Conférence internationale « Matériaux bidimensionnels (2D) » à l’Université de Varsovie (24-26 octobre 2022) : les résultats remarquables d’une coopération à noyau franco-polonais
Actualité
Pologne
23 novembre 2022
La conférence « 2D Materials » qui s’est tenue du 24 au 26 octobre 2022 à l’Université de Varsovie a réuni une centaine de chercheurs. Elle a offert à des chercheurs polonais et français participant de longue date à une série de projets de recherche de partager, de manière informelle, avec des collègues invités venant d’autres pays, les derniers résultats de leurs travaux sur les matériaux bidimensionnels. Ces matériaux, constitués d’une ou plusieurs couches d’épaisseur atomique et de compositions variables (organique ou inorganique) présentent des propriétés optoélectroniques remarquables qui ouvrent des perspectives pour des applications futures dans les domaines de la physique quantique, de l’électronique et de l’informatique. Le comité organisateur réunissait les chercheurs polonais et français : Marek POTEMSKI, Adam BABIŃSKI, M. Piotr KOSSACKI et Clément FAUGERAS.
Un retour sur de pérennes collaborations scientifiques
Les résultats des travaux présentés lors de cet événement sont le fruit d’une collaboration scientifique franco-polonaise pérenne sur les matériaux bidimensionnels. Elle a débuté, à la fin des années 1990, entre des chercheurs de la Faculté de Physique de l’Université de Varsovie et du Laboratoire National des Champs Magnétiques Intenses du CNRS de Grenoble par la préparation de thèses en cotutelle qui ont bénéficié du soutien de l’Ambassade de France en Pologne. Plusieurs projets réalisés dans le cadre de Partenariats Hubert Curien « Polonium » sont venus renforcer cette collaboration naissante qui a également bénéficié d’une contribution de l’OTAN.
Cette coopération franco-polonaise a été valorisée par de nombreuses publications de très haut niveau. Son exemple emblématique s’illustre par la progressive montée en puissance du dispositif qui a abouti avec succès sur des projets européens de grande ampleur. Désormais, des chercheurs de divers laboratoires européens (Laboratoire Européen des Champs Magnétiques associant des chercheurs français, néerlandais et allemands, Institut Européen des Membranes de Montpellier, Laboratoire de Physique et Chimie des Nano-objets de Toulouse…) sont impliqués dans l’effort de recherche. Les résultats de leurs travaux communs furent présentés lors de la conférence varsovienne d’octobre dernier.
D’autres projets sont venus s’agréger au dispositif : le projet ISABEL du Laboratoire Européen des Champs Magnétiques et le projet TEAM de la Foundation for Polish Science, récemment arrivé à échéance.
La poursuite d’une collaboration franco-polonaise fructueuse
L’aventure scientifique se poursuit actuellement dans le cadre d’un International Research Project (IRP) « 2D Materials », un laboratoire « sans murs » conjoint du CNRS et de l’Université de Varsovie. L’objectif est désormais de renforcer la collaboration entre deux unités de recherche françaises (le laboratoire National des Champs Magnétiques Intenses de Grenoble et l’Institut Européen des Membranes de Montpellier) et deux unités de recherche polonaises (la Faculté de Physique de l’Université de Varsovie et la Faculté des problèmes fondamentaux de la Wrocław Université de Technologie), dans le domaine émergent des matériaux bidimensionnels.
À ce jour, cette collaboration active entre 25 chercheurs permanents a donné lieu à plus de 150 publications communes. Par ailleurs, la formation des étudiants par et pour la recherche en est l’un des éléments clés du projet.
Des objectifs à long terme
L’International Research Project vise notamment la recherche et le développement. Les travaux s’orientent vers l’étude de nouveaux systèmes bidimensionnels, tels que les couches d’épaisseur monoatomique de dichalcogénures à métaux de transition semi-conducteurs. En définitive, la finalité recherchée s’avère être la conception de dispositifs fonctionnels, aux qualités nouvelles, qui intégreront notre vie quotidienne dans le futur.
En outre, les propriétés électroniques, optiques et magnétiques de ces systèmes (monocouches, multicouches et cristaux massifs) seront étudiées, de nouvelles structures seront synthétisées pour tester de nouveaux prototypes de dispositifs optoélectroniques et photovoltaïques.
Rédactrice :
Aurore PETIT, Chargée de coopération scientifique et universitaire, Ambassade de France en Pologne
aurore.petit[at]diplomatie.gouv.fr