Hokkaido : Un centre de données blanc pour une ville verte
Brève
Japon
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Sciences et technologies de l’information et de la communication : TIC, télécoms, micro-nanotechnologies, informatique
28 mai 2019
L’entreprise Japonaise KCCS (Kyocera Communication Systems Co Ltd) et la ville d’Ishikari (située sur l’île d’Hokkaido) ont annoncé le 26 mars 2019 un accord pour construire un centre de données (data center) entièrement alimenté par des sources d’énergie renouvelables. La construction de ce centre de données a débuté en avril 2019 et doit se terminer en 2021. Sa mise en opération est prévue dans la foulée, afin qu’il ne s’alimente plus que d’énergies renouvelables à partir de 2022.
Trois sources d’énergie différentes permettront d’alimenter le centre de données : un parc éolien (pouvant fournir une puissance de 2 MW) et une ferme solaire photovoltaïque (pouvant également apporter 2 MW) seront complétés par une centrale à biomasse. L’adéquation entre la production d’électricité et les besoins en ressources du centre de données sera pilotée par un modèle développé à l’aide de l’intelligence artificielle. Le refroidissement des salles informatiques sera assuré par l’air ambiant en hiver (Hokkaido est connue pour ses basses températures, qui tombent sous 0°C en hiver) alors qu’en été, il sera assuré par des volumes de neige stockés durant l’hiver.
Ce projet s’inscrit dans la continuité du « White Datacenter Project », un projet de recherche lancé dans la ville de Bibai (toujours à Hokkaido) en 2014 par le NEDO (New Energy and Industrial Technology Development Organisation) et financé pour 5 ans. Ce projet visait à déterminer comment la neige retirée des espaces urbains pouvait être utilisée pour le refroidissement des centres de données. Les résultats avaient alors montré la capacité de réduire les émissions de CO2 de 80 %.
Dans une approche complémentaire et indispensable, l’avènement de centres de données indépendants des sources d’énergie fossile ou nucléaire passe aussi par l’optimisation des besoins énergétiques des machines qui s’y trouvent. C’est en ce sens qu’à Munich, en novembre 2018, un centre de données installé à l’intérieur d’une éolienne et équipé de ressources informatiques Fujitsu à forte efficacité énergétique a pu atteindre un taux d’alimentation par l’énergie éolienne de 92 %. Fujitsu produit en effet les serveurs PRIMERGY et le service de stockage ETERNUS qui grâce à leur efficacité énergétique, minimisent les besoins du centre de données. En plus des vertus environnementales, cette optimisation permet d’améliorer la compétitivité économique du service fourni.
La ville d’Ishikari est une pionnière dans le domaine des énergies renouvelables. Elle a notamment mis en place une zone « 100 % énergie renouvelable » à l’intérieur de laquelle les entreprises souhaitant s’implanter ne doivent s’alimenter qu’en énergies renouvelables. Cette initiative est facilitée par la situation de la ville, qui, en plus d’être très enneigée l’hiver, bénéficie aussi d’excellentes conditions pour utiliser l’énergie du vent. En utilisant l’intelligence artificielle pour optimiser la production d’électricité verte vis-à-vis de la demande, la ville d’Ishikari permet aux entreprises d’améliorer leurs objectifs de développement durable (ODD ou SDGs en anglais) fixés par l’ONU.
Sources
https://tech.nikkeibp.co.jp/dm/atclen/news_en/15mk/040102772/
https://www.datacenterdynamics.com/news/snow-cooling-experiment-in-japan-melts-away-hvac-costs/
https://www.fujitsu.com/emeia/about/resources/news/press-releases/2018/fujitsu-powers-near-zero-emissions-data-center-in-wind.html
Rédacteur : Guillaume Barraud, Chargé de mission Numérique, Matériaux et Sciences de l’ingénieur, Ambassade de France au Japon
guillaume.barraud -at- diplomatie.gouv.fr