Des chercheurs identifient un groupe de neurones importants dans le comportement alimentaire à l’origine de la préférence pour les glucides

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Japon | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
19 janvier 2018

La préférence pour une alimentation riche en graisses est une tendance globale en pleine expansion, caractéristique de notre époque. La consommation d’aliments riches en glucides est quant à elle influencée par un mode de vie ponctué par des facteurs de stress et des changements d’humeur fréquents, également observés fréquemment dans notre société. Pour autant, le mécanisme biologique à l’origine de la sélection entre un aliment riche en lipides et un aliment riche en glucides reste inconnu.

Le choix d’un aliment plutôt qu’un autre est évidemment une affaire de goût et d’envie mais pas seulement. L’état nutritionnel de l’organisme a également une grande influence au moment de la sélection d’un aliment.

Lorsque l’on propose ces deux types d’aliments (lipides ou glucides) à des rongeurs préalablement en état de jeun, ils choisissent systématiquement les aliments riches en glucides plutôt que ceux riches en lipides.

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(crédit : Japan’s National Institute for Physiological Sciences)

Des chercheurs du Japan’s National Institute for Physiological Sciences ont démontré qu’un groupe de neurones du noyau para-ventriculaire de l’hypothalamus (PVH), capables de sécréter de la corticostimuline ou hormone adrénocorticotrope (ACTH), est capable d’induire la préférence pour le régime riche en glucide plutôt que celui riche en lipide lorsqu’il est activé. Cette activation passe par la voie de signalisation de l’AMP-activated protein kinase (AMPK), une molécule senseur clef lors du jeun.

La sélection d’un régime riche en glucides plutôt qu’en lipides après une période de jeun n’a rien d’étonnant, le glucose étant la seule source d’énergie de notre cerveau. Cependant, la mise en évidence de ce groupe de neurones et de sa voie de signalisation intracellulaire, dont l’activation est suffisante et nécessaire pour induire la sélection du régime riche en glucides, est une découverte importante qui permettra d’éclaircir les mécanismes moléculaires sous-jacents aux effets du stress et de l’obésité sur le comportement alimentaire.

Référence : Yasuhiko Minokoshi, et al. Activation of AMPK-regulated CRH neurons in the PVH is sufficient and necessary to induce dietary preference for carbohydrate over fat. Cell Report. 2017.

Rédaction : Thibaut Dutruel, ch.mission.sdv chez ambafrance-jp.org