La start-up israélienne H2Pro remporte la compétition « New Energy Challenge 2020 », initiative danoise organisée par Shell, Rockstart et YES ! Delft.

Partager
Israël

Actualité
Israël | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
12 février 2021

Le potentiel de l’hydrogène en tant que vecteur d’énergie propre a suscité un vif engouement ces dernières années. En 2020, lors de la compétition « New Energy Challenge », la start-up israélienne H2Pro s’est démarquée grâce à sa technologie innovante de production d’hydrogène appelée E-TAC (Electrochemical – Thermally-Activated Chemical).

L’hydrogène semble constituer une alternative intéressante aux énergies fossiles, notamment par sa densité énergétique élevée (33 kWh/km) – il contient 3 fois plus d’énergie par unité de masse que le pétrole et 2,5 fois plus que le gaz naturel. Il permet également de produire de l’électricité, sans émissions de carbone, via la pile combustible. Cependant, l’hydrogène nécessite une mobilisation importante d’énergie pour le stocker et le dissocier d’autres éléments (carbone, oxygène). En effet, même s’il est présent en grande quantité dans la nature, il n’existe que rarement à l’état pur et est actuellement extrait majoritairement à partir de gaz naturels, processus dégageant du CO2. Une méthode plus écologique serait l’électrolyse de l’eau, non émettrice de CO2, mais celle-ci requiert une consommation importante d’électricité.

En 2020, la start-up israélienne H2Pro a remporté la compétition « New Energy Challenge » grâce à sa technologie de production d’hydrogène « vert », la division de l’eau E-TAC (Electrochemical – Thermally-Activated Chemical). Inventée au Technion, l’Institut de technologie d’Israël, cette méthode consiste à utiliser l’électricité pour séparer chronologiquement l’eau en hydrogène et oxygène via deux processus distincts. Ainsi, contrairement à l’électrolyse traditionnelle qui produit simultanément ces deux éléments, la technologie E-TAC ne nécessite pas l’utilisation de membrane pour les dissocier et présente ainsi plusieurs avantages : une réduction des coûts, l’absence de risque d’explosion oxygène-hydrogène et une augmentation de la rentabilité énergétique, avec un rendement supérieur à 90% et une réduction d’environ 30% du besoin en électricité renouvelable, en comparaison avec les processus existants.

Illust: Schéma de la technolo, 126.2 ko, 558x311
Schéma de la technologie E-TAC développée par la start-up israélienne H2Pro - Crédits : H2Pro.

La start-up H2Pro estime par ailleurs que l’utilisation de sa technologie E-TAC permettra de réduire le prix de l’hydrogène à moins de 2$/kg d’ici 2023. En s’appuyant sur cette méthode inédite, la start-up a pour ambition de rendre possible l’utilisation de l’hydrogène comme vecteur d’énergie propre dans les années à venir.

H2Pro dispose d’une licence exclusive accordée par le T3, unité de transfert technologique du Technion, pour la commercialisation de sa technologie. Elle a également soulevé des fonds auprès des entreprises Hyundai, Sumitomo et Bazan, d’investisseurs et de fonds privés et bénéficie du soutien du ministère israélien de l’Energie et de la Commission européenne.

Auteur : Auriane DJIAN, chargée de mission scientifique au sein du service de coopération scientifique et universitaire de l’Institut français d’Israël.

Sources :