Parler de sciences sans jargon

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Israël | Sciences et technologies de l’information et de la communication : TIC, télécoms, micro-nanotechnologies, informatique
24 janvier 2018

La science peut être fascinante pour beaucoup d’entre nous mais parfois difficilement accessible en raison d’un niveau de complexité très élevé des termes employés par les chercheurs, pouvant ainsi effrayer même les amateurs les plus passionnés.

L’un des principaux obstacles lorsque l’on cherche à éviter le jargon scientifique réside dans le fait que les chercheurs souffrent parfois d’une « malédiction du savoir », autrement dit, ces derniers ne parviennent simplement plus à utiliser un vocabulaire générique pour parler de leur recherche après des années de formation et de recherche. La question se pose donc en ces termes : les scientifiques peuvent-ils apprendre à parler de leurs travaux sans employer trop de termes techniques ?

Afin d’aider les scientifiques à identifier quels mots font partie d’un jargon et devant ainsi soit être évités soit expliqués, des chercheurs du Technion, l’Institut de haute technologie d’Israël, et de l’Institut de technologie de Holon ont mis au point un programme qui identifie de manière automatique ces mots, par comparaison de leur fréquence d’emploi dans des quotidiens d’information destinés au grand public. Ce corpus de mots sera mis à jour régulièrement et étendu à d’autres sources et langues que l’anglais, la première langue utilisée pour communiquer dans le monde des sciences.

Les auteurs de ce programme, le professeur Ayelet Baram-Tsabari et le Dr. Tzipora Rakedzon, ont comparé des résumés vulgarisés, écrits pour un large public, à leurs résumés académiques correspondants publiés dans les revues PLoS Computational Biology et PLoS Genetics. Les résultats qu’ils ont obtenus montrent que, en moyenne, les textes vulgarisés comprennent moins de jargon (10%) que dans leur version scientifique (14%). Cependant, il a été montré que, pour qu’un article soit compréhensible par le grand public, le pourcentage de mots non-familiers au grand public doit être inférieur à 2%, ce qui est bien en-deçà du pourcentage trouvé dans les articles vulgarisés.

Si ce programme a initialement été développé pour aider les scientifiques à améliorer et à adapter leur vocabulaire quand ils s’adressent au grand public, il pourrait également permettre à des professionnels de la santé d’améliorer leur communication avec des patients. Au final, un tel outil permettrait de faciliter l’accès des avancées scientifiques et technologiques au grand public.

Source : http://ayeletlab.net.technion.ac.il/projects/helping-scientists-communicate-with-the-public/

Rédacteur : Guillaume Duret, post-doctorant au Technion