Des scientifiques israéliens déclarent avoir découvert le « talon d’Achille » des cellules cancéreuses
Actualité
Israël
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Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
4 mars 2021
En s’intéressant à l’une des particularités des cellules cancéreuses, des chercheurs de l’Université de Tel-Aviv auraient découvert leur « talon d’Achille ». Publiés dans Nature en janvier 2021, ces travaux offrent des perspectives prometteuses pour le développement de nouveaux traitements contre le cancer.
Afin de lutter contre le cancer, la recherche s’intéresse aux différences et singularités des cellules cancéreuses pour découvrir de nouveaux traitements. Aussi, la relation entre cellules cancéreuses et aneuploïdie – anomalie du lot chromosomique au sein d’une cellule entrainant la présence d’un nombre anormal de chromosomes – a été mise en évidence il y a plus d’un siècle. L’aneuploïdie est présente dans environ 90% des tumeurs solides et 75% des cancers du sang et pourrait favoriser la progression de la maladie.
Ainsi, des chercheurs de l’Université de Tel-Aviv – en collaboration avec six autres laboratoires aux Etats-Unis, Pays-Bas, Allemagne et Italie – ont analysé les différences existantes entre cellules normales et cellules aneuploïdes dans le but d’identifier une potentielle faiblesse de ces cellules.
Dans le cadre de cette étude menée sous la direction du Dr. Ben-David, les chercheurs ont utilisé des méthodes bio-informatiques afin de quantifier le degré d’aneuploïdie d’environ 1000 cultures de cellules cancéreuses. Ils ont ensuite comparé la sensibilité à différents médicaments de ces cellules selon leur taux d’aneuploïdie. Ils ont alors montré que les cellules cancéreuses aneuploïdes présentent une sensibilité accrue à la perturbation de l’un des mécanismes responsables de la séparation des chromosomes pendant la division cellulaire, appelé point de contrôle mitotique.
Publiés dans Nature en janvier 2021, ces travaux pourront ouvrir la voie au développement de traitements personnalisés du cancer. En effet, le ciblage des cellules aneuploïdes permettrait de tuer spécifiquement les cellules cancéreuses, sans endommager les cellules saines. Des médicaments qui inhibent ou retardent la séparation des chromosomes sont d’ailleurs actuellement à l’étude. Par ailleurs, les résultats de cette recherche suggèrent également que l’aneuploïdie pourrait servir de marqueur du cancer et permettre de déterminer la réponse des patients à ces médicaments.
Auteur : Auriane Djian, chargée de mission scientifique au sein du Service de coopération scientifique et universitaire de l’Institut français d’Israël.
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