Le nombre de brevets européens attribués au Portugal a augmenté de 15.3% en 2017.

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Portugal | Politiques de recherche, technologiques et universitaires | Silver économie : l’innovation pour la longévité
30 mars 2018

Le nombre de brevets délivrés à des institutions nationales ou à des entreprises par l’Office Européen des Brevets (OEB) l’année dernière a été le plus élevé en dix ans. En 2017, 68 brevets ont été attribués au Portugal, en hausse de 15,3% par rapport à l’année précédente. La France à titre de comparaison enregistre plus de 10 000 demande de dépôt de brevet, pour 7 300 obtentions.

Il convient de souligner que la délivrance d’un brevet est un processus long, qui peut exiger jusqu’à plusieurs années, de sorte que les brevets délivrés sont probablement le résultat de demandes qui ont été faites avant 2017.

Pour la première fois depuis 2013, le nombre de demandes de brevet déposées par des entités nationales auprès de l’OEB a diminué. En 2017, 149 demandes de brevets ont été enregistrées, soit une baisse de 5,7% par rapport à l’année précédente, selon les données dévoilées mercredi 7 mars par l’OEB. Ces 149 demandes représentent le deuxième plus grand nombre depuis 2013, 158 demandes ayant été faites en 2016. D’après les données des 10 dernières années, ce sont là les deux années record.

Novadelta – grand industriel national du café – a été l’une des entreprises portugaises les plus dynamiques dans le dépôt de demandes de brevet. Ainsi, en 2016, l’entreprise a présenté 12 demandes. Mais l’année dernière, l’entreprise n’était plus dans le top 5 des sociétés portugaises qui ont le plus demandé de brevets à l’OEB, ce qui pourrait expliquer le déclin du nombre total de demandes effectuées par le Portugal en 2017.

En parallèle, le Laboratoire International de Nanotechnologie Ibérique (INL de son acronyme portugais) situé à Braga, a été l’institution qui a soumis le plus de demandes de brevets - huit - à l’OEB l’année dernière.

Cet organisme situé à Braga est luso-espagnol. Il est né d’une décision conjointe des gouvernements portugais et espagnol, prise en novembre 2005. Selon son directeur général, le physicien suédois Lars Montelius, l’institut est « un organisme de recherche international dédié à la recherche appliquée en nanotechnologie, fondée par les gouvernements du Portugal et de l’Espagne. L’INL est fondamental pour transposer les connaissances en avantages économiques et [dans] la société à travers l’exploration, le développement et l’articulation de la nanotechnologie ».

Cette institution mène des recherches dans des domaines tels que la santé, l’alimentation et l’environnement, les technologies de l’information et de la communication et est la seule organisation de recherche entièrement dédiée à la nanotechnologie dotée d’un statut juridique international, ce qui la rend « unique ». Lars Montelius précise que l’INL est « au cœur d’un solide réseau mondial de collaborations académiques, scientifiques et industrielles ».

L’année dernière, dans la liste des institutions ayant fait le plus de demandes de dépôt de brevet, on peut retrouver ainsi Biosurfit, une société nationale qui a développé une solution permettant d’effectuer des tests sanguins en cinq minutes, et l’Instituto de Engenharia de Sistemas e Computadores (INESC) Porto, chacune ayant fait six demandes. Saronikos Trading and Services et l’Université de Porto ont quant à elles fait cinq demandes.

"Le Portugal se distingue de la plupart des pays européens en ayant dans le top 5 trois laboratoires de recherche et institutions académiques", indique le communiqué.

L’OEB a également signalé dans une déclaration que "les demandes de brevet du Portugal ont augmenté de 100% dans le domaine de la technologie médicale". "Les technologies ayant le plus de demandes de brevets au Portugal sont la mesure (8%), la technologie médicale (8%), les systèmes de traitement (7%) et le génie civil (7%)."

L’année dernière, l’Office Européen des Brevets a reçu 166 000 demandes de brevets européens, ce qui représente une augmentation de 3,9% par rapport à l’année précédente, "conduisant à un autre record".

La Chine a de nouveau fortement augmenté ses dépôts de brevets (+ 16,6%), détrônant ainsi la Suisse dans le top 5 des pays ayant déposé le plus de demandes de brevets, constitué en outre par les Etats-Unis, l’Allemagne, le Japon et la Chine et pour la première fois la France.

L’année dernière, la société de technologie chinoise Huawei était la société avec le plus grand nombre de demandes à l’Office européen des brevets. "Siemens passe de la 6ème à la 2ème place, suivie par LG, Samsung et Qualcomm. Les 10 premières sociétés demandeuses viennent d’Europe (4 entreprises), des Etats-Unis (3 entreprises), de Corée (2 entreprises) et de Chine (1 entreprise)."

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Rédacteur : Amaury HOCQUET, Chargé de coopération scientifique à l’Institut Français du Portugal amaury.hocquet[at]ifp-lisboa.com