Une douceur qui a un prix : les édulcorants artificiels peuvent affecter le corps humain de manière imprévue

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Israël

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Israël | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
20 octobre 2022

Des chercheurs ont découvert que certains substituts au sucre affectaient les microbes intestinaux humains et pouvaient altérer le métabolisme du glucose.

Les recherches du professeur Eran Elinav, immunologue à l’Institut Weizmann des sciences à Rehovot, suggèrent que les édulcorants artificiels peuvent modifier les microbiomes des adultes en bonne santé – soit les billions de microbes qui vivent dans notre intestin – et ainsi impacter le taux de sucre dans le sang d’une personne.

L’étude, publiée dans la revue Cell, a été réalisée pendant deux semaines. Un premier groupe de participants a consommé un des quatre édulcorants artificiels les plus courants – la saccharine, le sucralose, l’aspartame et la stévia – tandis que les participants du groupe « contrôle » n’en consommaient pas. Outre la modification des microbiomes des consommateurs humains, les chercheurs ont également découvert que deux des édulcorants, la saccharine et le sucralose, altéraient de manière significative la tolérance au glucose, soit le bon métabolisme du glucose. De tels changements, à leur tour, peuvent conduire à une maladie métabolique.

Dans le cadre de cette étude, les scientifiques ont transplanté des matières fécales d’une quarantaine de volontaires participant à l’expérience à des souris exemptes de tout microorganisme. Ils ont alors observé que les souris ayant reçu des excréments de personnes dont la tolérance au glucose était la plus affectée par les édulcorants avaient également une tolérance au glucose amoindrie. Cette expérience confirme la théorie des chercheurs : les substituts au sucre affecteraient le microbiote et un microbiote altéré pourrait quant à lui avoir un impact sur la tolérance au glucose - et ce, même lorsqu’il est transplanté dans une autre espèce.

Auteure : Dafna LEBOWITZ, Coordinatrice des bourses Chateaubriand au sein du Service de coopération scientifique et universitaire de l’Institut français d’Israël.

Source : https://wis-wander.weizmann.ac.il/life-sciences/sweetness-comes-price-sugar-substitutes-may-affect-human-body-unanticipated-ways