Fugaku, leader du Green500… en attendant le TOP500 ?
Actualité
Japon
|
Sciences et technologies de l’information et de la communication : TIC, télécoms, micro-nanotechnologies, informatique
8 janvier 2020
Le prototype du futur calculateur haute performance japonais "Fugaku" a pris la première place du Green500, classement répertoriant les supercalculateurs les plus efficaces d’un point de vue énergétique.
Le TOP500, classement listant les supercalculateurs les plus puissants au monde, a effectué sa mise à jour semestrielle en novembre 2019. Aucun changement notable n’est à signaler parmi les machines s’adjugeant les premières places, celles-ci n’ayant pas changé depuis le précédent classement de juin 2019. Le système Summit d’Oak Ridge National Laboratory (USA), avec sa performance de 148,6 petaflops, conserve sa première place. La Chine possède près de la moitié des supercalculateurs du classement (227 exactement), tandis que 70 % des ressources de calcul des machines du TOP500 sont possédées par les USA (38%) et la Chine (32%). Le Japon place 29 supercalculateurs dans ce classement, dont l’AI Bridging Cloud Infrastructure (ABCI) de l’AIST en 8ème position, tandis que la France compte 18 systèmes, parmi lesquels les nouvelles machines Pangea III (IBM) de Total (11ème), Jean Zay (HPE) du CNRS (46ème) et Joliot-Curie (Atos) du CEA (52ème).
Le prochain mouvement dans ce classement est attendu avec l’avènement de « Fugaku », successeur du « K computer » conjointement développé par le RIKEN et Fujitsu à Kobe, et dont le déploiement est prévu pour 2020-2021. L’ambition de Fugaku est d’atteindre l’échelle exaflopique (soit 1 000 petaflops), une vitesse qui le propulserait en première position du classement. Les Etats-Unis et la Chine ont également lancé des projets pour atteindre la vitesse exaflopique entre 2020 (Chine) et 2021 (USA). L’Europe vise quant à elle 2022-2023 pour atteindre cette échelle.
En attendant le déploiement de Fugaku, son prototype, dont Fujitsu a commencé la production dans ses installations à Numazu, a pris la première place du Green500, classement alternatif au TOP500 qui classe les supercalculateurs les plus efficaces d’un point de vue énergétique, avec une performance de 16,87 Gigaflops par Watt. C’est 15 % mieux que l’efficacité énergétique de Summit (actuel 1er au TOP500).
Si le classement du TOP500 est dominé par les acteurs américains et chinois depuis maintenant 2017 (le K computer se hissait en première place lors du classement de 2016), les supercalculateurs Japonais sont bien présents dans ces classement alternatifs. A l’image du Graph500, un classement qui, plutôt que de s’intéresser à la vitesse « pure » des supercalculateurs, mesure leur capacité à réaliser des calculs impliquant de grandes quantité de données. Pour la 9ème fois consécutive, le K computer se hissait, en juin 2019, à la première place de ce Graph500. Décommissionné depuis pour laisser place à Fugaku, il n’est pas apparu dans le classement de novembre 2019.
L’expertise des fournisseurs d’infrastructure de calcul haute performance Japonais (Fujitsu et NEC principalement) est reconnue à l’international. A titre d’exemple, en Australie, le National Computational Infrastructure (NCI) a fait appel à Fujitsu pour développer son nouveau supercalculateur. En Allemagne, le service météorologique et le German AeroSpace Center ont passé commande à NEC pour fournir leur nouveau système de calcul haute performance.
Sources :
https://www.top500.org/list/2019/11/?page=1
https://www.fujitsu.com/global/about/resources/news/press-releases/2019/1118-02.html
https://www.lemonde.fr/blog/huet/2019/08/21/les-usa-relancent-la-course-aux-super-ordinateurs/
https://asia.nikkei.com/Business/Technology/US-and-China-race-to-faster-supercomputers-amid-simmering-trade-war
https://www.fujitsu.com/global/about/resources/news/press-releases/2019/0729-01.html
https://www.nec.com/en/press/201906/global_20190617_01.html
https://www.nec.com/en/press/201906/global_20190618_02.html
Rédacteur :
Guillaume Barraud, Chargé de mission Numérique, Matériaux et Sciences de l’ingénieur, Ambassade de France au Japon
guillaume.barraud -at- diplomatie.gouv.fr