Et si des greffes d’organes personnalisées pouvaient éviter le rejet ?

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Israël | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
5 avril 2019

Les greffes d’organes sont vitales pour de nombreux patients atteints d’affections graves. Cependant, chaque greffe présente un risque de rejet plus ou moins important, qui force les patients à suivre un traitement lourd afin d’essayer de l’éviter. Or de nombreuses greffes sont rejetées et, même dans le cas d’un non-rejet, les patients sont soumis à un traitement lourd, parfois à vie. Et si une greffe entièrement personnalisée permettait d’éviter le rejet ?

Ces dernières années, différents types de matériaux ont été utilisés pour créer des structures permettant la régénération d’organes complexes tels qu’un cœur atteint d’infarctus ou une moelle épinière endommagée. Cependant, dans la plupart des cas, il y a un désaccord immunologique entre ces matériaux et les tissus hôtes. Par exemple, la dégradation des produits constitutifs de la structure peut induire une réaction du système immunitaire après l’implantation. Or ces réactions du système immunitaire diminuent les chances de succès et peuvent engendrer un rejet de la greffe.

Une stratégie prometteuse est d’utiliser des cellules autologues, issues des propres cellules du patient, afin d’éviter ces effets indésirables. Malheureusement, pour de nombreuses pathologies telles que celles touchant le cœur ou le système nerveux central, les cellules autologues ne sont pas disponibles. Afin de résoudre ce problème, des cellules souches pluripotentes, pouvant se différencier selon le type de cellules que l’on veut obtenir, sont générées à partir des cellules du patient. Ces cellules sont ensuite cultivées dans un environnement composé de Matrigel. Cependant, le Matrigel est obtenu à partir de cellules cancéreuses de la souris et il n’est pas prouvé qu’il soit sans danger de les implanter dans un organisme humain.

Prof. Tal Dvir et son équipe de l’Université de Tel Aviv ont mis au point une nouvelle approche permettant de générer tous les types de tissus à partir de l’extraction et de la manipulation de petits tissus de biopsie des patients. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, un petit morceau d’omentum, un tissu adipeux très vascularisé, est extrait du patient. La matrice extracellulaire de ces cellules est ensuite transformée en un hydrogel personnalisé dans lequel les cellules peuvent ensuite être modifiées afin d’obtenir les cellules voulues.

Image. Greffe personnalisée (crédits : Edri et al)

Image. Greffe personnalisée (crédits : Edri et al)

Et les résultats sont concluants, la réponse immunitaire en utilisant cette méthode est significativement moins importante que la réponse immunitaire obtenue avec les autres méthodes !

Source : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.1002/adma.201803895

Rédactrice : Odélia Teboul (odelia.teboul1[a]mail.huji.ac.il), doctorante à l’Université hébraïque de Jérusalem