IRBIT, une protéine désormais reconnue comme pro-apoptotique

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Japon | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
22 décembre 2016

Le Prof Katsuhiko Mikoshiba et son équipe du RIKEN Brain Science Institute viennent de démontrer que la protéine IRBIT, longtemps considérée comme ayant une fonction contre la mort cellulaire programmée, a en réalité un rôle de promotion du processus apoptotique.

L’apoptose est un des principaux processus de mort cellulaire programmée par notre organisme. Elle intervient notamment lors du développement, de la morphogenèse et de l’homéostasie tissulaire.

Lorsqu’il est excessif, ce phénomène biologique est associé au développement de plusieurs maladies dégénératives. A l’inverse, lorsque ce processus est défectueux, il favorise la formation de tumeurs et l’apparition de cancers.

Une des voies de signalisation cellulaire qui conduit à l’apoptose se fait par l’intermédiaire des mitochondries, unités cellulaires au coeur de notre métabolisme qui assurent la fonction de véritables centrales énergétiques. Lorsque celles-ci sont confrontées à divers stress cellulaires, qu’ils soient des dommages de l’ADN ou d’ordre métabolique, leurs protéines membranaires vont être régulées et variablement activées pour conduire à l’apoptose, qui n’est autre qu’une réponse programmée par notre organisme afin d’empêcher toute propagation des dommages causés par les stress rencontrés.

Parmi ces protéines, la protéine IRBIT était connue jusque-là pour jouer un rôle anti-apoptotique. Entrainant une diminution des niveaux de calcium intracellulaire, étant exprimée dans les mêmes organes qu’une autre protéine anti-apoptotique, Bcl2l10, et se liant au même récepteur IP3, tout laissait penser que cette protéine agissait en effet complémentairement à Bcl2l10 selon des précédentes études.

Mais le Prof Katsuhiko Mikoshiba et son équipe du RIKEN Brain Science Institute viennent de démontrer le contraire. Leurs derniers travaux précisent d’abord que la protéine IRBIT ne se fixe pas au même endroit du récepteur IP3 que la protéine Bcl2l10, mais que ces deux protéines ont une liaison l’une à l’autre. Puis ils montrent que la protéine IRBIT perd un groupement phosphate sous l’action d’une phosphatase, ce qui provoque son détachement du récepteur IP3 et l’entrainement avec elle de Bcl2l10 par la même occasion. Le flux de calcium du reticulum endoplasmique aux mitochondries augmente alors à nouveau, conduisant à la reprise du signal pro-apoptotique.

Cette nouvelle caractérisation du rôle de la protéine IRBIT ouvre de nouvelles pistes d’étude pour le traitement des cancers avec une faible expression de cette protéine et aussi pour la compréhension des maladies neurodégénératives puisque la protéine IRBIT est hautement exprimée dans le cerveau.

Source : Bonneau B , et al. IRBIT controls apoptosis by interacting with the Bcl-2 homolog, Bcl2l10, and by promoting ER-mitochondria contact. eLife : 20 Dec. 2016.

Pour en savoir plus

Rédaction : Thibaut Dutruel, ch.mission.sdv[at]ambafrance-jp.org