Une révision nécessaire des modèles climatiques

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Israël | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
23 juin 2022

En mai 2022, a été publiée dans Nature Climate Change une nouvelle étude de l’Institut Weizmann révélant que les tempêtes dans l’hémisphère sud avaient déjà atteint des niveaux d’intensité équivalents à ceux attendus en 2080.

A l’heure actuelle, les scientifiques à la pointe de la recherche sur le changement climatique bénéficient de modèles informatiques capables de compiler de nombreuses données – relatives aux différents phénomènes physiques, chimiques et biologiques qui caractérisent le climat de la planète – pour prédire les changements climatiques à venir. Ces résultats sont analysés par plusieurs instituts de recherche à travers le monde, dont l’Institut Weizmann, puis intégrés dans le rapport d’évaluation du GIEC des Nations Unies, qui vise à accompagner les décideurs dans la mise en place de stratégies pour faire face à la crise environnementale actuelle.

Jusqu’à présent, les modèles climatiques n’avaient prévu une intensification des tempêtes hivernales d’origine humaine que vers la fin du siècle. Des scientifiques de l’Institut Weizmann, en collaboration avec l’Université de Princeton et le MIT, viennent de mettre en évidence une intensification considérable des tempêtes hivernales dans l’hémisphère sud.

Dans le cadre de cette étude publiée dans Nature Climate Change, les chercheurs ont comparé les simulations de modèles climatiques avec les observations actuelles relatives aux tempêtes et ont montré qu’au cours des deux dernières décennies, les tempêtes se sont intensifiées pour atteindre des niveaux initialement attendus pour 2080. Ils ont ensuite cherché à comprendre si ces changements étaient dus à des facteurs externes (comme l’activité humaine) ou s’ils étaient uniquement causés par des fluctuations internes du système climatique. Ils ont ainsi découvert que ces phénomènes ne pouvaient pas s’expliquer seulement par des facteurs internes. Si, individuellement, le poids de chaque tempête est relativement faible, cumulativement, ces tempêtes ont un impact significatif notamment sur le transfert de chaleur et d’humidité, affectant ainsi les différentes zones climatiques de la Terre et constituant ainsi une réelle menace pour les prochaines décennies.

Aussi, les implications de ces travaux sont multiples. Premièrement, ils soulignent l’importance d’intervenir rapidement pour freiner les dommages climatiques se produisant dans l’hémisphère sud et l’augmentation de leur intensité. Par ailleurs, ils mettent en évidence la nécessité de corriger le biais dans les modèles climatiques actuels afin que ces derniers soient capables de fournir des prédictions climatiques plus précises.

Auteure : Auriane Djian, chargée de mission scientifique au sein du Service de coopération scientifique et universitaire de l’Institut français d’Israël.

Source : https://wis-wander.weizmann.ac.il/environment/harder-winters-stronger-storms

En savoir plus : https://www.nature.com/articles/s41558-022-01368-8