Un détecteur polonais intégré à la station spatiale chinoise Tiangong 2

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Pologne | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
27 septembre 2016

Une équipe du Centre national polonais de recherche nucléaire (NCBJ) a participé à l’élaboration du détecteur POLAR, un instrument de mesure intégré à la station spatiale chinoise Tiangong 2 qui a été mise en orbite le 15 septembre 2016.

Le détecteur POLAR est le premier instrument spécialement construit pour mesurer la polarisation des sursauts gammas (SRG). Ces photons gammas apparaissent aléatoirement dans le ciel. Ils seraient produits, selon une théorie dominante, à la suite de l’explosion d’une hypernova ou à la suite de la collision entre deux objets denses (par exemple entre deux étoiles à neutrons ou entre une étoile à neutron et un trou noir).

POLAR ne mesure pas la direction d’origine des sursauts gammas mais uniquement leur polarisation ce qui le différencie des instruments déjà en orbite, notamment sur le satellite SWIFT. Les premières données exploitables devraient arriver dans quelques mois. Elles pourraient permettre aux chercheurs d’en savoir plus sur les collisions entre objets denses, l’un des plus violents phénomènes cosmiques connus.

Une équipe du NCBJ composée de dix chercheurs et ingénieurs a travaillé pendant près de 10 ans sur le projet. Ils ont principalement développé la programmation du déclencheur central (trigger) dans un langage de bas niveau et conçu le bloc d’alimentation à haute tension. Ils prévoient d’analyser les données de POLAR en Pologne depuis le centre informatique Świerk rattaché au NCBJ. Les compétences acquises lors du projet pourraient aussi trouver d’autres applications telles que l’élaboration d’un détecteur Tcherenkov innovant ou l’apport d’améliorations dans les méthodes de tomographie axiale calculée par ordinateur.

L’équipe de chercheurs a bénéficié pour ces travaux d’un financement de près d’un million d’euros de la part de du programme « Swiss Contribution to Poland ». Elle a travaillé en collaboration avec l’Institut de Physique des Hautes Energies (Chine), le data center INTEGRAL, le Département de Physique Nucléaire et Corpusculaire de l’Université de Genève et l’institut Paul Scherrer (Suisse).

Pour aller plus loin :
NCBJ participates in research on cosmic explosions, NCBJ, 15/09/16 - http://ncbj.gov.pl/en/aktualnosci/ncbj-participates-research-cosmic-explosions

Rédacteur :
Antonin BORGNON – Chargé de Mission Scientifique à Varsovie – antonin.borgnon[a]diplomatie.gouv.fr