La « charity » britannique dédiée à l’innovation, Nesta, a publié récemment une étude qui utilise le « data mining » afin de comprendre et de cartographier le développement et la commercialisation de cette technologie émergente et en rapide croissance qu’est le graphène.

Graphène

Graphène (Cinzia Casiraghi, CC BY-NC-ND 2.0)

Symbole de l’innovation britannique contemporaine, le graphène a suscité beaucoup d’intérêt à travers le monde, illustré par un nombre croissant de publications dans le domaine ainsi que le développement de nouveaux produits. Si la recherche réalisée au Royaume-Uni dans ce domaine est de classe mondiale, le nombre réduit de brevets déposés dans le pays est une source de préoccupation pour les autorités. Néanmoins, certains affirment que le nombre de brevets ne reflète pas complètement le paysage de la commercialisation de ce matériau.

Pour pouvoir dresser un panorama plus complet de la commercialisation et, se focalisant essentiellement sur le rôle des PMEs, les chercheurs de Nesta ont utilisé, d’une part, des données bibliométriques et, d’autre part, des données récoltées à travers le « data mining » de l’information disponible sur les sites de 65 PMEs localisées dans 16 pays différents.

Les principales conclusions du rapport sont les suivantes :

  • Les PMEs s’impliquent dans le développement d’une large gamme d’applications pour le graphène ;
  • Elles utilisent également les différentes propriétés de ce matériau ;
  • Les publications et les brevets ne représentent que partiellement les activités de développement commercial du graphène au sein des PMEs ;
  • Les PMEs se focalisent essentiellement sur l’offre de produits qui sont en amont et en niveau intermédiaire de la chaîne de valeur ;
  • Les PMEs entretiennent des liens avec d’autres institutions telles que les universités, le gouvernement et les financeurs privés ;
  • Il existe principalement 5 types de PMEs qui travaillent dans le domaine du graphène :
    • « established movers-in », des entreprises qui se focalisaient auparavant sur d’autres technologies et qui se consacrent maintenant au graphène ;
    • « graphene-focused new entrants », des nouvelles entreprises qui se focalisent sur le graphène ;
    • « multimaterials new entrants », qui en revanche sont intéressées par une variété de matériaux 2D ;
    • les productrices d’équipements qui permettront la fabrication de produits à base de graphène ;
    • « science-IP oriented firms », très actives dans le dépôt de brevets, en général en collaboration avec les universités, mais qui ne produisent pas beaucoup de produits à base de graphène.

Les résultats de cette étude pourraient également avoir des implications dans le choix des politiques publiques britanniques. En effet, les chercheurs constatent que le financement public britannique s‘est essentiellement concentré sur la R&D au sein des universités et aux premiers stades de développement de cette technologie. Ils conseillent ainsi les autorités britanniques à soutenir également les activités de passage à l’échelle et d’identification des marchés, qui sont plus en aval de la chaîne de valeur.

Sources :

Rédactrice : Dr Mariana Beija, attachée scientifique