Et si les nanoparticules constituaient le traitement de demain ?

Partager
Israël

Actualité
Israël | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
26 septembre 2016

De nombreuses publications scientifiques présentent les nanoparticules comme des vecteurs d’avenir permettant de protéger les médicaments encapsulés et de les transporter jusqu’à leur cible biologique. Deux équipes de l’Institut de Recherche sur le Médicament de la Faculté de Pharmacie de Jérusalem se sont alors intéressées au développement de nanoparticules doubles : des nanoparticules de 100 nm encapsulées au sein d’une seconde nanoparticule de taille avoisinant les 600 nm.

L’avancée dans le domaine génétique a conduit aujourd’hui au développement exponentiel des traitements à base de petits ARN interférents. En effet, ces fragments d’ARN (macromolécules permettant la réplication de l’ADN au sein des cellules) appelés Si-RNA possèdent un fort potentiel pour traiter une grande variété de troubles génétiques. Cependant, ces traitements ne peuvent être administrés en tant que tels aux patients parce qu’ils possèdent une courte demi-vie dans la circulation sanguine et présentent une faible absorption cellulaire, empêchant toute efficacité. Les nanoparticules se placent donc comme d’excellents candidats pour lever ce verrou technologique.

Les nanoparticules primaires sont développées à partir de sérum-albumine humaine, un composé qui présente une forte interaction avec les fragments d’ARN mais qui a pour inconvénient de se dégrader très rapidement dans la circulation sanguine et d’entrainer une libération trop rapide de l’ARN. Pour protéger ces nanoparticules primaires, l’équipe du Dr. Yavin et Prof. Benita, chercheurs de la Faculté de Pharmacie de Jérusalem ont alors décidé de développer des nanoparticules doubles. Les nanoparticules primaires ont ainsi été placées à l’intérieur de nanoparticules polymères à base d’acide polylactique et glycolique. Ce matériau, biocompatible et biodégradable, a pour avantage de présenter une vitesse de dégradation lente dans la circulation sanguine et aucune toxicité. Néanmoins, après une injection par voie intraveineuse, il peut être reconnu par le système immunitaire en tant qu’agent étranger et être éliminé. Les chercheurs ont réussi à s’affranchir de ce problème en greffant des motifs de polyéthylène glycol (PEG) au sein du polymère.

Pour obtenir ces doubles nanoparticules, les chercheurs ont utilisé une technologie innovante basée sur la nano-pulvérisation à basse température afin de préserver l’intégrité des fragments d’ARN. La poudre obtenue en fin de processus présente une grande stabilité. Les études in vitro ont montré que ces outils permettent une bonne internalisation des nanoparticules par les cellules, suivie d’une libération du fragment d’ARN qui peut alors être répliquée par la machinerie cellulaire. Ces résultats, très encourageants, montrent le potentiel de ce nouveau procédé de développement de doubles nanoparticules.

En savoir plus :

Rédacteur : Angèle Cortial, Post-doctorante, Université hébraïque de Jérusalem