Des livres pour ralentir le déclin cognitif

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Israël | Sciences Humaines et sociales
6 janvier 2022

Une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Haïfa et de l’Université Ben-Gourion du Néguev, et publiée dans la revue « Dementia and Geriatric Cognitive Disorders », suggère que l’exposition aux livres dans l’enfance aurait un impact sur le vieillissement du cerveau.

Le vieillissement s’accompagne habituellement d’un déclin cognitif, correspondant à l’altération d’une ou plusieurs fonctions cognitives – telles que la perte de la mémoire ou de la motivation. La recherche scientifique s’intéresse actuellement aux facteurs de prédiction de ce déclin cognitif et aux potentielles solutions pour le prévenir et le ralentir.

Aussi, des chercheurs de l’Université de Haïfa, dirigés par la Dr. Weinstein, en collaboration avec l’Université de Ben-Gourion du Néguev, se sont penchés sur la relation existant entre l’environnement durant l’enfance (et en particulier l’exposition aux livres) et le fonctionnement cognitif de personnes âgées de plus de 65 ans. L’étude était basée sur les données de l’Enquête sur la santé, le vieillissement et la retraite en Europe (SHARE) et portait sur environ 8 000 participants de plus de 65 ans provenant de 27 pays d’Europe. Ces derniers ne souffraient ni d’AVC, ni de la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer. L’exposition aux livres durant l’enfance était évaluée par autodéclaration et les performances cognitives ont été mesurées avec des tests de mémoire et de fluidité verbale.

Les résultats de cette étude, publiés dans le journal Dementia and Geriatric Cognitive Disorders en octobre 2021, ont révélé que l’exposition aux livres durant l’enfance pouvait jouer un rôle sur le vieillissement du cerveau. Ainsi, plus le nombre de livres dans le domicile était élevé durant l’enfance, plus la mémoire à court et long terme, mais aussi la fluidité verbale, étaient meilleures – et ce, quel que soit le niveau d’éducation ou les caractéristiques socio-économiques. Aussi, les chercheurs estiment que l’exposition à un grand nombre de livres dans l’enfance pourrait constituer un stimulus ayant un effet positif tout au long de la vie. La présence de livres pourrait ainsi favoriser le développement des capacités cognitives de l’enfant, davantage sensibilisé à la lecture, et ainsi conduire à l’acquisition de facteurs de protection contre le processus de dégénérescence cérébrale durant la vieillesse.

Auteur : Auriane Djian, chargée de mission scientifique au sein du Service de coopération scientifique et universitaire de l’Institut français d’Israël.

Source : https://www.jpost.com/health-and-wellness/mind-and-spirit/did-you-know-books-in-childhood-affect-the-way-the-brain-ages-687556

En savoir plus : https://www.karger.com/Article/Abstract/518129