Et si des cellules cancéreuses pouvaient redevenir saines ?

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Israël

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Israël | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
21 septembre 2018

Lorsque les cellules deviennent cancéreuses, un changement s’opère dans leur programmation métabolique (réactions chimiques se déroulant dans les cellules). Cette modification cruciale permet la multiplication très rapide des cellules cancéreuses. Et si inhiber une protéine permettait à ces cellules de redevenir saines ?

Le glioblastome multiple (GBM) est la tumeur primitive du cerveau la plus fréquente et la plus agressive. Même en utilisant les meilleurs traitements disponibles à ce jour, les chances de survivre au GBM sont très faibles. Une thérapie qui pourrait améliorer le traitement de cette maladie est donc particulièrement attendue.

Le Prof. Varda Shoshan-Barmatz et son équipe du département de Biotechnologie de l’Université Ben Gourion du Néguev ont découvert qu’en inhibant la protéine VDCA1, les cellules pouvaient perdre leurs caractéristiques cancéreuses. Comment est-ce possible ?

Les caractéristiques principales des cellules cancéreuses sont leur capacité à proliférer et à reprogrammer leur métabolisme. Or VDCA1 est une protéine qui possède la double capacité de contrôler l’énergie de la cellule, ainsi que son environnement intra et extracellulaire. Le contrôle de cet environnement permet au métabolisme cellulaire d’avoir les réactions attendues.

L’équipe du Prof. Shoshan-Barmatz a donc inhibé l’expression de cette protéine chez des souris atteintes de GBM et, comme vous pouvez le voir ci-dessous, les résultats sont très concluants. La première ligne montre les résultats de l’évolution de la taille de la tumeur du cerveau chez des souris où l’action d’un autre composant est inhibée. Au contraire, la deuxième ligne présente les résultats pour lesquels la protéine VDCA1 a été inhibée.

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Image. Evolution de la taille d’une tumeur au cerveau chez des souris en fonction du composant inhibé (précisé à gauche en vertical) (crédits : Krelin et al)

De plus, le Prof. Shoshan-Barmatz et son équipe ont aussi réalisé des cultures cellulaires de cellules cancéreuses où la protéine VDCA1 avait été inhibée et ils ont mesuré que ces cellules avaient perdu la majorité de leurs caractéristiques malignes !

Le Prof. Shoshan-Barmatz cherche désormais des partenaires afin de développer les tests et pouvoir peut-être offrir un traitement à cette maladie !

Source : https://doi.org/10.1093/neuonc/nox102

Rédactrice : Odélia Teboul (odelia.teboul1[a]mail.huji.ac.il), doctorante à l’Université hébraïque de Jérusalem