« Du labo à l’hosto », de la publication à la licence

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Israël | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
15 novembre 2017

Il y a quelques mois, un laboratoire de l’Université de Tel Aviv a mis au point un nouveau type de sondes chemoluminescentes ultrasensibles et dont l’usage avait été pressenti comme une révolution dans le domaine du diagnostic médical. Cette révolution est bien en route puisque un contrat de licence sur l’utilisation de ces sondes vient d’être signé entre l’université et BioSynth, une société suisse spécialisée dans le diagnostic médical.

Nous vous en parlions en Juin via la brève « Des sondes chemoluminescentes pour faire briller les cellules » (voir lien en fin d’article) : le groupe de recherche du Dr Doron Shabat allié à l’équipe du Dr Bauer de l’Université de Genève venaient alors de publier un article scientifique sur un nouveau type de sondes capables d’émettre une forte fluorescence lorsqu’elles rentrent en contact avec une molécule cible. Leur particularité ? Etre très sensible, c’est à dire être capable d’émettre un signal fluorescent suffisamment fort pour être capté par un détecteur même en présence d’une quantité infime de la cible à détecter. Mais ce n’est pas tout. L’originalité de ces sondes est qu’elles émettent cette fluorescence même lorsqu’elles sont en milieux aqueux, c’est à dire dans l’eau. Or l’eau est justement le solvant dit « de la vie » : si la molécule cible est une toxine, une cellule cancéreuse, un virus, ou un allergène, la transition vers le domaine du diagnostic médical paraît évidente. Tellement évident que la société suisse Biosynth n’a pas attendu bien longtemps pour flairer le filon. Mars 2017, le laboratoire publie son article dans le journal ACS ; août 2017, l’entreprise signe un contrat de licence pour commercialiser des nouveaux outils de diagnostic basés sur ces sondes avec Ramot, la société de transfert de technologie de l’Université de Tel Aviv.

Figure 1 : Exemple d'utilisation d'une sonde luminescente (Fluobeam™) comme aide à la chirurgie (source : https://lefilpresse.wordpress.com/2012/04/24/la-chirurgie-passe-au-fluo/) - Crédits : Fluoptics

Figure 1 : Exemple d’utilisation d’une sonde luminescente (Fluobeam™) comme aide à la chirurgie (source : https://lefilpresse.wordpress.com/2012/04/24/la-chirurgie-passe-au-fluo/) - Crédits : Fluoptics

La technologie, appelée AquaSpark™, promet donc de bénéficier de l’implantation internationale de Biosynth pour rejoindre les cabinets médicaux et les centres hospitaliers à travers le monde entier. Son application ? La détection de quantité infime d’une molécule cible dans les tissus vivants (organes, muscles, peaux, etc.) comme par exemple des métastases de quelques cellules seulement. Quand ? Cela reste encore incertain. Si la technologie s’est montrée efficace en laboratoire sur des cultures de cellules, il reste à prouver son efficacité chez l’homme, en conditions cliniques. Et pour arriver à ce stade, les sondes auront à passer toute une panoplie de tests pour notamment prouver leur innocuité, leur précision ou leur reproductibilité. Néanmoins, Biosynth ne s’est pas lancé dans cette aventure sans raison : le marché mondial des diagnostics médicaux pèse plusieurs milliards de dollars. Affaire à suivre !

Source :
• Site des amis français de l’université de Tel Aviv : http://www.ami-universite-telaviv.com/index.php/2013-05-26-08-41-51/recherche/sciences/medecine/784-détection-du-cancer-une-invention-de-l’université-de-tel-aviv-bientôt-sur-le-marché

Pour en savoir plus :
• Brève de juin 2017 : « De nouvelles sondes luminescentes pour faire briller les cellules » : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/diplomatie-scientifique/veille-scientifique-et-technologique/israel/article/de-nouvelles-sondes-luminescentes-pour-faire-briller-les-cellules
• Site de Ramot : http://www.ramot.org
• Site de Biosynth : https://www.biosynth.com

Rédacteur : Arthur Robin, Doctorant à l’Université de Tel Aviv