Attribution d’un prix de 1,5 Millions d’euros à un chercheur portugais pour ses études sur le dialogue entre neurones et cellules immunitaires

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Portugal | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie | Médecine individualisée
17 décembre 2018

Henrique Veiga-Fernandes est le premier Portugais (et aussi le premier chercheur à avoir travaillé au Portugal) à recevoir le prix du Allen Distinguished Investigator pour son travail sur l’étude du dialogue entre neurones et cellules immunitaires.

Les travaux de Henrique Veiga-Fernandes sur la manière dont le système nerveux et le système immunitaire interagissent pour nous protéger des infections a été distingué d’un prix de l’institution créée par le co-fondateur de Microsoft et philanthrope Paul Allen (décédé le 15 octobre 2018), d’une valeur de 1,5 Millions d’euros. Le chercheur principal du laboratoire d’immunophysiologie de la Fondation Champalimaud à Lisbonne a mené des études qui lui ont permis d’identifier, avec son équipe, les "unités de cellules neuro-immunes" dans diverses parties du corps, notamment l’intestin, les poumons, les tissus adipeux et la peau.

Les recherches de Henrique Veiga Fernandes explorent certains « dialogues » existant dans le corps humain, en particulier entre les neurones et les cellules immunitaires, et ses avancées dans ce domaine ont été reconnues et récompensées. Parmi ses autres distinctions, le scientifique, qui est également chercheur à l’Institut de Médecine Moléculaire de Lisbonne (IMM), a remporté trois bourses du Conseil Européen de la Recherche.

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Henrique Veiga-Fernandes

Il est le premier chercheur au Portugal à recevoir ce prix, pour financer un projet d’une durée de trois ans. Son objectif consiste à en savoir plus sur les régions où les neurones et les cellules immunitaires se rejoignent et communiquent, influençant ainsi la façon dont le corps réagit aux menaces externes telles que les virus et les bactéries.

Plus précisément, ce prix financera le développement par son équipe de deux nouvelles techniques qui permettront de mesurer cette interaction et de cette communication cellulaire.

Dans un premier temps les chercheurs créeront des marqueurs fluorescents spéciaux pour déterminer les neurones qui interagissent avec certains types de cellules immunitaires. Dans un deuxième temps, ils développeront une "étiquette" spécifique pour suivre certaines cellules immunitaires tout au long de leur vie et voir ce qui se passe après leur interaction avec les neurones. Et, si tout se passe bien, le projet fournira de nouveaux indices sur la manière dont les neurones influencent directement le système immunitaire.

En septembre 2017, Henrique Veiga Fernandes avait publié un article dans la revue scientifique Nature qui révélait que le système immunitaire était également doté de sa propre adrénaline et évoquait déjà un « dialogue » entre neurones et cellules immunitaires. Des travaux sur des souris ont montré que ce dialogue avait conduit à certaines réponses immunitaires : "Les neurones produisent une substance qui fonctionne comme l’adrénaline, de sorte que les cellules immunitaires puissent combattre les infections et réparer les tissus endommagés."

À propos du prix, la Fondation Champalimaud a déclaré que le groupe Paul G. Allen Frontiers, une division de l’Allen Institute (institut de recherche médicale indépendant basé à Seattle, États-Unis), se définit comme une institution dédiée à l’exploration du « paysage scientifique » pour identifier et financer les pionniers dont les idées « permettront de faire progresser les connaissances et de rendre le monde meilleur ». Les gagnants avaient jusqu’à présent toujours été choisis par Paul Allen, décédé du cancer en octobre 2018, accompagné d’un groupe de conseillers scientifiques.

Depuis 2010 (y compris cette dernière édition), 69 prix ont été attribués. Dans cette édition, outre Veiga Fernandes, neuf chercheurs ont été sélectionnés pour travailler sur huit projets aux États-Unis et au Canada. Les projets - dans les domaines du lymphome, des neurosciences, du système immunitaire, du vieillissement, du développement et de la biologie fondamentale - recevront un total de 13,5 millions de dollars.

Sources :

Rédacteur : Amaury HOCQUET, Chargé de coopération scientifique à l’Institut Français du Portugal amaury.hocquet[at]ifp-lisboa.com