L’équité vue par les enfants

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Israël | Sciences Humaines et sociales
30 janvier 2017

Quelle idée les enfants ont-ils de l’équité ? Comment distribuent-ils les ressources quand on les laisse faire ? Des chercheurs de l’Université hébraïque de Jérusalem et de l’Université de Chicago se sont penchés sur la question.

En grandissant, les enfants développent un sens complexe de l’équité et sont davantage aptes à renoncer à recevoir. Non pas que cela les réjouisse, mais, à partir d’un certain âge, les enfants sont prêts à céder la plus grosse part du gâteau à leur voisin plutôt que de la gaspiller, à condition que la décision vienne d’eux-mêmes et ne leur soit pas imposée. Vers 6-7 ans, les enfants apprennent à faire la distinction entre inégalité et injustice et deviennent plus sensibles au caractère équitable de la distribution qu’à ses conséquences visibles. Dr Choshen-Hillel de l’Université hébraïque de Jérusalem explique que les enfants développent progressivement la compréhension que l’inégalité n’est pas problématique en soi mais qu’elle le devient lorsqu’elle résulte d’une injustice ou d’un manque d’impartialité.

Pour en venir à ces conclusions, les chercheurs ont réalisé différentes expériences. Ils ont par exemple été à la rencontre de 500 enfants visitant un musée à Chicago. A chaque enfant a été racontée l’histoire suivante : « toi et un autre garçon appelé Mark avez gagné un prix. Il y a trois cadeaux à partager entre vous deux ». La question pour l’enfant est alors de savoir que faire du troisième cadeau en trop. En donnant le choix à l’enfant de le prendre pour lui-même ou de le jeter, les plus jeunes enfants (4-6 ans) préfèrent le prendre pour eux alors que les plus grands (7-8 ans) ont plutôt tendance à le jeter. En donnant le choix à l’enfant de donner le cadeau à l’autre ou de le jeter, là encore les choix divergent selon l’âge : les plus petits semblent préférer le jeter alors que les plus grands (7-8 ans) ont plutôt tendance à le donner à l’autre enfant. Cette étude, conduite aux Etats-Unis, est actuellement poursuivie en Israël et en Chine. Les premiers résultats sont cohérents avec ceux déjà obtenus aux Etats-Unis, ce qui semble montrer des comportements similaires indépendants des différences culturelles.

Sources : http://new.huji.ac.il/en/article/33228

Rédacteur : Tirtsa Ackermann, doctorante à l’Université hébraïque de Jérusalem